Quatre longues années se sont écoulées dans le grand sablier de la dune qui mange avec la patience d’une marée montante les palmiers qui ne savent pas eux, qui ne feront pas date.
Ah ah ah, c’est vachement drôle, rumine la vache enfarinée qui mange ses sœurs, et après çà, un coulis de gerboise façon écran plat pour masquer tout ce que ces anars du bon goût en-cravatés de chiffres.
Tout çà pour vous dire, chers amis, que cela fait quatre ans qu’elle est en maison se retraite. Quatre ans déjà que je la découvrais un beau matin de juin, gigotante d’un côté, un caillot de sédimentations s’étant détaché de ses artères, s’il s’était trouvé géographiquement entre le cœur et les poumons, Maminette aurait été foudroyé par une embolie pulmonaire.
Elle qui avait eu une chance certaine au jeu de hasard, le tirage s’avérera plutôt minable puisque la fatalité voulut que son caillot vienne boucher son cerveau: hémiplégie. Qui ressemble par ses aspects de perte de mémoire à la maladie d’heilzeimzer.
Alors, je suis en face d’elle, elle souffre tout de même moins que sa compagne de chambre, alitée elle aussi a vie, mais consciente, mal lui en prenne, atrocement consciente du temps qui passe dans cette pièce de 20m2.
J’entrais dans la pièce qui était clair et calme, deux grands lits et des arrivées d’oxygène nichées au dessus.
De l’autre coté de la fenêtre, les branches d’un acacia marquait la lumière du soleil.
Étiquettes : heilzeimzer, Maminette