« Baise-moi, rebaise-moi, et baise-moi encore » ce n’est pas vraiment nouveaux… c’est vrai… c’est Louise Labbé, petite bourgeoise devergondée du XVIIeme qui le nota, ça et là, entre deux odes amoureuses, charnelles. Et puis, plus tard, il faut attendre. Les années 90 d’abord, pour que la génération, dite « X », prenne la parole. Je me souviens, ma grand mere m’avait donné dix francs, pour acheter un livre, passer le temps durant les vacances. Je ne trouvais rien, je ne savais pas.
Alors, j’ai acheté Despentes, Mordre au travers, un recueil de nouvelle. J’avais, je ne sais plus, une douzaine d’années et aussi loin que je men souvienne je n’ai jamais lu le resumé, ou si, très vite, et encore, parce qu’en vérité la seule chose qui m’attira fut l’avertissement, lettres blanches sur fond noir, qui déconseillait la lecture aux « âmes sensibles ».
Tout y était, en effet, des cafards dans les éviers, des frigos vides RMI oblige, des cendriers pleins de mégots de pétards, des putes-maitresse-SM, des chahetons d’acide, du sexe sale, baveux. Quelque chose de bas, très bas, mais de juste, de réel, palpable. Plus tard j’ai pris conscience du ras de marée qu’avait provoqué son premier roman, Baise-moi. D’une modernité folle et rare. Une femme qui écrit sur des femmes qui manipulent les mecs.
Et encore je dis les mecs mais je pourrais dire le monde, Manu et Nadine c’est elle, Virginie Despentes, les héroïnes rejoignent leur demiurge, mais ça, bien sur, je l’ai compris plus tard. Elles la rejoignent au travers de l’expérience pornographe, de la prostitution, du viol. Je n’ai pas arrêté de la lire. Il y eu des déceptions plus ou moins fortes, des lectures en demi teintes : Les chiennes savantes, et d’autres, qui m’ont revolté tellement Despentes avait versé d’eau dans son vin : Teen Spirit, Bye Bye Blondy mais cela ne masque pas le génie, pure, qui descend de Desforges, de Sapho. Il y a Les jolies choses aussi, et le film qui en fut l’adaptation, avec Cotillard, magnifique. Mais l’aboutissement, point de triomphe du néo-féminisme despentien c’est King Kong Theorie.
Un essai sans détour, qui brule, page après page, les idéaux de la femme parfaites et se compose de trois parties bien plus que parlantes : La prostitution, le viol, la pornographie.
Lisez-là, homme ou femme. Qui que vous soyez. Troisième sexe y compris.
Sinon, comme elle l’écrit, Despentes vous dira : « Alors? Je t’encule ou tu m’encules? »
Détails sur « Baise-moi, rebaise-moi, et baise-moi encore »
Isbn : 2253087661
Étiquettes : sexe, viol, Virginie Despentes
Vous ferez mieux de vous faire relire pour votre prochain article: trop de fautes d’orthographe