« Le prince Volkonski son grand-père maternel, faisait jouer chaque matin sous les arbres par un orchestre composé de ses serfs quelque morceau de ces musiques, que nous appelons aujourd’hui baroques mais qui étaient alors les seules connues. »(p.119)
Découverte familière de Tolstoï dans la maison familiale où il écrivit Guerre et Paix, puis Anna Karénine, lectures de jeunesse, la mienne. Grand salon où Tolstoï se mettait au piano et jouait « à quatre mains avec ses filles .» La pièce principale sert de salle de jeux et de salle à manger. Pas de luxe, mais c’est encore trop riche pour Tolstoï !
Découverte d’un homme proche de la nature. Avant notre écologie moderne, il montre à ses contemporains comment le monde animal et végétal reste immuable. (p.137) Il n’a qu’une seule religion, celle de l’herbe et des prairies, même si aujourd’hui, Yann Moïx dans le Figaro le présente comme le Christ ! Lire Tolstoï : « Je pense qu’une fois mort, l’herbe pousse et c’est tout » (p.136) Il a le culte des plantes des bois et des animaux. Découverte d’un parallèle avec le style de Stendhal : le mot juste et précis. Jamais de grands mots. Le génie de Tolstoï a marqué plusieurs générations. Proust l’admirait tant qu’il se confondait avec lui, croyait parler de Tolstoï alors qu’il parlait de lui-même !
Découverte de la complexité d’un homme clair aux multiples facettes « dans le chagrin comme dans la joie, dans l’étourderie comme dans le repentir » il a évolué toute sa vie. Jeune il acceptait les conventions de sa classe. A l’äge mûr, il fut à la fois en pleine lutte contre lui-même et contre son milieu.
Découverte d’une étonnante sexualité : Tolstoï prêche contre le sexe, pour diverses raisons, entre autres parceque ça mord sur son temps de travail., ce qui ne l’empêchait pas de se jeter sur sa femme comme un « Parisien », comme un bouc » (p.107) son Journal est plein de révélations sur son attirance pour les hommes et en même temps un dégoût servant de » protection » contre l’attirance. le grand poète russe Athanase Feth, le décrivait comme « un pur-sang en rupture de licol » ( p.135)
Découverte de belles pages sur la souffrance humaine. Tolstoï, quasi reporter de la défense de Sébastopol en 1855, écrivit des pages magnifiques sur la misère des salles d’hôpital, ” Il faudra attendre la Grande Guerre de 14-18, les Céline, les Duhamel, les Barbusse, pour retrouver un tel courage et une telle éloquence“(p.101)
Tolstoï ne voit pas la guerre dans l’éclat des fanfares et des uniformes de parade. il la voit dans la souffrance et en perçoit sa dimension universelle. C’est là sa grande différence avec les va-t-en guerre de France et d’ailleurs.
Découverte d’une mise en cause de la pensée unique. Selon Fernandez, Tolstoï est calme, mais subversif. Définition : « est subversif tout ce qui est incontestable » (p.144).
Pensée unique exprimée par Daudet tutoyant Tolstoï : « comment alliais-tu la perspicacité la plus aigüe quant aux hommes, et le plus noir aveuglement quant-aux idées ? » (p.328)
Si Tolstoï et Léon Daudet sont subversifs, les idées de Tolstoï sont incontestables, car universelles. Pas celles de Léon Daudet. L’Académie Française doit revoir ses définitions et relire l’Entre-Deux-Guerres, « Méfions-nous du millionnaire et aristocrate en sabots, qui retape sa blouse et son pantalon lui-même. » (p.183 de ma vieille édition de La Nouvelle Librairie Nationale) . la méfiance n’est pas un beau sentiment.
Des intellectuels comme Rémy de Gourmont furent convaincus par Tolstoï de ne plus jamais voir la guerre, que la patrie était un joujou etc., etc. Rémy de Gourmont regretta amèrement de s’être laissé avoir par ce courant, lorsque la France fut envahie. C’est ce que craignait Daudet, et la pensée unique de la droite d’ avant 1914. On ne tombera pas pour autant dans le piège selon lequel la défaite est due aux intellectuels. Il suffit de relire l’Histoire et pas seulement Tolstoï pour La Guerre et La Paix.
Avec Tolstoï Dominique Fernandez
A la lecture de votre « critique », il apparait clairement que vous n’avez pas lu le livre mais bien la critique paru dans Le Monde (http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/02/04/avec-tolstoi-de-dominique-fernandez_1300946_3260.html) que vous avez cherché à retourner. Vous cherchez aussi à retourner l’histoire en mettant la responsabilité de la première guerre sur les pacifistes… L’époque est aux sophismes mais le votre est bien trop grossier, au lieu de perdre votre temps et de nous faire perdre le notre, lisez monsieur, lisez.
J’ai lu Tolstoï,et les derniers commentaires sur son oeuvre. Le vôtre n’est pas le mieux inspiré.
Comme d’habitude l’analyse de Chauvierre est approfondie. Mais pourquoi préférer l’obscur Gourmont à l’éblouissant Léon Daudet. la critique de Chauvierre est originale, quand même trop réactive à l’édito de yann möîx du figaro littéraire. Les autres journaux se vexent semble_t_il; Enfin bref . ce dialogue imaginaire avec tolstoï est irrévérentieux; il faut respecter les grads auteurs et pas chercher à faire du buzz !
Intéressant de savoir que tolstoi aimait la nature je vais lire ce bouquin