Jean d’Ormesson n’est pas le dernier des lecteurs : agrégé de philosophie, ancien directeur du Figaro, il use d’une belle plume légère quoique sans complaisance, à commencer avec lui même.
Son projet, en écrivant ces 2 tomes d’une histoire de la littérature, était de nous faire partager son amour pour ce qu’il décrit lui-même comme l’une des plus incroyables aventures de l’humanité : la littérature française.
Il faut dire qu’à la lecture des chapitres de cet ouvrage, tous composés de commentaires plein d’amour et de précision pour ses sujets, on ne peut s’empêcher de tomber sous le charme de ces auteurs merveilleux qui composent la symphonie : les précurseurs, non de la langue mais du projet de bâtir un récit littéraire (les « quatre chroniqueurs »), les fondateurs ensuite (de Villon à Montaigne en passant par Rabelais et du Bellay et bien d’autres), puis les classiques du « Grand siècle » (Corneille, La Fontaine, La Rochefoucauld, Molière, Pascal, Racine et La Bruyère, pour ne citer qu’eux), ceux des Lumières (Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, …), et les Romantiques (Chateaubriand, Stendhal, Nerval, Musset, Lamartine, Balzac, Mérimée et Flaubert, Baudelaire et Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont, etc), les auteurs du XXe (Claudel, Gide, Proust, Valéry, Céline, Mauriac, Giono, Montherlant, qui ne suffisent pas), pour finir, plus près de nous (Aragon, Simenon, Malraux, Camus, Yourcenar, Sartre, Genet, Cioran ou Perec).
Si je devais vanter davantage encore l’ouvrage je dirais sans hésiter qu’il faudrait bien plus d’une vie pour embrasser l’ensemble des œuvres citées et décrites dans ce petit manuel à l’usage des passionnés, alors qu’il ne faut que quelques heures pour le dévorer, poussé par un plaisir peu souvent atteint à la lecture d’une production littéraire pourtant record en ce début de XXIe siècle.
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J’approuve totalement votre critique. Cette nouvelle histoire littéraire est à la portée de tous les passionnés des grands noms et des grandes oeuvres.
Et merci d’avoir cité Giono dans votre article. Un grand parmi les grands, selon moi !
Lya.