Tristan Corbière La pastorale de Conlie

Critique de le 10 octobre 2010

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (246 votes, moyenne: 4,03 / 5)
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Divers Littérature Poésie

   Poème engagé sur l’histoire tragique des soldats bretons, parqués au camp de Conlie, à côté du Mans.  Une armée bretonne, recrutée pour marcher sur Paris et ravitailler la capitale. Armée bretonne qui inquiète les républicains. On est en 1871.

Les intempéries transforment le camp en un bourbier où les soldats bretons sont décimés par la maladie. Réduits à un état de misère extrême, abandonnés par leurs chefs, succombant aux fièvres, cette armée est décimée à la bataille du Mans. Quolibets des Français.

Jean Moulin dans les années 1933, sur les conseils de Max Jacob s’intéressa  à Corbière et dessina une fosse commune avec des corps entassés. Emouvant dessin conservé au musée des Beaux Arts de Quimper. On songe aux images de libération des camps de la mort. Fulgurante prémonition de Jean Moulin.

Hommage aux soldats avec ce poème, mais surtout stigmatisation des politiques qui ont entraîné ces soldats dans une épouvantable misère.Le poète use de la métaphore filée de la pastorale pour transformer les soldats en moutons affamés, mangeant l’herbe rare du camp.

« Nous allions mendier ; on nous envoyait paître :
Et… nous paissions à la fin ! »

Changement de ton, émotion, lorsque Corbière décrit un jeune soldat plein d’innocence qui s’embourbe dans la terre de Conlie.

« — Un grand enfant nous vient, aidé par deux gendarmes,
— Celui-là ne comprenait pas —
Tout barbouillé de vin, de sueur et de larmes,
Avec un biniou sous son bras.
Il s’assit dans la neige en disant : Ça m’amuse
De jouer mes airs ; laissez-moi. —
Et, le lendemain, avec sa cornemuse,
Nous l’avons enterré — Pourquoi ?… »

Tristan Corbière La pastorale de Conlie

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