L’Etat qui pratiquait déjà le mécénat a laissé Van Gogh sombrer dans la folie et crever de misère, car il lui préférait des peintres plus accessibles qu’on appelait à l’époque « Pompiers »… Preuve qu’il sous-entend qu’il sait tout faire, qu’il peut tout gérer, même l’économie… La punition de cette marque évidente d’orgueil ne tarde pas : il ruine le pays au lieu de le gérer sainement… La partie n’est jamais égale entre l’homme et la femme. Les femmes sont bâties en acier et les hommes en caoutchouc. Ils sont toujours prêts à accepter tous les compromis… Le spectacle de notre pauvre gouvernement se débattant dans des difficultés sans nombre nous enseigne qu’en politique, il est une chose encore plus dangereuse que de faire des promesses, c’est de les tenir…
« La gauche la plus bête du monde » est un recueil rassemblant diverses chroniques et articles parus tout au long de l’année 1984 dans le journal France-Soir. Jean Dutourd y faisait œuvre de polémiste et de philosophe du quotidien. Avec son esprit paradoxal et perspicace, il analysait aussi bien les évènements politiques que les faits divers ou les mouvements sociaux. Relire ces textes plus de trois décennies plus tard peut permettre de se replonger dans une époque à la fois proche et lointaine et s’apercevoir que si certaines choses ont bien changé, d’autres sont restées immuables et surtout que les analyses fines et humoristiques du trublion des lettres sont toujours aussi agréables à découvrir…
3,5/5
La gauche la plus bête du monde (Jean Dutourd)