La joueuse d’échecs est une histoire très simple et écrite finement avec un vocabulaire aisé pour tous. Premièrement, c’est bien la simplicité de l’écriture et les description brèves qui m’ont fait apprécié ce roman, car je trouve que des phrases simples font bien plus d’effets que des phrases compliquées, comme celles que l’on peut lire dans les grands classiques de la littératures, tels les romans de Balzac. Non, dans La joueuse d’échecs, l’histoire elle-même est simple et cohérente. Cette simplicité est certainement due au fait que l’auteur, Bertina Henrichs, a écrit ce roman en français sans que cette langue ne soit sa langue maternelle. Par cela, j’admire cette écrivain qui a su donner du charme et de l’authenticité à son récit.
De plus, le second élément qui m’a marqué dans ce roman, c’est le combat d’Eleni. Certes, elle est plutôt pacifiste et ne cherche pas à parler à ceux qui l’a juge, sauf une fois elle tente de parler à son mari, en vain, mais elle reste sur ses décisions du début à la fin et assume pleinement sa passion. En effet, on la juge : « comment une femme de chambre peut-elle vouloir jouer aux échecs ?! » est la question que l’on pourrait entendre dans les rues de la ville où Eleni habite. Mais le personnage principal ignore les médisances et s’affirme comme femme qui est parfaitement capable de jouer à un jeu intelligent. C’est cela que j’ai aimé, chez Eleni : même seule, elle continue à faire ce que bon lui semble, quitte à perdre les gens qu’elle aime, puisque peu importe, ils devraient comprendre ce qu’est la passion. Ce livre aborde le sujet de la volonté qui peut changer la vie, et cela incite le lecteur à se reprendre en main, à se rendre compte qu’il lui faut décider ce que sera sa vie : cela m’a particulièrement touchée, étant une personne assez découragée.
Ensuite, une surprise de taille. Je ne sais vraiment pas comment l’auteur a fait, mais depuis que j’ai achevé ma lecture de La joueuse d’échecs, je joue aux échecs ! Bien loin d’être du niveau d’Eleni, j’y trouve pour l’instant un amusement et un passe-temps plutôt qu’une passion. Une chose est sûre : je n’ai jamais autant joué aux échecs.
Autre chose encore, qui m’a plu : c’est l’humanité des personnages. Eleni est une femme très simple, qui rêve de Paris mais garde les pieds sur Terre, mais également ctrès curieuse, tenace, et par-dessus tout ouverte d’esprit ; son mari est un homme bien planté dans la tradition mais émouvant par son changement d’avis à la fin du roman qui prouve qu’il aime sa femme ; Kouros est un vieux professeur dont la solitude est la seule compagne jusqu’à ce qu’Eleni arrive et illumine son quotidien jusqu’à sa mort… J’ai aimé tous les personnages pour leur réalisme et été fascinée par la bataille que s’est livrée Eleni contre les préjugés dont elle a été victime à cause de son métier de femme de chambre.
Bref, dès que j’ai compris qu’Eleni allait vivre sa passion malgré la désapprobation de son entourage, le roman m’a transportée. Il est presque impossible de s’arrêter de lire ce roman quand on l’a commencé.
Une lecture revigorante !