Non loin de Toulouse (France) dans la petite ville de Rieux, la jeune Scarlet Benoît recherche désespérément sa grand-mère, retraitée de l’armée reconvertie dans l’agriculture, qui a disparu depuis près de quinze jours sans raison apparente. Considérant ce fait comme une simple fugue de vieille dame fantasque, la police a décidé de classer l’affaire. Scarlet, qui vient de faire la connaissance d’un certain Loup, combattant de rue solitaire et cruel, ne l’entend pas de cette oreille d’autant plus qu’elle n’apprécie nullement que tout le monde prenne sa grand-mère pour une folle et qu’elle-même passe pour une caractérielle. Pendant ce temps, le capitaine Carswell Thorne condamné à six ans de réclusion dans une prison de Neo-Beijing pour vol, recel et détournement d’un spationef est rejoint dans sa cellule par Linh Cinder, une cyborg en passe de réussir une évasion spectaculaire grâce à une main métallique ultra-sophistiquée…
« Scarlet », second livre des « Chroniques Lunaires » de l’américaine Marissa Meyer, est un roman jeunesse à la limite entre deux genres et même un peu plus. De par la présence d’engins spatiaux, de cyborgs et de voyages vers la lune, il relève de la science-fiction classique (c’est à dire avec boulons comme disait Pratchett). Mais l’utilisation de pouvoirs magiques, de manipulations mentales et l’apparition de loup-garous, soldats mi-humains mi-animaux, ou de « thaumaturges », sortes de magiciens maléfiques, ramènent plutôt vers la fantaisie. Sans oublier que toute cette histoire est fortement inspirée de classiques contes pour enfants comme le Petit Chaperon rouge, Blanche Neige ou Cendrillon. Il y aurait toute une analyse psychanalytique à mener à partir de ce texte. L’auteure elle-même ne se cache pas de cette influence qui sert de base à une intrigue assez simplette et qui lui permet d’aller plus loin dans l’horreur, l’étrange ou le fantastique. L’expérience de lecture, bien que parfois un peu laborieuse, est loin d’être désagréable. On passe un bon moment de détente. Que d’aventures, que de rebondissements mais quelle frustration quand arrive la dernière page ! On reste sur sa faim. Pour en savoir plus, il faudra se procurer le troisième tome, « Cress », (à paraître en 2014). De quoi rendre accros les amateurs. Une édition de très belle qualité (typographie sophistiquée, couverture somptueuse) malheureusement entachée de quelques coquilles, concordances de temps incorrectes (« Si elle aurait…) ou phrases bancales (exemple : « Celle que sa grand-mère s’était sacrifiée pour protéger. ») qui sentent la traduction par trop littérale. Dommage.
Scarlet (Marissa Meyer)