Ruben, avocat parisien dans la quarantaine, a rendez-vous dans un café avec sa meilleure amie Suzanne. Il l’a connu il y a 17 ans quand tous deux étaient encore étudiants à Dublin. Elle l’avait vite quitté pour un autre. Après un long séjour en Amérique du Sud, Ruben est rentré à Paris et a repris contact avec elle. Ingrid, son ancienne compagne, a refait sa vie avec un jeune musicien de jazz. Elle vient d’avoir un bébé avec lui, chose qui avait été impossible avec Ruben. Suzanne propose à Ruben de l’accompagner pour assister à un spectacle de ballet à l’Opéra Garnier. Sur la scène, Ruben remarque une danseuse particulièrement charmante, Mia Stolar, une jeune étoile montante. Il faut absolument qu’il trouve un moyen de la rencontrer.
« Poussières » est un roman sentimental et psychologique de facture assez classique qui ne révolutionnera pas les codes du genre. Le lecteur précise qu’il n’est pas un grand aficionado de cette forme littéraire particulière . Il craint un peu trop de s’y noyer dans l’eau de rose et de n’y rencontrer que poncifs, banalités et mièvreries. Heureusement, il n’en est rien avec l’ouvrage de Rose Bomar, auteure qui a parfaitement su rendre, jusqu’au plus intime, la psychologie de Ruben, son personnage principal, éternel amoureux transi un tantinet immature. Perpétuel déçu de ses histoires d’amours malheureuses, il ne trouvera son salut que dans la fuite. Même perspicacité pour ses trois partenaires, la fidèle Suzanne, l’ex Ingrid et l’idolâtrée Mia très bien campées elles aussi. Le volet « sentimental » de l’intrigue ne brille pas par son originalité. Mais comment renouveler des rapports mille fois décrits et comment ne pas susciter un peu d’agacement quand on s’attache à aligner les rendez-vous dans un nombre impressionnant de cafés et de restaurants parisiens et quand on décrit un peu trop systématiquement le look, le maquillage, la coiffure des gens et même le temps qu’il fait ? Nettement plus intéressant cependant est le volet « judiciaire » de cette histoire. Avec le barreau, Ruben a quelques déconvenues qu’on ne déflorera pas. Ca sent bien son vécu. L’auteure est en effet membre de l’aimable confrérie des plaideurs. Son écriture reste d’assez bonne qualité dans l’ensemble en dépit de quelques coquilles ou lourdeurs stylistiques, de quelques entorses à la concordance des temps, de quelques pléonasmes (« cris de voix » page 135 !!!), de la vilaine expression « sur Paris » et d’anglicismes assez malvenus (comme « performance », utilisé en lieu et place de « représentation »). Pour les fans du genre.
3/5
Poussières (Rose Bomar)