En Mars 1938, Ettore Majorana, un jeune scientifique de l’équipe de Fermi, tente d’échapper aux sbires de la police secrète de Mussolini. Il parvient à monter à bord d’un bateau ancré dans le port de Palerme. Il emporte avec lui une mallette qui semble exciter toutes sortes de convoitises…
En Février 2018, au Zimbabwe, un tremblement de terre provoque l’effondrement de plusieurs galeries d’une mine d’or. Parmi les mineurs survivants mais prisonniers dans les entrailles de la terre se trouve un certain Caleb Mackay, mercenaire spécialiste des opérations sensibles. Poppy Borghese va tout mettre en oeuvre pour tenter de le ramener à la surface sain et sauf.
« Point Zéro » se présente comme un thriller historique et technologique très légèrement teinté d’anticipation vu que le plus important de l’action se situe en 2018. La première chose qui saute aux yeux du lecteur c’est l’importance et le poids de l’ouvrage, un véritable pavé de près de 900 pages dont l’action part dans tous les sens aussi bien dans l’espace que dans le temps. L’auteur le promène de l’Afrique à la Sicile en passant par l’Antarctique, la Terre Adélie, les Etats-Unis etc… Il le ballade également entre plusieurs époques : de celle de l’avant-guerre dans le monde du fascisme mussolinien à celle du vingt et unième siècle pleine de technologies extraordinaires comme les nano-particules, ou la régénération des tissus humains. Il est frappant de remarquer que tout le contexte historique est respecté (Majorana et quelques autres personnages plus ou moins célèbres ont réellement existé et ont bien vécu ce qui est raconté, c’est facilement vérifiable), les données géographiques, scientifiques, astronomiques ou médicales se révèlent tout aussi exactes. On mesure l’extraordinaire travail de recherche et de documentation qu’a dû fournir l’auteur. Et sur cette base solide comme le roc, il a bâti une histoire abracadabrante dans la lignée des plus incroyables élucubrations d’un Clive Cussler avec hydravion géant des années 30 en parfait état de marche, arme de destruction massive et base secrète abandonnées en un lieu improbable. Un cocktail étrange et pas désagréable de sérieux et de fantaisie débridée. Beaucoup de combats, d’embuscades, de suspens et de rebondissements. On se retrouve en réalité avec un scénario de blockbuster hollyoodien ou de BD remplie de superhéros aussi invincibles que caricaturaux. C’est si bien écrit et professionnellement si abouti qu’on a de la peine à croire qu’il s’agisse vraiment d’un premier roman.
4/5
Point Zéro (Antoine Tracqui)