Elle a déniché cet homme sur un site de rencontre. C’est une femme mûre. Il est plus jeune qu’elle. Ils ont d’abord longtemps discuté sans se rencontrer. Ils se sont compris et aimés avant même de se retrouver dans un lit. Elle le trouve si beau, si prévenant et si bon amant qu’elle accepte tout de lui, même d’être dominée par lui. Au fil d’un été passé à s’aimer quelque part dans le midi, elle en arrive à accepter les pratiques sadomasochistes qu’il lui propose.
« Nue devant lui » se présente aux dires de son auteure comme un roman « pornographique », comme une simple histoire de cul et de baise. Le lecteur y verra plutôt un roman sentimental bercé érotisme soft et élégant. Les deux protagonistes n’ont pas de nom et ne sont pas décrits. Les endroits et les décors dans lesquels ils évoluent non plus. Quant à l’entourage, en dehors de quelques restaurants de plage, il n’existe quasiment pas. Les deux amants sont seuls au monde. Ce procédé a le gros inconvénient de donner l’impression de personnages hors sol et d’une histoire dématérialisée mais l’immense avantage de tendre vers le général, l’universel et l’indifférencié. En peu de pages (83 seulement, à peine une novella), l’auteur nous propose en fait une magnifique déclaration d’amour, un splendide hymne à la vie, à la jouissance des corps et au bonheur d’être deux. « Un récit qui est tout sauf un drame », dit-elle. Un texte qui se dévore d’une traite. Un style fluide, évident, sans fioritures. Proche du langage parlé. Juste ce qu’il faut où il faut pour émouvoir et faire partager les merveilles de l’amour, l’extase des premiers instants d’une passion qu’on voudrait voir durer toujours.
4/5
Nue devant lui (Aline Tosca)