Alors qu’elle n’a que six ans, la petite Louise voit son père partir à la guerre pour n’en pas revenir. Fait prisonnier et placé dans une ferme, il a préféré en mai 1945, rester avec la fermière allemande plutôt qu’aller retrouver sa famille française. Puis c’est au tour de sa mère d’abandonner Louise quand elle a une vingtaine d’années et qu’elle suit des cours d’art dramatique. Elle veut suivre « Le Shérif », son nouveau compagnon qui a décidé de retourner vivre aux Etats-Unis. Se sentant libre et sans attache, Louise accepte une proposition mirobolante : acheter avec son amie Zoé et deux autres jeunes gens une hacienda en Equateur. Il s’agit en fait d’une pure escroquerie qui les laisse sans argent mais n’empêchera pas Louise de monter un restaurant français qui rencontrera un joli succès jusqu’à ce qu’un certain Ramirez en fasse son quartier général et entraîne Louise dans une nouvelle galère…
« Mambo, mambo » démarre sur les chapeaux de roues comme un haletant roman d’aventures dans une inspiration assez proche de celle de pointures anciennes comme Georges Arnaud, Jacques Perret, Blaise Cendrars ou MacOrlan avant de s’achever sur une note nettement plus sentimentale et mélancolique. Féminité oblige. Quelle aventurière hors pair que cette charmante petite Louise ! Elle accumule sur sa tête les péripéties, coups du sort et catastrophes en tous genres. Elle participe sans le vouloir à une tentative de coup d’état, elle se retrouve dans une horrible prison en pleine jungle, elle s’improvise cuisinière, chanteuse, chercheuse d’or, dame de compagnie d’une danseuse étoile caractérielle, patronne de restaurant et même négociante en langouste surgelée… Elle est en butte à la mafia, survit à un tremblement de terre, se fait voler, escroquer et dépouiller à plusieurs reprises et redémarre ruinée mais toujours battante ! Cela fait un peu beaucoup côté vraisemblance mais ça passe grâce au style simple, efficace et rythmé d’une romancière sympathique qui n’a pas son pareil pour faire partager cette rage de vivre contagieuse et enthousiasmante.
4/5
Mambo, mambo (Ysabelle Lacamp)