Quand Vasile, psychologue scolaire dans le secteur du Havre, découvre que Malone, écolier de 3 ans et demi, considère que sa mère n’est pas sa véritable mère et que Gouti, son doudou en peluche, lui raconte chaque soir une nouvelle histoire, il alerte la commandante Marianne Augresse qui peine à croire à cette histoire. Il faut dire qu’elle a d’autres chats à fouetter et des affaires bien plus importantes à régler comme un hold-up à Deauville qui a mal tourné avec deux morts et deux ou trois malfaiteurs en cavale qu’elle n’arrive pas à coincer. Mais le psychologue est si charmant et si convaincant que la commandante accepte quand même de l’aider. Ainsi s’enclenche un engrenage bizarre qui n’en finira pas de surprendre tout le monde.
« Maman a tort » est un thriller particulièrement astucieux et bien tourné. Bussi part d’un fait banal, presque anodin comme cette histoire de gamin imaginatif qui se raconte des histoires puis, de fil en aiguille et souvent par toutes sortes de chemins détournés, nous entraine dans une intrigue pleine de suspens et de rebondissements jusqu’à une fin plutôt surprenante. Du grand art. L’auteur sait rester au niveau de l’enfant, voir par ses yeux et tout ressentir comme lui. D’où l’originalité de l’approche qui change des romans habituels, la plupart du temps axés sur les adultes. Ici, c’est l’enfant qui est le pivot central, lui qui est au cœur de l’énigme et qui est lui-même un mystère. En plus d’être un très bon roman de divertissement, ce livre peut faire réfléchir sur les problèmes de la mémoire chez le tout jeune enfant ainsi que sur les rapports avec les adultes, la suggestion, la soumission à l’autorité et quelques autres sujets psychologiques. Original, intelligent et bien écrit, que demander de plus à un ouvrage de ce genre ?
4,5/5
Maman a tort (Michel Bussi)