blog: passion-romans
Sommes-nous de simples pions sur cette terre, dans ce monde factice, guidés et surtout manipulés par une force supérieure qui nous fait prendre une direction, des décisions choisies et déterminées à l’avance? Sommes-nous vraiment en train de vivre notre propre vie, celle que nous avons vraiment choisie? Les proches qui évoluent autour de nous sont-ils vraiment ceux que l’on pense? Ou alors tout ce qui gravite autour de nous est finalement fabriqué; une puissante supercherie mise en place pour atteindre un but bien précis, ou même pour protéger des valeurs capitales. C’est le genre de pensées qui hantera le lecteur qui se sera approché de très près de l’univers de Léviathan!
Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, vous terminiez le premier volet de Léviathan en compagnie de Michaël Petersen. Oui souvenez-vous, notre biologiste marin nous quittait accidentellement en s’enfonçant des les eaux gelées de l’Antarctique, suite à une soudaine tempête, violente et dévastatrice. Lionel Davoust nous laissait là, nous abandonnait au bord de l’océan sans même se préoccuper de savoir si nous allions tenir le coup jusqu’à ce fameux second volet, « Léviathan, la Nuit »!
L’auteur nous démontre déjà après ce second tome qu’il maîtrise parfaitement bien la cadence de sa trilogie. Dans le premier acte, il a su nous diriger dans la direction qu’il souhaitait, en nous exposant au froid polaire, lors d’un voyage chaotique au côté de Michaël Petersen, ce biologiste marin manipulé par des forces occultes et obscures, « les initiés de La Main Gauche », qui cherchent visiblement à lui mettre des oeillères en le faisant évoluer dans une vie fictive, mais néanmoins faussement agréable. Mais Pourquoi? Beaucoup d’interrogations, de frustrations, le lecteur était confronté à quelque chose qui le dépasse totalement! Oui car Lionel Davoust dose magnifiquement bien son récit entre ésotérisme et rationnel.
Les lecteurs de ce deuxième roman seront soulagés de savoir que Michaël Petersen a survécu, repêché in extremis par ses coéquipiers. La mer a peut-être tenté de le prendre, mais d’une certaine manière l’a tout de même épargné. L’océan… Présent à chaque instant, à tout moment… Néanmoins, le zoologiste marin sombre dans un profond coma, un état qui dépasse l’entendement pour le corps médical qui s’aperçoit que son cerveau semble tourner à plein régime; Michaël rêve. Et là l’auteur se donne à coeur joie pour nous immerger dans la conscience brumeuse de notre scientifique. Déconcertant, déroutant. Michaël est persécuté dans l’essence même de sa personne.
Lionel Davoust rajoute dans ce deuxième acte un élément supplémentaire et fait entrer en scène l’agent spécial Andrew Leon, du FBI de Phoenix. Ce personnage, spécialiste de la cybercriminalité, va se retrouver sur la route de Michaël Petersen suite à des circonstances passablement troublantes. Ce passionné de mathématique qui passe son temps libre a concevoir de nouveaux programmes et analyses va se retrouver à la tête d’une enquête complexe, semée de cadavres; des personnes qui évoluaient, pour certaines, très près de notre zoologiste marin. Des assassinats mystérieux et incompréhensibles pour les forces de l’ordre. Qu’est-ce qui peut bien relier ce flic fédéral à Michaël Petersen? Question qui conduit tout de même vers une autre; la conscience humaine laisse-t-elle des traces dans son environnement et surtout peut-elle être détectée ou calculée scientifiquement? Je n’en dis pas plus, il me semble que je deviens un peu trop bavard.
Lorsque l’occultisme et la science se côtoient de très près, le résultat devient tout simplement saisissant! Mais lorsque l’ésotérisme semble nettement prendre le dessus sur la raison, cela devient franchement alarmant et redoutable. L’agent Andrew Leon, ayant tout de même un esprit cartésien et rationnel, va néanmoins démontrer que son esprit n’est absolument pas verrouillé aux phénomènes paranormaux. Son aide sera précieuse pour notre biologiste marin; cet homme que nous apprendrons à connaître au fil de l’intrigue servira en quelque sorte de passerelle au niveau de la compréhension.
Dans le premier tome, nous avions un Michaël Petersen un peu naïf, fasciné et en même temps terrifié par le monde marin depuis que ses parents ont disparu dans le naufrage d’un ferry alors qu’il n’avait que 7 ans. Un homme qui a tout de même tenté de dépasser ses limites en quittant sa famille pour se consacrer à la mer. Mais pourquoi cette attirance pour un monde qui l’effraye autant? Dans ce deuxième tome, l’approche du personnage va se modifier; traqué au plus profond de sa conscience, de son âme, par une force que vous découvrirez au cours de cette histoire, Michaël Peterson va acquérir des réflexes surprenants, curieux autant pour lui que pour nous. L’instinct? Son petit monde s’écroule, des garde-fous disparaissent un à un révélant ainsi un autre personnage – le véritable? – qui semble remonter à la surface de l’océan. Le biologiste marin va gentiment s’apercevoir que sa vie n’est en quelque sorte pas vraiment la sienne; constat terrifiant et affolant pour ce père de famille qui ne sait plus vraiment à qui faire confiance; même en lui.
Qui est-il vraiment? Pourquoi le Comité, ces mages de cette puissante organisation secrète qu’est la Main Gauche tentent-ils à tout prix de faire en sorte que Michaël Petersen ne fouille pas trop dans son passé, dans son esprit? Pourquoi cherchent-ils à ce point à ce qu’il continue à vivre sa petite vie tranquille, auprès de personnages issus du Comité – professionnels de l’accommodat (manipulation) – qui jouent leurs doubles rôles à la perfection? Dans ce deuxième volume, Lionel Davoust nous donne déjà quelques réponses, le voile tombe doucement, ou plutôt juste quelques coins du voile. La conscience de notre biologiste marin paraît s’éveiller petit à petit au détriment de bien des personnes qui, malgré leur force et leur puissance surhumaines, vont commencer à sérieusement s’affoler. Que cherchent-ils à protéger à ce point?
Entre l’image du monde que nous nous faisons et l’image que nous fournie Lionel Davoust dans cette aventure mystique, le lecteur va être confronté à de nombreuses controverses. L’auteur nous pousse à nous remettre en question sur bien des valeurs qui nous semblaient acquises depuis la nuit des temps. Quelques références bibliques apparaissent lors de cette « épopée »; des affrontements entre croyants et non croyants(Main Droite et Main Gauche) vont également nous amener à revoir notre propre théorie sur des aspects fondamentaux. Qu’est-ce que la croyance en fin de compte…? Mais surtout envers qui?
Comme à la fin du premier volet, l’auteur nous laisse dans un flou presque total. Pas mal d’éléments sont à présent connus, mais il nous manque l’essentiel – évidemment – à savoir quels rôles jouent chaque personnes dans ce techno-mystico-aventuro thriller (j’ai inventé) et surtout que veut cet énigmatique entité qu’est Léviathan! Oui car dans ce roman, vous aurez le privilège de le côtoyer enfin, de l’approcher mais sans jamais savoir ce qu’il représente vraiment. Le lecteur aura sa petite idée, bien entendu, mais j’imagine que Lionel Davoust nous réserve une surprise de taille, l’apothéose, dans son troisième roman qui sortira en 2013, « Léviathan, le Pouvoir ». Bonne lecture et méfiez-vous des eaux qui dorment, car dans ce roman elles ont plutôt tendance à vouloir qu’une seule chose, nous noyer.
« Léviathan, la Nuit », de Lionel Davoust