blog: Passion-romans
« … La mer a des façons uniques de vous attirer à elle et de vous pousser à faire n’importe quoi. Elle est comme une femme pour qui l’on perd la tête sans s’en rendre compte. Mais tu sais mieux que quiconque combien elle est dangereuse… » Page 256
Je débute ma chronique avec ce passage du roman et ne me demandez pas pourquoi; je ne sais pas. Peut-être parce que cela parle de la mer… Et nous la retrouvons présente d’une manière intensive dans ce livre; océan glacial, froid, fascinant et imperturbable. Ses dangers, sa beauté, sa puissance. L’antarctique… L’auteur sait en parler et je crois qu’il aime la mer comme personne. Bien entendu, je me trompe peut-être… Mais je soupçonne tout de même une légère fascination, cela n’engage que moi.
Lionel Davoust, que je découvre, m’a totalement charmé avec cette histoire en partie réelle et quelque peu surnaturelle. Mais attention, juste ce qu’il faut. Moi-même n’étant pas un féru, un passionné de science-fiction, j’ai totalement sombré dans les abîmes de cette aventure. L’auteur a réussi le pari de jongler entre ces deux aspects en tenant d’une main de fer le lecteur en haleine. Un peu d’ésotérisme, venant de la plume de Lionel Davoust, c’est divin. Je reviendrai sur cet aspect-là.
Tenir le lecteur en haleine… Sur ce point, c’est remarquable. Après une présentation réussite des personnages, auxquels nous sommes rapidement stupéfaits par leur épaisseur et leur densité, l’auteur nous agrippe, nous harponne violemment et nous relâchera qu’une fois le point final passé. Le lecteur fini essoufflé, haletant, épuisé et tout de même un peu dubitatif.
Et c’est normal, c’est le début d’une trilogie. Lionel Davoust a d’ailleurs bien ancré son histoire; le lecteur attendra la suite impatiemment. Petite parenthèse à ce sujet, l’auteur m’a informé que vous alliez déjà découvrir la suite le printemps prochain, à savoir « LEVIATHAN, LA NUIT« , et la conclusion de la trilogie sortira en 2013 et s’intitulera « LEVIATHAN, LE POUVOIR« .
Je l’ai dit, une bonne partie de l’histoire se déroule en antarctique. Je dois admettre que l’auteur, avec ses descriptions de ce tableau hostile mais merveilleux, nous dépeint une ambiance et une atmosphère profondes où nous ne pouvons que nous immerger. L’auteur nous plonge justement en pleine tempête avec des mots explosifs, des phrases houleuses et nous fait tanguer dans tous les sens avec une écriture habile, riche et détaillée. Mais pas seulement…
Le lecteur part pour un voyage lointain – pas que géographiquement parlant – durant lequel il pourra se demander, à juste titre, s’il va y revenir. Nous accompagnons des personnages – je le dis encore une fois – profonds, des protagonistes attachants mais aussi diaboliques; Lionel Davoust a su leur donner vie avec une main – pardon – une plume de maître. Tout ceci enrichi de dialogues puissants, pertinents et bien construits, générant une tension quasi permanente entre certains personnages.
Concernant l’histoire – enfin! – je vais vous la présenter, sans trop vous en dévoiler. Et oui! Il y a de la matière… Michaël Petersen, personnage sympathique et peut-être un peu naïf, est un brillant scientifique, spécialiste en biologie marine. Après avoir fait ses adieux à ses proches, à Los Angeles, il part pour une expédition de trois mois sur le 5ème continent, l’antarctique. Il laisse sa famille, dont son fils de 7 ans, avec une certaine amertume, mais une chance pareille n’arrivera pas une seconde fois.
Cependant Michaël doit également faire face à ses démons qui le hantent depuis qu’il est petit garçon. A l’âge de 7 ans, il a vu ses parents mourir devant ses yeux lors d’un naufrage, et cette image est ancrée en lui à tout jamais. La mer, ça l’angoisse, ça le repousse et les cauchemars n’en finissent plus. Mais il décide de partir quand-même, peut-être pour affronter sa peur, peut-être pour autre chose; il ne le regrettera pas. Durant son expédition australe, quelques manifestations déconcertantes et déroutantes s’offriront à ses yeux, telle une baleine attirée par cet homme… Un Léviathan? Michaël Petersen semble bien à l’aise dans cet univers marin finalement. Etrange…
Parallèlement, nous faisons connaissance avec Masha, femme guerrière, un peu en perdition, qui fait partie de la Main Gauche, une puissante organisation qui vise la recherche des buts personnels et, ultimement, de devenir son propre maître, sa propre volonté créatrice. Ses membres, surentraînés, dirigés par le Comité, ont des capacités particulières, notamment le pouvoir de ressentir les choses, de manipuler les gens, de pratiquer la suggestion d’une manière quasi parfaite et d’acquérir une force physique et mentale très… acceptable. Ils sont en opposition totale avec la Main Droite, qui postule l’obéissance à un ordre supérieur, d’ordre divin généralement, et que c’est la finalité de l’être humain. (Merci à l’auteur pour m’avoir donné ces précisions).
Masha est chargée de veiller au bon fonctionnement d’une machination que Michaël Petersen risquerait de mettre en péril, sans le savoir, durant son expédition. Mais pourquoi là-bas? Pourquoi est-ce si important? Masha a reçu l’ordre de sa hiérarchie de faire en sorte que le chercheur n’atteigne jamais l’antarctique. Cependant, elle aura quelques réticences à accomplir sa mission et voudra savoir plus que tout quel est le secret qui entour ce scientifique. Et là, j’avoue, l’auteur nous a réservé une surprise de taille concernant ces deux personnages. Je n’en dirai pas plus, c’est énorme. Lionel, j’ai été bluffé!
Masha va être confrontée à des choix très complexes et douloureux qui l’atteindront au plus profond d’elle-même. Une guerrière qui sera bien obligée de suivre une seule direction, prendre la bonne décision et se battre face à des personnes influentes de son organisation, et surtout face à elle-même… Mais que compte préserver le Comité à n’importe quel prix? Pourquoi Michaël Petersen est un aussi grand danger pour eux et pour leurs intérêts?
Je n’ai pas grand chose à dire concernant l’aspect négatif. Juste peut-être le fait qu’il faut vraiment se familiariser avec le côté surnaturel de l’histoire. Mais de fil en aiguille, tout s’explique, tout se rejoint et c’est très bien amené. Le lecteur connaîtra une tension constante, tel un fourmillement, un son aigu dans la tête qui ne le quittera plus jusqu’au dénouement – presque – final. Méfiez-vous des eaux qui dorment. Bonne lecture.
Un mot sur l’auteur
Né en 1978, Lionel Davoust est à l’image de ses protagonistes : il aime suivre les chemins que l’on déclare impraticables.
Ingénieur en halieutique de formation, occupant tour à tour des fonctions éditoriales et de traduction, il se consacre à la littérature depuis dix ans.
« Leviathan, la Chute », de Lionel DavoustÉtiquettes : la Chute, Leviathan, Lionel Davoust