A Manhattan, une famille américaine aisée, les Post, se préparent à partir en vacances en Europe. Ils doivent passer une quinzaine de jours à Majorque dans la magnifique villa d’une amie artiste branchée. C’est l’occasion pour Franny, la mère qui organise tout, de rassembler autour d’elle sa petite famille : son mari Jim, sa fille Sylvia fraîchement diplômée et bientôt étudiante à l’Université, son fils aîné Bobby, agent immobilier résidant à Miami, et sa compagne Carmen, prof d’aérobic. Charles et Lawrence, deux amis homosexuels doivent rejoindre sur place la petite famille. Pour qu’ils passent tous un agréable séjour, Franny a tout prévu, baignades, visites de musées et même un jeune et charmant professeur d’espagnol pour que Sylvia ne bronze pas idiote.
« Les vacanciers » est un roman intimiste, familial et social dans lequel tous les ingrédients sont réunis pour obtenir une recette agréable au plus grand nombre. L’ennui, c’est qu’on est plus près de l’oeuvrette que du chef d’oeuvre. Les personnages ? Une bande de bobos new-yorkais branchés mais ni particulièrement intéressants ni spécialement sympathiques. Chacun des sous-groupes représente une tranche d’âge avec des problèmes bien dans l’air du temps. De l’ado au portable greffé dans la main qui ne pense qu’à perdre sa virginité aux deux sexagénaires torturés par le démon de midi en passant par le jeune couple en train de se détricoter sans oublier les deux homos proches de l’extase car en passe de devenir parents, il y en pour tous les goûts. L’originalité de l’intrigue ne va pourtant pas au-delà de quelques histoires de tromperies, de coucheries et de réconciliations sur l’oreiller. On cherche en vain l’humour et le ton décalé qui auraient dû pétiller à chaque page. Si on y ajoute les clichés politiquement corrects usés jusqu’à la corde et une psychologie de magazine féminin, l’agacement finit par l’emporter. A réserver aux fans de ce « genre littéraire » particulier.
3/5
Les vacanciers (Emma Straub)