Un braquage de fourgon blindé en région parisienne par une équipe composée de deux voyous de banlieue, Imed et Nordine Belkiche, et d’un Corse prénommé Doumé, tourne au drame. Attaqués à l’arme lourde, deux convoyeurs de fonds sont abattus froidement et tout cela pour un butin des plus modestes. Quand il apprend la nouvelle, Matteo Astolfi, voit rouge. Il en a assez des sottises de son jeune frère Doumé et voudrait bien lui-même finir en beauté. Renan Pessac, commissaire blanchi sous le harnais et relativement désabusé se retrouve chargé d’une affaire qui va tourner au bras de fer entre Matteo et lui, au combat à mort entre deux loups blessés.
« Les loups blessés » est plus un roman noir qu’un roman policier à énigme et suspects multiples, style « whodunit » (cf Agatha Christie et consoeurs). Ancien patron de la BRI, Molmy sait de quoi il parle et ce qu’il raconte sent le vécu. Il permet au lecteur d’assister à tout, aussi bien côté flics que côté voyous, ce qui est relativement intéressant, car on ne vit pas la même chose selon le camp où l’on se trouve. Quoique. Les caractères sont aussi bien trempés que bien décrits. L’intrigue est bien menée, intéressante, crédible. Seul bémol : dans un désir louable de précision technique, l’auteur décrit tout par le menu, jusqu’aux plus infimes détails d’une filature ou d’une planque, ce qui ralentit un peu trop à mon goût le rythme de la narration. Il n’en demeure pas moins que ce livre permet de passer un bon moment de lecture et pourrait certainement donner lieu à une belle adaptation cinématographique.
3,5/5
Les loups blessés (Christophe Molmy)