Loading...Ce roman nous plonge dans un combat, celui d’un juge chargé des affaires maffieuses, dans un pays qui pourrait être l’Italie (ou la France…). Ses ennemis sont des criminels, des grands patrons, mais aussi peut-être sa propre hiérarchie, dans un système politique où la corruption, le crime en col blanc, et l’argent-roi s’interpénètrent…
Bien entendu, la vie du juge Pazzi est totalement soumise à des exigences de sécurité draconiennes, dont il est presque prisonnier, mais il lui reste un espace de vie, il revoit son ex-femme, renoue avec une amoureuse de son enfance, et nous sommes aux premières loges de ses sentiments et de ses pensées grâce à la lecture de son journal intime. C’est extrêmement bien écrit, et on se régale de ce texte intime et ciselé.
Face à lui, un modeste écrivain qui s’est fait connaître par un livre engagé contre le « système » est lui aussi déterminé à lutter jusqu’au bout. Mais le voilà inquiété par la justice… Les institutions sont-elles neutres, ou étouffent-elles toute tentative de rébellion ? Lui aussi, intellectuel qui vivote en solitaire comme un ours, depuis la mort de sa compagne, parvient à nouer une relation amoureuse neuve, porteuse de promesses et qui lui redonne la force de poursuivre…
Merveilleux roman, qui non seulement fait réfléchir avec intelligence et profondeur aux ressorts de la société, de la politique, de la justice, mais nous mène jusqu’aux fondements même de l’être humain, par les actes et pensées de ces personnages qui au fond nous ressemblent.
On est tenu en haleine par cette œuvre ambitieuse et originale : ni scènes de sexe, ni violence gratuite, mais de vraies interrogations, des sentiments justes et une quête exaltante de vérité et d’humanité.
A le lire, on acquiert une dimension de réflexion supplémentaire, et on est porté par la poésie et la beauté de certaines pages. Je considère « Le testament de l’être humain » comme un roman exceptionnel.
Étiquettes : corruption, editions 93, être humain, Juge, Mafia, Michel Levy, roman, Testament
Un livre rare.
Roman ? oui, parce qu’il met en scène des personnages de chair et de sang, des événements et une trame dramatique qui tient en haleine le lecteur. La langue employée est un français « littéraire » comme je l’aime, sans lourdeurs, répétitions, banalités, grossièretés ou verlan…
Mais il possède aussi un contenu qui alimentera la réflexion de celui qui attend davantage d’un livre que quelques heures de loisir.
Les thèmes sont construits sur un fondement de relations humaines, plongeant dans l’enfance, mais aussi dans les rapports avec l’autre, le courage d’agir selon ses convictions, et finalement la politique au sens large ; celle-ci n’est pas traité en tant que telle (ce serait un autre genre de livre), se mêlant plutôt, comme dans la vie, aux actes et sentiments des protagonistes…
L’essentiel est d’ailleurs, à mon avis – comme le suggère la critique ci-dessus : à partir de la vie quotidienne, du danger de s’exposer en luttant contre l’inacceptable, des rapports d’amour, ce roman m’a conduit à m’interroger sur moi-même, sur les êtres que je connais et sur nos motivations profondes. Il s’agit de philosophie si l’on veut, mais de celle que chacun peut discuter et vivre soi-même. A quoi me sert ce que je fais, puis-je donner à mon action un sens avec lequel je suis en accord ? Ai-je le courage de faire ces actes qui ont un sens et que je sais « devoir » faire ?
Très beau texte, agréable à lire pour moi grâce à son écriture que j’ai trouvée lumineuse, « Le testament de l’être humain » n’a qu’un défaut, un titre que je trouve un peu triste, et qui ne se reflète pas dans son contenu au contraire réconfortant et chaleureux. Il m’a laissé un impression de vie et d’espoir.
J’ai été séduite par ce roman, qui marie les qualités que je cherche dans un livre : personnages intéressants, histoire bien menée, et un sens général qui dépasse de loin la simple narration.
Cela peut décevoir les amateurs d’action, mais il ne se « passe » pas grand’chose de violent, dans le récit, si on parle de crimes, rebondissements et meurtres à chaque page… Cependant, les événements se succèdent, vus à travers deux « journaux » écrits à la première personne, celui du juge d’instruction, et celui de l’écrivain subversif, qui se font contrepoint.
Les enquêtes révèlent peu à peu l’imbrication entre criminalité, argent sale et politiciens. Le juge, après avoir soupçonné l’écrivain d’avoir tenté de l’assassiner, commence à mieux comprendre le jeu des puissants.
Des femmes interviennent opportunément dans la maturation des idées et sentiments des acteurs de ce drame. En général, la progression du livre est passionnante, car elle entremêle réalités politique, criminelle et analyses des idées sur la justice, l’être humain, le combat…
On en sort avec l’impression d’avoir vécu comme par procuration une forme d’aventure, qui relève en effet de l’humain, peut-être pas vraiment d’un « testament », mais l’idée de l’auteur est sans doute de nous conduire à recueillir l’enseignement du passé, et à assumer ce que nous voulons transmettre aux autres. Cela passe par l’opposition, la lutte, le refus d’accepter ce qu’on nous présente comme inéluctable.
J’espère qu’il y aura une suite, car si d’un côté l’histoire ne finit pas bien, de l’autre, tout reste possible !
Ce roman, écrit dans une langue classique, est très atypique. Serein et maîtrisé dans la forme, il soulève des problèmes rarement abordés dans la fiction : politique, corruption, capacité de chaque homme à influer sur le monde qui l’entoure…
Je suis d’accord avec les notes ci-dessus, il y a relativement peu d’action et pas mal de réflexion, mais aussi de sentiments finement observés ; il intéressera ceux qui cherchent dans un livre, non une simple distraction, mais ce qui les fera progresser, mieux comprendre les autres et eux-mêmes.
La question, nous la détournons souvent : que faire ? Ne peut-on que laisser détruire ce à quoi nous tenons, justice, intégrité, civilisation, abdiquer devant la force et le pouvoir de l’argent ?
Michel Levy apporte des réponses, à travers les propos de ses protagonistes principaux, et son texte est riche d’idées. Un juge peut-il s’affranchir de la tutelle des politiciens, des puissants et des riches ? Un écrivain peut-il mettre en péril un système politique par ses textes ? Et doit-il être inquiété pour cela ? Le plus profond destin de l’homme n’est-il pas de marcher vers l’émancipation – connaissance, justice, fraternité, civilisation ?
J’étais heureux en refermant ce livre dont beaucoup de pages sont très belles, et qui présente beaucoup d’idées magnifiques sur l’homme. L’amour y est aussi présent, et l’on se prend à s’attacher aux personnages comme s’ils existaient vraiment. Je prête maintenant cet ouvrage à des amis. Il suscite un sentiment intérieur vrai et puissant, d’optimisme à propos de notre vie.
Le reproche que je ferai au livre est d’être court (300 pages), alors qu’on aimerait continuer encore longtemps cette histoire, comme dans d’autres romans qui en font 500 ou plus. Mais en revanche il est dense, travaillé, exempt de « délayage » et « tiré à la ligne » à la différence de beaucoup de romans actuels. Chaque page vaut son poids d’humanité. Je préfère.
Livre important sur un thème original et essentiel dans notre monde : le combat de l’homme contre le mensonge, l’avidité, la violence. Ce combat se mène avec la vérité, l’amour, le courage.
Un texte vraiment littéraire comme je les aime, très beau et fluide à lire, et bien loin du charabia à la mode et du langage parlé qui envahit les romans contemporains.
Ce roman restera comme une trace dans la mémoire de ceux qui l’auront lu, un ancrage dans ce que l’homme a de meilleur. Les paroles de certaines pages se relisent avec plaisir, expressives et denses comme venues d’une âme soeur.
Bravo.
« Ce lieu d’éternité (un territoire vierge, qui manque toute la vie durant et cependant nous est légué) et qui seul justifie et donne sa dimension à l’être humain, lui est inaccessible.
Nous en avons l’intuition, des indices nous sont donnés, quand dans la nuit l’inconscient de notre esprit parle, mais aussi au travers de sentiments purs lorsqu’ils naissent la première fois.
Une image imprimée en nous, innée, attend d’être révélée, mise au jour. Dans les chambres obscures, au plus profond de l’esprit, un texte impossible à écrire définitivement. »
Un texte magnifique, comme on en lit très rarement, à mon avis ! Voir la critique d’Hélène Ladier sur « t’as-vu-ma-plume ».
Trois cents pages captivantes, pleines de sens, riche d’émotions, c’est une réussite.
J’ai beaucoup aimé la force des idées, exprimées dans une langue belle et soutenue (c’est devenu très rare). Le thème est expliqué ci-dessus, mais au-delà de tout, ce roman stimule notre propre pensée, nos actes aussi – enfin, je l’espère ! Voilà un livre qu’on ne lâche pas avant le dénouement, et qui ne peut pas laisser insensible.
L’éditeur le vend « en direct » sur son site web : concurrence pour les libraires ? je ne sais pas, c’est un autre débat ; mais le port étant gratuit, c’est à vous de choisir !
Important thème et écriture rare caractérisent cet ambitieux roman d’aujourd’hui, qui se lit d’une traite – ou plus lentement si l’on veut savourer le plaisir.
L’époque est imprécise (fin du vingtième siècle, mais ce pourrait être aujourd’hui), le lieu aussi (peut-être l’Italie, la Suisse ou la France), mais les personnages hommes et femmes sont bien là, inscrits dans leur métier, leur vie mais face à des circonstances que nous pourrions nous aussi rencontrer. Morale, amour, liberté de chacun de choisir sa voie… quelle réussite dans un livre comme je les aime !
Il n’est pas beaucoup de romans modernes que je trouve vraiment réussis ; ce « Testament de l’être humain » est une œuvre de vraie littérature, et l’auteur mérite d’être mieux connu.
Michel Levy a aussi publié un recueil de nouvelles « La carte et le territoire » (non, ce n’est pas le glauque Houellebecq qui a inventé ce titre), chez le même minuscule éditeur Editions 93.
Magnifique ! Une écriture rare et un contenu avec beaucoup de densité humaine, de finesse, et aucun effet d’esbroufe (ce qui est devenu rare).
La vraie littérature contemporaine, sans le brouhaha de la « promo » et en dehors du marketing assommant des gros éditeurs.
Bravo.