Blog: Passion-romans
Mon entretien avec Franck Thilliez, c’est ici
Un mot sur l’histoire
Deux évènements simultanés; Ludovic Sénéchal, collectionneur de vieux films, se rend en Belgique et acquiert plusieurs oeuvres, dont une ne mentionnant aucun titre. Un film court. Lors du visionnage de ce dernier, il perd la vue et panique. Il appelle au secours en tapant au hasard sur son natel et tombe sur une ex-amie, Lucie Henebelle, qui travaille dans la police.
Parallèlement, le commissaire Franck Sharko enquête sur le meurtre de cinq personnes qui ont été retrouvées sous terre, sur un chantier. Le crâne de ces cinq personnes a été scié, leurs yeux ont été arrachés, ainsi que leurs mains.
Deux évènements apparemment indépendants, mais le commissaire Franck Sharko et Lucie Henebelle vont être amenés à travailler ensemble car bien entendu les deux affaires sont liées. Certaines personnes vont tout entreprendre pour récupérer ce fameux film qui a refait surface après plusieurs décennies.
Mon avis
Une nouvelle fois, Franck Thilliez nous emmène dans l’horreur. Contrairement à la plupart de ses autres oeuvres, ce roman est nettement moins « gore ». Par contre, au niveau psychologique, on en prend un sacré coup. Franck Thilliez nous plonge au fond de l’âme, à l’origine de la violence, à l’origine du mal.
Nous sommes confrontés à la médecine, la religion, la psychiatrie et même à l’art (monstrueux) du cinéma. Le mélange de toutes ces spécialités réunies va engendrer la sauvagerie absolue, la torture, la contrainte la plus inhumaine. Les enquêteurs Sharko et Henebelle vont comprendre petit à petit que des expériences, des manipulations mentales et des traitements monstrueux ont été commis dans le passé sur des enfants orphelins principalement, pour pouvoir créer, contrôler et gérer la violence absolue – le fameux Syndrome E.
L’auteur nous dévoile le fonctionnement de notre cerveau, ses capacités, sa part de conscience et d’inconscience. Mais aussi la manipulation par l’image. Peut-on créer une contamination mentale, une hystérie collective? Thilliez, qui maîtrise le sujet à la perfection, nous l’apprend et nous dit tout…
Quel plaisir de voir Franck Sharko et Lucie Henebelle réunis dans un même roman! Un Franck Sharko schizophrène, constamment envahi par ses « démons », suite à la mort tragique de sa fille et de sa femme. Mais un Franck Sharko toujours aussi futé, malin et surtout obstiné! La collaboration entre ces deux personnages ne va pas se faire sans mal – je l’ai dit, Sharko toujours aussi obstiné! – mais petit à petit ils vont chacun amener leur savoir-faire et avancer dans cette enquête malsaine. Quant à elle, Lucie Henebelle va se surpasser, comme d’habitude, et foncer.
L’enquête nous emmène en Belgique, au Canada, au Caire, en France, notamment dans les rangs de la Légion étrangère. Je retiens la partie de l’enquête se déroulant au Caire. Franck Thilliez décrit cette ville tellement bien que je sentais réellement la pollution, la chaleur et la pauvreté de cet endroit.
Pour conclure, je dirais que c’est un excellent roman, puissant au niveau psychologique, avec des personnages d’une épaisseur magnifique. Sharko et Henebelle, ensembles pour le meilleur et pour le pire? Franck Thilliez nous présente une histoire avec des faits réels, scientifiquement prouvés…. Et c’est remarquablement effrayant.
« Le syndrome E », de Franck ThilliezÉtiquettes : Franck Thilliez, Syndrome