Au pays des sept royaumes, un vieux paysan a été victime d’une étrange agression. Des hommes armés ont enlevé sa petite fille ainsi que le jeune fils de sa bru. Ils se sont enfuis vers les crêtes perdues des montagnes environnantes après avoir laissé une bourse remplie de pièces d’or sur le lit de l’enfant. Alerté, le vicomte Edmond de Hautterre décide de lancer une expédition aux trousses des kidnappeurs. Il place à sa tête le capitaine-ambassadeur Orville, guerrier redoutable car doté du pouvoir d’outre-vision. Le jeune Léo voudrait l’accompagner mais cette mission va se révéler bien plus longue, bien plus compliquée et source de beaucoup plus de conséquences que prévu.
« Le sang des sept rois » n’est que le premier tome d’une saga qui devrait en comporter pas moins de sept ! C’est déjà un gros pavé de 400 pages, dense, touffu qui non seulement sert de présentation des personnages principaux comme Orville, sorte de super-héros quasi invincible ou comme l’énigmatique Rosa, sauvée in extremis du bûcher par un théocrate mais également de mise en place de l’action. Toutes sortes de pistes ou d’ébauches d’intrigues sont esquissées comme la création ab nihilo, sur un archipel aride, d’un huitième royaume qui n’est pas du goût de tout le monde. Le lecteur achève la lecture de ce premier opus dans une sorte de confusion assez déstabilisante. Il a été plongé dans un monde fort complexe, aux règles bizarres, aux us et coutumes étranges (machisme, droit de cuissage, primauté du sang, de la race, eugénisme, rudesse primitive pour ne pas dire sauvagerie ou barbarie) et il a l’impression de n’avoir pas tout compris. Même en lisant et relisant le glossaire situé en fin de volume qui précise fort utilement le rôle de chacune des strates de cette société assez particulière. Sans doute l’auteur en garde-t-il sous le coude pour alimenter les six autres tomes et pour fidéliser son lectorat. L’ennui c’est que, même si tous les ingrédients de la bonne fantaisie sont présents (magie, sorcellerie, clairvoyance, sociétés secrètes, castes, « résurgents »,highlanders etc…), même si le style est bon quoique très descriptif, la narration manque énormément de rythme, de suspens et de rebondissements. Il faut parfois se faire violence pour ne pas décrocher. Il est vrai que s’agissant d’une sorte de marathon de lecture (7X400 pages, soit 2800 pages pour une seule histoire, une sorte de record !) il reste quand même à savoir qui se lassera le premier, l’auteur ou le lecteur.
3/5
Le sang des sept rois / Livre Premier (Régis Goddyn)