De nos jours, à Paris, au siège de l’Unesco, l’abbé Emmanuel, grande figure de l’humanitaire, est abattu par un certain Damien Heller. En 1794, à Paris, après avoir inspiré puis soutenu la Révolution Française, les francs maçons se retrouvent interdits et persécutés. Un policier, Annibal Ferragus, est arrêté et condamné à mort pour avoir tenté de reconstituer une loge d ans une ancienne abbaye… Antoine Fargas, policier franc maçon, est contacté par Hélène Gardane, dite « la juge de fer », laquelle ayant d’abord conclu à la présence d’un tireur isolé dans l’attentat de l’Unesco, commence à avoir des doutes quand elle découvre qu’il a fait partie d’une obédience maçonnique éphémère et marginale, la « Loge du Grand Lunaire ».
« Le règne des Illuminatis » est un thriller historique à la Dan Brown ou à la Steve Berry, genre situé au croisement du roman noir, du polar et du roman historique. Il est construit en parallèle sur deux époques, aujourd’hui à Paris et aux Etats-Unis et sous la Convention vers la fin de la Terreur. Tous les ingrédients du genre y sont présents : rebondissements, énigme, symboles, accumulation de cadavres et scènes grand-guignolesques. Outre le fait que les deux auteurs, l’un journaliste (Giacometti) et l’autre « maître franc maçon » (Ravenne), s’ingénient au fil des pages à donner la meilleure image possible de leurs « frères » et à renvoyer aux catacombes de l’Histoire, les fameux « Illuminatis », les « Illuminés de Bavière » et leurs successeurs, ils nous infligent la lecture d’un long ouvrage (550 pages) plein de redîtes et de répétitions. Croient-ils le lecteur assez sot ou assez amnésique pour avoir oublié les péripéties de cette histoire et pour avoir besoin de perpétuels résumés des épisodes précédents ? Et le pire reste l’invraisemblance de toute cette histoire avec son dénouement aussi convenu que décevant. Et quelles privautés avec la réalité historique les auteurs se sont-ils permis ! Des énormités ! Mort sacrificielle du petit Dauphin Louis XVII, complot mené par Guillotin et Saint Just sans oublier une version assez ébouriffante de l’assassinat de J.F.Kennedy à Dallas. Autant de distorsions pour étayer une thèse conformiste à souhait ne peuvent qu’indisposer les amateurs d’Histoire tout comme les lecteurs de thrillers de qualité. A trop chercher la « Lumière », on ne trouve souvent que ténèbres…
Le règne des Illuminati (Giacometti & Ravenne)