Comme beaucoup, j’avais été happée par l’univers et l’intrigue de l’Ombre du vent, où Carlos Ruiz Zafon avait distillé tous ses ingrédients favoris : mystère, jeux d’ombre et de lumière, course-poursuite en solitaire (tant physique que psychologique)… Bref, la pression était à son comble, mêlée de poésie et de rêve (avec, en toile de fond, le parfum des grimoires).
J’ai donc entamé Le Palais de Minuit avec grand appétit. J’y ai retrouvé le même style à la Burton’s » de Zafon, mais ne suis pas parvenue à accrocher à l’intrigue. Elle m’est apparue tarabiscotée, comme complexifiée à outrance par l’auteur pour le plaisir perdre son lecteur. Mais, cet objectif de créer des rebondissements en cascade pour densifier le scenario a conduit, pour moi, Zafon a perdu, un peu, de la crédibilité de son histoire. Au final, peut-être suis-je trop terre à terre, mais je n’ai pas été convaincue par la vie de Jawahal. Comment pouvait-il apparaître aux yeux des personnages, en chair et en os ? Ne parvenant pas à me l’expliquer, cela a brouillé le reste de ma lecture…
Cette déception mise à part, je reconnais apprécier le style de cet auteur (qui s’évertue à rendre le conte, pour adultes). Original et glaçant à la fois -même si parfois, je trouve ses façons de nous le faire ressentir, un peu exagérées. Les thèmes de l’incendie, des cris, des chutes, des plongeons dans l’abîme des sens, me semblent certes efficaces, mais dans un premier livre. Ils perdent de leur force quand ils reviennent inlassablement dans chacun de ses romans. Je vous laisse vous faire votre propre idée. Difficile d’écrire son ressenti, sans trop dévoiler l’intrigue. Je ne voudrais pas trop vous influencer et serais ravie d’en discuter.
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