Comme le dit si bien Daniel Salvatorre Schiffer, le dandysme est davantage un mode d’être plus qu’être à la mode. Nous ne comptons plus les articles et autres magazines qui emploient le terme de « dandy » ou « dandysme » à tort et à travers comme si, aujourd’hui, le terme ne servait plus qu’à désigner l’apparence vestimentaire ou les manières d’un homme qui au fond n’a rien d’un dandy.
Daniel Salvatorre Schiffer présente merveilleusement bien les qualités (ou les défauts) qui constituent intrinsèquement, le dandy, « dernier éclat d’héroïsme dans les décadences » proposait Baudelaire. De ses origines du beau Brummel, en passant par le provocateur Oscar Wilde et allant jusqu’à David Bowie, dandy protée, le livre s’attache, avec esthétisme, à révéler les complexités et à tenter de lever le voile mystérieux qui auréole le dandy. Si aujourd’hui, le dandy est considéré comme un être à-rebours de la société – ce qu’il est assurément – il n’en demeure pas moins dans son temps et à la fois en retrait. L’auteur va jusqu’à parler même du métaphysique du dandysme, thème qu’il développera dans un autre ouvrage du même nom. En effet, ce que le livre apporte au non-initié, à l’étranger du dandysme, à celui qui voudrait observer par l’oeil de boeuf cet être paradoxal et fascinant, c’est un éclairage sur une philosophie mêlant différentes tendances qui vont de l’ascétisme à l’hédonisme.
En somme, un très bel ouvrage, parcouru d’illustrations permettant de distinguer le dandy de l’imposteur.
Détails sur Le Dandysme, de la création de soi – Daniel Salvatorre Schiffer.
Isbn : 2849412678