En pélérinage au Japon, Amélie Nothomb s’interroge sur la continuité entre son enfance et l’äge adulte. Elle est triste devant les aménagements modernes qui défigurent les lieux sacrés de son enfance. A part les caniveaux elle ne reconnaît rien. Dans son école maternelle la fenêtre par laquelle elle s’enfuyait est même condamnée et quand elle revoit Nishio-san, sa nounou, elle est envahie par cette nostalgie triste qui n’est pas un état d’âme japonais.
Lui revient le mot emblématique du japonais, « Natsukashii », celui qui désigne la nostalgie heureuse, quand le beau souvenir revient à la mémoire et l’emplit de douceur, comme chez Proust, si révéré au Japon.
Dès lors, imprégnée d’un état d’esprit nouveau, elle retrouve avec bonheur son passé japonais, se promène sans nostalgie avec son ancien fiancé sous les cerisiers du japon, reprend à son compte la sentence de Flaubert, « la bêtise, c’est de conclure » et continue paisiblement un périple japonais dont la fin culmine de façon majestueuse.
La nostalgie heureuse, Amélie Nothomb.
Critique de bruno chauvierre le 22 août 2013
Roman