Au début des années 70, Maria Cristina Väätonen a quitté Lapérouse, une bourgade perdue du grand nord canadien pour venir s’installer en Californie à Santa Monica. Elle a laissé derrière elle une mère dérangée, un père alcoolique et une soeur jalouse et handicapée suite à un accident. Elle s’est installée en colocation avec Joanne, une jeune hippie qui est enceinte. Maria Cristina rêve de devenir écrivain. Pour subvenir à ses besoins, elle accepte un poste de secrétaire auprès de Rafael Claramunt, un auteur célèbre en lice pour le prix Nobel de littérature. Sera-t-il le Pygmalion ou le mauvais génie de la jeune fille ?
« La grâce des brigands » est un roman sentimental dans lequel, comme souvent chez Véronique Ovaldé, les femmes ont le beau rôle, même si elles ont des vies difficiles et se retrouvent souvent dans des situations dramatiques. Maria Cristina est un joli personnage plein de traumatismes et de contradictions auquel on s’attache facilement et qui, à elle seule, maintient l’intérêt pour cette histoire douce-amère. On n’en dira pas autant de Claramunt, le vieux jouisseur qui, après avoir collectionné les conquêtes, se prend d’affection pour cette très jeune fille dont la pureté réanime une sexualité chancelante. Il n’écrit plus depuis longtemps et envisage même un instant de s’approprier le travail de Maria Cristina. Le style de l’auteure est agréable même si celle-ci se permet certaines privautés avec les règles de ponctuation. (Quel besoin de se servir de la virgule en lieu et place des deux points/ guillemets ?) Bien que ce roman reste quelques crans en dessous de « Ce que je sais de Véra Candida », il n’en demeure pas moins de belle qualité et d’un intérêt certain à la condition de se montrer indulgent sur la faiblesse de personnages masculins plutôt caricaturaux.
3,5/5
La grâce des brigands (Véronique Ovaldé)