Les aventures commencées dans le tome précédent, « Triboulet » redémarrent de plus belle avec une expédition contre toute la truanderie de la Cour des Miracles décidée par le roi François Ier et organisée comme un grand nettoyage par son prévôt Monclar, lui-même inspiré par le terrible Ignace de Loyola. A cette époque et depuis des décennies, ce lieu peu avenant, refuge des mendiants, truands et ribaudes, était devenu une sorte d’état dans l’Etat sur lequel régnaient quelques roitelets parmi lesquels un certain Tricot, roi des Argots qui, jouant double jeu, devait permettre un assaut facile. En réalité, il s’agissait surtout pour le roi de s’emparer des deux jeunes héros, Manfred et Lanthenay et d’assouvir sur eux une cruelle vengeance. Mais rien ne va se passer comme prévu…
Ce second tome de l’histoire de Triboulet, sorte de feuilleton historique peu regardant sur la vérité des évènements, semble encore plus rocambolesque que le précédent. Chaque chapitre amène un rebondissement nouveau. Gillette, la malheureuse héroïne, est en permanence traquée, pourchassée par un vieux roi obsédé sexuel qui ne pense qu’à une chose : abuser d’elle sans se soucier le moins du monde de sa probable ascendance royale. La magnifique figure du libraire et imprimeur Etienne Dolet, son supplice terrible tout comme le sacrifice volontaire de Triboulet, le bouffon plus courageux, plus généreux et plus chevaleresque que son maître, méritent à eux seuls le détour. Un livre fort bien écrit et habilement construit qui instruit en divertissant même si la caricature est souvent un peu grossière et les effets un peu faciles. Mais quelle imagination et quel tourbillon d’aventures !
La Cour des Miracles (Michel Zévaco)