Le narrateur recherche la volupté par la douleur et la dévalorisation. Il manque l’anniversaire de son enfant pour draguer Victoria. Pousse-à-la-jouissance usant des formes hard du masochisme, il poursuit un destin pulsionnel de passivité avec fantasmes et culpabilité. C’est ça le Système Victoria. On est tout près de la confession de Léopold Von Sacher-Masoch … à la femme par laquelle il veut se faire conquérir ! « J’ai toujours été attiré par les femmes qui ne se laissent pas dominer. » (P 59) avoue le narrateur fabriqué par Reinhardt. Un narrateur qui n’hésite pas à désacraliser la vie « en se déclassant soi-même »( P.134)
Le narrateur a un double idéal de la femme, un bon et un mauvais côté qui se disputent dans son esprit. Quand il croise cette femme système, c’est le bon du double qui s’agite dans sa tête. Comme sa mère, elle diffuse force et noblesse. De la force avec la « sensation d’être en sécurité à l’abri d’une muraille portuaire » ( P.137)
La démarche d’écriture de soi est ici très forte. Composante masochiste sublimée ? Masochisme contribuant à la production sociale d’un surmoi ? Sans doute, puisque le narrateur évoque « l’atmosphère provinciale, conservatrice, d’inspiration catholique qui imprégnait le corps de Victoria, et son visage des beaux quartiers, son large bassin de génitrice… » (P.82)
Délégué de l’énigme du féminin, le narrateur se demande sans cesse : « Que veut Victoria ? » A cette question, le livre donne une réponse masochiste, agnostique et pragmatique. Ce qu’elle, la mère-femme veut, « elle seule le sait », et l’auteur de considérer que c’est ça l’amour.
Ecriture en mode Proust. Evocation de « petites miettes d’amour et de consolation » (P. 31), par un narrateur qui veut « s’offrir du temps » (P.57). Apologie de la fragilité qui permet de lire la réalité d’une manière pénétrante. Ecriture du moi, qui va bien au-delà du culte de Narcisse, même si l’auteur nous plonge dans un discours sur les mutations de la jouissance sociale.
Eric Reinhardt Le système VictoriaÉtiquettes : amour, Dévalorisation, Marcel Proust, masochisme, surmoi
C system Victoria c un truc de perver
Le narrateur est pervers dès lors qu’il se préoccupe plus de son plaisir que de celui de Victoria ou de Cécile. La perversion méconnait d’abord le désir de l’autre.
Ce livre fait s’évader hors du réel. Intime On rêve de ces rencontres fulgurantes et magnétiques que la vie réserve. Le type du livre est surtout prisonnier de rêves avortés alors que la fille et complètement libre et ce con la manque au final .
@Joël. Je préfère la Salomé d’Oscar Wilde. On y trouve , mais avec légèreté ce que vous semblez désirer. Reinhardt, c’est lourd, très lourd.