En 2202, le « Saint Michel », un immense vaisseau spatial d’une capacité d’un million de personnes est en partance pour une lointaine planète, Akya du Centaure. A son bord montent Liétaud et Engelbert Tournai, deux guerriers flamands, engagés volontaires qui serviront sous les ordres de Tancrède de Tarente, un terrible méta-guerrier au caractère on ne peut plus fougueux ainsi qu’Albéric Villejust et son ami Pascal Jalogny, deux « inermes », c’est à dire conscrits ou enrôlés de force, qui feront partie des informaticiens et autres programmeurs. C’est tout un peuple qui se retrouve embarqué pour cette expédition lancée par le pape Urbain X et prêchée par un fanatique appelé Pierre l’Ermite. Il s’agit d’aller punir les Atamides, un peuple qui a osé trucider les premiers missionnaires envoyés du nouvel Empire Chrétien Moderne et de délivrer le tombeau du Christ. Godefroy de Bouillon est le chef de cette croisade d’un genre nouveau. L’Histoire ne serait-elle qu’un perpétuel recommencement ?
« Dominium Mundi » est à la fois un véritable roman de science-fiction avec un très long voyage dans l’espace, une uchronie ou une dystopie avec cette improbable et anachronique nouvelle croisade, un thriller avec un mystérieux tueur en série qu’on n’en finit pas de rechercher et un roman sentimental avec les amours du super-guerrier et de la belle amazone. Un cocktail original et pas désagréable du tout. L’ennui c’est que ce livre n’est que le premier tome d’une série qui devrait en compter deux et que toute l’intrigue se passe à l’intérieur du vaisseau spatial et qu’on ne sait rien de ce qui arrivera sur Akya du Centaure. Obligation de lire le deuxième tome pour le découvrir ! D’où une impression de simple mise en place avec parfois un peu trop d’exercices militaires, d’entrainements et de simulations de combats. Heureusement le style est excellent et d’une totale fluidité, les personnages sont intéressants et les péripéties suffisamment nombreuses pour maintenir l’intérêt sur la longue distance de ce pavé de plus de 600 pages qui a le mérite de l’intelligence, de l’originalité et du dépaysement même si l’Histoire paraphrasée finit par peser nettement plus lourd que la projection dans ce futur étrangement archaïque.
4/5
Dominium mundi (François Baranger)