Quand Théo découvre que son amie Lil l’a trompée avec Max, son propre frère, son sang ne fait qu’un tour. Il le massacre et écope de 19 mois de prison. A sa sortie, il va rendre visite à Max, devenu tétraplégique et très lourdement handicapé. Il part ensuite se mettre au vert dans une région perdue. Il s’installe chez une certaine Mme Mignon qui gère des chambres d’hôtes. Au cours d’une randonnée que lui propose celle-ci, il rencontre un vieil homme qui habite dans une bâtisse isolée et délabrée et qui l’invite à boire le café. Il s’appelle Joshua. Il semble bizarre mais pas trop hostile. Mais quand son frère Basile arrive, c’est pour assommer Théo et pour l’enfermer dans la cave. Il se retrouve à la merci de deux vieux fous qui l’appellent « le chien » et qui veulent le faire travailler comme un esclave.
« Des noeuds d’acier » est à la fois un roman d’horreur et un roman noir très réussi quoique particulièrement glauque. C’est une véritable descente aux enfers que nous conte Sandrine Collette dans un style précis, retenu mais assez explicite pour déclencher chez le lecteur terreur et sueurs froides. Que d’avanies, que de tortures, que de blessures, que de vexations devra subir le malheureux prisonnier qui petit à petit perd tout espoir et toute apparence humaine. Ses geôliers sont de véritables monstres sadiques, alcooliques et complètement dégénérés qui lui font subir un abominable calvaire. S’il était besoin de le démontrer, l’adage « l’homme est un loup pour l’homme » trouverait sa plus terrible illustration dans cet ouvrage qui fait penser à « Vertige » de Thilliez, mais sans le côté fantastique. Avec « Des noeuds d’acier », tout est ordinaire, quotidien, presque banal. Il suffit d’un brin de cruauté, d’un grain de folie et d’une totale absence d’humanité pour qu’un tel fait divers se produise tout près de chez vous. A déconseiller aux âmes sensibles…
4/5
Des noeuds d’acier (Sandrine Collette)