A Demvillle (Australie), dans un futur relativement proche, Vincent Montalescot, archéographe du World SPARC, société spécialisée dans les voyages temporels, doit faire face à une assemblée hostile lors d’une conférence de présentation du nouveau projet « Yeshua ». Il s’agit de repartir vers le passé pour trouver de nouveaux éléments permettant d’établir enfin la véritable biographie du Christ… Sur un mont des déserts glacés de l’Antarctique, un monastère cistercien datant du Moyen-Age est découvert en parfait état de conservation. Il aurait servi à cacher toute une bibliothèque de livres hérétiques en totale contradiction avec les dogmes professés par l’église catholique. Les premières découvertes du SPARC indiquent que le Christ, simple humain, aurait été écartelé et que ses membres auraient été disséminés en cinq endroits secrets de la planète. Montalescot se lance dans une nouvelle enquête alors que le Vatican veille au grain et place en embuscade la congrégation de la doctrine de la foi, avatar moderne de la terrible Inquisition.
Comment caractériser « Corpus Prophetae » ? Nous ne sommes pas dans la science-fiction quand bien même l’auteur nous promène de siècles en siècles de manière quasi aléatoire ce qui ne simplifie pas le travail de compréhension du lecteur. Ses incursions dans le futur sont datées de 2077. Les avancées technologiques sont assez restreintes de sorte qu’on est à peine dans l’anticipation. Restent le fantastique et surtout l’horreur. Verdier est généreux en fusillades, tueries et boucheries en tout genre. Avec lui, souvent l’hémoglobine coule à flot. Le lecteur aurait aimé qu’il en fut autant de l’intelligence, de la vraisemblance et de la tenue psychologique des personnages. Mais le pire est à venir. Il se niche dans le manque d’originalité. Encore une histoire de machine à remonter le temps. Encore des délires sur la vie de Jésus, sur une descendance physique du Christ, sur une puissance fantasmée d’une religion qui serait établie sur une longue série de mensonges et d’impostures. De ce fatras à la Dan Brown (en beaucoup plus mal ficelé), ne surnagent que les descriptions de créatures diaboliques bien répugnantes comme cet ange Gabriel revu et corrigé style Frankenstein ou Grand Guignol, une certaine lassitude car il faut se faire violence pour finir ce pavé ennuyeux et surtout l’impression qu’il ne suffit pas d’accumuler les ingrédients des best-sellers américains (voyages aux quatre coins de la planète, séquences coup de poing, violence plus ou moins gratuite et pseudo révélations historiques) pour rivaliser avec les maîtres du genre. Sans grand rythme, le style de Verdier est honnête et facile à lire si l’on ne tient pas compte de quelques coquilles et autres confusions lexicales (telles perpétrer et perpétuer, page 192), indignes d’une bonne maison d’édition.
2,5/5
Corpus prophetae (Matt Verdier)