Blog: Passion-romans
L’auteur nous livre un roman palpitant, rapide et vif comme l’éclair. Un « Coup de tête » comme mentionné dans la 4ème de couverture. Je l’ai reçu en plein dans le nez et je me suis retrouvé couché parterre, étourdi. J’ai décidé de me relever quand même pour vous raconter ce roman de Patrick Senécal.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur qui vit au Québec. C’est mon ami Richard qui me l’a fait découvrir par le biais d’une chronique sur son blog « Polar, noir et blanc« . Merci à lui pour cette découverte…
108. C’est le nombre de pages qu’utilise Patrick Senécal pour nous envoyer cette histoire en pleine face. Une descente aux Enfers dans la démence, la folie et surtout dans la déraison. Le roman débute par une conversation téléphonique entre un homme et sa femme. Celle-ci l’informe qu’elle va bientôt rentrer avec les enfants. Echange banal, bien que plein d’amour, on ressent que tout se passe bien dans cette petite famille qui va bientôt se retrouver en fin de journée, j’imagine comme d’habitude.
3. C’est à cette page que tout bascule et que l’Enfer se présente crûment et sans avertissement. Tout se brise pour cet homme, en un instant, tous ses repères s’en vont d’un seul coup. Une tragédie s’est produite, sa vie d’homme épanoui se retrouve déjà derrière lui et le néant, le vide et le chaos se présentent à lui sèchement. Un accident?
Dès cet instant, j’ai envie de me poser la question suivante. Dans quel état seriez-vous si vous perdiez tout se qui vous rattache à la vie. Que feriez-vous si subitement On vous enlèverait tout ce qui vous rend heureux et comblé? Chercheriez-vous un responsable sans même savoir s’il y en a vraiment un, même si c’est juste une sale farce du Destin qui vous arrive en pleine gueule sans prévenir?
Et bien cet homme en est là, à se poser ces questions. Mais peut-être ne se les pose-t-il même pas? Il coule, il sombre dans le chaos, dans le délire, toujours un peu plus. Il s’isole, se cache, ne cherche même plus à se montrer devant les personnes qui veulent l’aider – sa propre famille. Il va commettre des choses insensées, irréversibles, choquantes et totalement déraisonnables. Par de la provocation, de la mise en danger en allant jusqu’au pire pour devenir un monstre. Il va s’en prendre un peu à tout le monde, toujours un peu plus en grimpant toujours plus haut dans l’escalade de la violence. Pourquoi? Peut-être pour Lui montrer qu’il ne veut pas se laisser faire, lui qui a toujours été intègre juste et droit. Pourquoi lui?
Jusqu’où va-t-il aller? Jusqu’où peut vous emmener la tristesse, le manque de repères, l’injustice peut-être, lorsque la déraison vous a dévoré, absorbé et englouti totalement? Cet homme a décidé – peut-être inconsciemment – de punir le responsable de ce qui lui arrive, d’une certaine manière de se venger. Mais de qui? Du Destin? De Dieu?
Pour couronner le tout et donner un aspect préoccupant, l’histoire est écrite à la deuxième personne, respectivement le narrateur s’adresse à cet homme du début à la fin, tout en décrivant ses faits et gestes. Qui s’adresse à lui? Et pourquoi? Patrick Senécal nous le dévoile avec les deux derniers mots de son roman… Tout en nous laissant dans un certain doute.
L’auteur, par son écriture, crée une tension permanente du début à la fin, sans nous laisser le temps de respirer une seule fois. C’est majestueux et talentueux! Le seul bémol est pour moi le fait d’avoir pu imaginer le dénouement vers le milieu du roman. Sinon, un sans faute.
« Contre Dieu », de Patrick SenécalÉtiquettes : Contre Dieu, Patrick Senécal