Dans les années 30, le jeune Younès, fils d’un paysan ruiné, est confié à son oncle, pharmacien aisé d’Oran pour qu’il l’élève à l’européenne et lui permette d’échapper au sort misérable du reste de sa famille. Partisan du nationaliste Messali Hadj, le pharmacien est arrêté et soupçonné d’agissements indépendantistes. Il quitte la ville et se réfugie dans une petite bourgade, Rio Salado, où il pense trouver une vie plus calme. Les grands évènements de l’époque y parviendront atténués : la seconde guerre mondiale, les émeutes de 1945, la Toussaint rouge de 1954, la guerre d’Indépendance et l’exode des Pieds-Noirs. Au milieu de ce grand tourbillon, Younès grandira dans une ambiance d’abord fraternelle entre chrétiens, juifs et musulmans avant que tout ne se délite et qu’il ne reste seul à Rio avec au cœur son amour impossible pour Emilie, la petite française qu’il a connue enfant et dont le souvenir l’obsède.
Un roman d’amour impossible sur fond de drame historique avec des personnages attachants comme Younès ou Emilie ou hauts en couleurs comme les colons espagnols fiers de l’œuvre accomplie et sûrs de leur bon droit. Un style toujours aussi agréable, mais une histoire assez légère dans cette Algérie torrentielle, excessive, passionnée et douloureuse. Le plus intéressant est sans nul doute la description de la vie avant guerre. Les « évènements » sont traités de manière édulcorée. La description des histoires d’amour constituant l’essentiel d’un livre qui ne m’a pas semblé le meilleur de l’auteur.
3,5/5
Ce que le jour doit à la nuit (Yasmina Khadra)