Benoît Leborgne, plus connu sous le nom de comte de Boigne ou encore général-comte de Boigne, né le 24 mars 1751 à Chambéry et mort dans la même ville, le 21 juin 1830, est un aventurier savoyard qui fit fortune aux Indes. Il fut également nommé président du Conseil général du département du Mont-Blanc par l’empereur Napoléon Ier. Fils d’un commerçant pelletier bien établi, il fit une carrière militaire dans diverses armées. Formé au sein de régiments européens, il rencontra le succès en Inde en se mettant au service de Mahâdâjî Sindhia, qui régnait sur l’empire marathe. Celui-ci lui confia la création et l’organisation d’une armée. Devenu général, il entraîna et commanda une force de près de cent mille hommes organisée sur le modèle européen qui permit à la Confédération marathe de dominer l’Inde du nord et de rester le dernier État autochtone de l’Hindoustan à résister aux Anglais. Parallèlement au métier des armes, Benoît de Boigne exerça également des activités commerciales et administratives. Il fut, entre autres, titulaire d’un jaghir. Après une vie mouvementée, Benoît de Boigne revint en Europe, d’abord en Angleterre, où il se remaria avec une émigrée française après avoir répudié sa première épouse d’origine persane, puis en France, à Paris durant le Consulat, et enfin en Savoie, sa terre d’origine.
L’ouvrage de Ghislaine Schoeller, se présente comme un roman est très fidèle à la réalité de ce destin exceptionnel, à cette vie aventureuse sur ce sous-continent ravagé par les luttes de pouvoir et les guerres, dans une époque où les soldats de fortune, pourvu qu’ils soient dotés d’intelligence et de courage, pouvaient se bâtir un petit empire à la pointe de l’épée et surtout à grands coups de canon. Il n’en est pas tout à fait de même avec les amours du personnages. Il se maria en Inde avec une dénommée Nour qu’on ne retrouve pas sous ce nom dans l’histoire. De même, l’auteure lui prête bon nombre d’autres conquêtes féminines ainsi qu’un mariage raté en fin de vie avec Adèle, une très jeune aristocrate issue d’une famille désargentée. Tout le livre est surtout axé sur les innombrables batailles et sur la vie sentimentale compliquée du héros. Peu de mise en relief du contexte politique de l’époque et du travail de sape des Britanniques pour nous évincer de l’Inde, très peu sur son mariage avec Adèle et rien du tout sur ses oeuvres de bienfaisance à Chambéry. Nous n’avons donc pas affaire à une véritable biographie, bien que presque tout soit étayé par une documentation sérieuse, mais à un simple roman dans la mesure où l’accent est mis sur certains aspects du personnage. Livre intéressant, mais d’une lecture un tantinet laborieuse.
3/5
Benoît Le Borgne, maharadjah (Ghislaine Schoeller)