L’autorité intellectuelle de John Ruskin combinée à sa fragilité affective fascine dans ce roman où, avant Michel Houellebecq, Philippe Delerm nous plonge dans la vie des peintres préraphaélites. Chez Ruskin, l’artiste a pour mission de révéler les liens d’identité entre éthique et esthétique. dans un beau mélange de prophétie biblique et d’inspiration divine: tout dans la création nous regarde et il faut donc faire l’expérience des choses et, plus encore les contempler. Mais la figure dominante du livre est bien celle de Dante Gabriel Rossetti, peintre et poète tout en contradiction avec élans mystiques et sensualité.Les poèmes ne sont pas toujours gais:
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« Lorsque le soleil sera couché
Et que l’herbe ondulera devant l’église assombrie
Emportez-moi alors dans l’obscur crépuscule
Pour me coucher parmi les tombes »
Poème d’Elisabeth Siddal au peintre aimé, écrit avant de mourir. Poème qui habite le peintre quand après la mort d’Elisabeth, devant son chevalet » Il saisit un pinceau, retouche à peine une ombre rousse dans la chevelure d’Elisabeth…fidèle à ce désir de pureté du premier rêve préraphaélique «
Artistes mêlant leurs destins jusqu’à la mort, opium à l’appui. Beauté d’Elisabeth Siddal dont tout le symbolisme européen a hérité. Pâleur diaphane et chevelure flamboyante.
Autumn Philippe DelermÉtiquettes : mysticisme, peintres préraphaéliques, sensualité, symbolisme