Ce roman n’est pas linéaire. C’est une juxtaposition de sept versions d’une même histoire, écrite par les sept personnages : un modèle absolu du subjectivité !
Le premier à parler se révèle être un psychiatre. Honnêtement il faut s’accrocher. Aucune concession n’est faite à la facilité. On dirait que l’auteur a eu la malice de faire passer un examen de passage à ses lecteurs. Mais cela vaut la peine de pénétrer dans ce discours plein de circonvolutions.
Avec une intelligence brillante et désabusée, on assiste à une tranche de vie de nos contemporains blancs en Australie, apparemment un joli enfer que l’affection, la vie de famille, la simple camaraderie ont déserté. De ce fait, les personnages, impliqués à divers titres dans cette histoire se débattent dans un quotidien cauchemardesque où la haine, l’hypocrisie et le fric règnent en maîtres.
Rien à sauver ? Si : le personnage principal, fou de littérature et rebelle au conformisme ambiant, qui se débat pour rester vivant.
Noir, très noir. Mais très fort.
Réel ou visionnaire, fiction ou anticipation ? A vous de décider, mais ce sont bien des terriens occidentaux du XXIe siècle qui sont les personnages de Elliot Perlman.
Traduction excellente de Johan-Frederik Hel-Guedj
Editeur Robert Laffont 2004 – Collection Pavillon – 645 pages
Existe en poche
Étiquettes : Ambiguïtés, Australie, conformisme, Elliot Perlman, fric, haine, hypocrisie, rebelle