Comment dire que l’important est que la vie soit bonne et belle, que les regrets ne sont pas de mise lorsque, arrivé à un certain âge, on se retourne et on regarde, au loin, la jeunesse passée ?
XU Dishan, auteur taiwanais mort en 1941 (et traduit ici pour la première fois en français), y parvient à merveille dans un petit texte, une « histoire tendre » comme dit l’éditeur, intitulé Mémé Xiao goûte à la vie.
Tandis que Mémé Xiao retrouve son amoureux d’autrefois autour d’une crêpe aux huitres (comme celles que sa mère aimait à leur préparer il y a très longtemps), elle tire d’une anecdote de leur enfance, une philosophie de l’existence, fraiche et savoureuse : peu importe la part, qu’elle soit plus ou moins garnie, l’essentiel est que la crêpe soit bonne !
Superbes, les illustrations de Delphine BODET, colorées de lilas, tracent d’une ligne sensible les liens qui unissent les personnages à leur vie. Drôles (la tête des cerfs-volants ou les yeux de la petite Xiao devant la crêpe de sa maman !), émouvantes (la scène de la séparation et celle du rideau où Mémé Xiao revoit son amoureux après 45 ans), pleine d’une énergie vitale (Wei-Ming, le jeune amour de Xiao, sur la mer), ces images de grande qualité séduiront les petits lecteurs qui découvriront que leur mamie fût une petite fille et une amoureuse et les parents et/ou grands-parents qui souriront à leur propre vie qui va.
Avec ce texte d’auteur, c’est une histoire singulière dans la littérature chinoise, et un autre regard sur le plaisir de la vie, que propose ce très bel album.
À noter, chez le même éditeur (HongFei Cultures) la publication en même temps d’une autre « histoire tendre » de XU Dishan : « Marée d’amour dans la nuit » magnifiquement illustré par Mélusine THIRY : l’histoire intime et sensible, sous une lune belle et lumineuse, des pensées d’un enfant et son père pour la maman et l’épouse disparue.
À partir de 6 ans.
Mémé Xiao goûte à la vie
Merci de souligner l’existence de ces petits éditeurs qui recèlent de livres merveilleux !