Le 23 mai 1430, suite à une tentative de sortie pour dégager la ville de Compiègne assiégée, Jeanne d’Arc est capturée en compagnie de son frère, de son écuyer et de quelques fidèles par les soldats de Lionel de Wandomme. La « Pucelle » se retrouve donc aux mains de leur chef Jean de Luxembourg lui-même vassal de Jean le Bon, duc de Bourgogne. C’est une prise de choix : son armure est évaluée à 200 livres, son cheval à autant et la captive à dix fois plus. Elle connaîtra quinze lieux de détention différents (châteaux, maisons fortes) de Margny à Rouen (dans la tour-prison du château de Bouvreuil) en passant par Le Crotoy et Saint Valéry en Caux.
« Un prisonnier de guerre nommé Jeanne d’Arc » se présente comme un essai historique d’excellente qualité s’attachant à ne traiter que l’année de captivité, les tractations de l’évêque Cauchon avec les Anglais, les procès et bien sûr le supplice final sur la place du Vieux Marché de Rouen. Il laisse de côté les faits d’armes de l’héroïne, les victoires militaires (prise d’Orléans) et les succès politiques comme le sacre de Charles VII à Reims. Le texte est illustré de nombreux croquis, cartes et schémas permettant de bien comprendre les évènements. Il est également terminé par un important index de notes. Au total, un ouvrage de qualité, reposant sur un travail d’enquête minutieux et ceci en dépit d’un manque de documents. Par exemple, nous ne disposons d’aucun portrait de Jeanne exécuté de son vivant.
4/5
Un prisonnier de guerre nommé Jeanne d’Arc (Pierre Rocolle)