Le journaliste Blaine Harden qui dirige le bureau du Washington Post à Tokyo, a recueilli le témoignage de l’effroyable existence de Shin Dong-hyuk. Ce dernier est né et a survécu jusqu’à l’âge de 23 ans, dans l’un des camps de concentration de l’État Totalitaire Communiste de la dynastie des Kim : le Camp 14.
Shin assista à sa première exécution publique à l’âge de 4 ans seulement, puis par la suite, il assistera régulièrement à de nombreuses autres exécutions…
Dans l’école du camp, les gardes-maîtres armés répètent inlassablement aux élèves, que coule dans leurs veines, un sang impropre. En classe, en juin 1989, Shin alors encore tout petit enfant, vit le maître, pistolet à la ceinture, accuser de « vol » de cinq grains de maïs, une petite fille (page 49) :
« Espèce de pute ! Tu as volé ce maïs ? Tu veux qu’on te coupe les mains ?. »
Furieux, alors que la petite fille n’avait que 6 ans, le maître-bourreau la battit à mort !
Ce camp est le camp de l’enfer. En effet, l’Etat Totalitaire Communiste se sert par exemple, des exécutions publiques, comme « outil pédagogique » pour faire régner la Terreur permanente, non seulement dans les camps, mais également dans tout le pays.
L’infâme rituel est toujours le même : les gardes plantent un poteau, attachent le détenu au poteau, puis les tortionnaires emplissent la bouche du condamné de cailloux, afin qu’il ne puisse pas insulter le Régime avant d’être fusillé. Puis, des gardes fusillent de plusieurs balles la victime. L’autre immonde mode d’exécution est la pendaison.
Shin découvrira que bien plus tard : les noms, l’existence et l’histoire des bourreaux du Peuple Nord-Coréen : le « Grand Leader » Kim Il-sung (le grand-père) décédé en 1994 et fondateur de ce Régime Totalitaire Communiste en 1948 et le fils, le « Dirigeant bien-aimé » Kim-Jong-il mort le 17 décembre 2011. Aujourd’hui, le pays est sous la domination Totalitaire du petit-fils : Kim Jong-eun.
Shin a tellement souffert toute sa jeunesse, que son corps est couvert de stigmates de tortures, et ses bras son déformés par les travaux forcés. Comme beaucoup de Nord-Coréens son développement physique (et notamment sa taille : 1,68 mètre) a été bridé a cause de la malnutrition permanente dans les camps et dans le pays ; surtout suite à la Famine généralisée de la décennie des années 1990, conduisant à la mort de plus de 1 000 000 de Nord-Coréens sur une population totale de 23 millions d’habitants. A cette époque, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud envoyèrent une importante aide alimentaire permettant de juguler cette immense famine qui, sinon, aurait été encore beaucoup plus dramatique. Mais les bureaucrates, les cadres du Parti, les officiers de l’Armée et les membres de l’élite détournèrent et volèrent ignominieusement : environ 30 % de l’aide totale, pour la revendre.
Un jour on a coupé, à Shin, la phalange de son majeur droit, pour le punir d’avoir laissé tomber une machine à coudre dans l’escalier d’un atelier de confection du camp.
Lorsqu’il était adolescent, il a également été pendu par les poignets, les chevilles et par…, le pubis à l’aide d’un crochet, le tout maintenu au dessus d’un brasier qui lui a brûlé le dos.
Ses chevilles gardent les marques des liens qui lui ont cisaillé la peau, lorsqu’il fut pendu la tête en bas durant des heures, au cachot…
Son corps est jonché de brûlures, de cicatrices, et ses tibias ont été lacérés et brûlés par les barbelés électrifiés, lors de son évasion.
Constamment tenaillé par la faim, Shin avait comme obligation, pour compléter sa misérable ration de nourriture et pouvoir survivre : de chasser les rats, les grenouilles, les serpents et les insectes.
Né dans le Camp 14, Shin a été élevé sans presque aucune éducation, sans sentiments humains comme : l’amour, la compassion, le partage, l’amitié, la dignité, etc.. Bref, sans principes moraux, ne sachant même pas faire la distinction entre le Bien et le Mal. Il ne possédait donc aucun sentiment altruiste ; il errait dans le camp comme les autres prisonniers, en tant que « non-être » et comme l’écrit fort justement Blaine Harden, finalement pour survivre, Shin devait se nier « en tant qu’être humain civilisé ». C’est comme cela qu’il dénonça son frère et sa mère qui projetaient de s’évader et qui furent exécutés arbitrairement et sommairement. En effet, l’un des seuls enseignements qu’il ait reçu au camp, consistait dans l’obligation de moucharder et de dénoncer tout le monde : famille, amis, voisins, copains de classe, etc..
Tragiquement donc, à l’âge de 14 ans Shin dut assister à l’exécution de son frère, Shin He Geun, qui fut fusillé ; et de sa mère, Jang Hye Gyung, qui fut, quant à elle, pendue en même temps que son fils !
Dans le camp la déshumanisation est totale, d’ailleurs, An, un ancien garde qui s’est échappé de Corée du Nord en 1994, déclare (page 63) :
« On nous a appris à ne pas les voir comme des êtres humains, ajoute-t-il. Les instructeurs nous ont ordonné de ne jamais montrer de pitié. Ils nous ont dit : « Dans le cas contraire, vous deviendrez des prisonniers ». »
Si la pitié est interdite, il n’y a guère d’autres règles pour le traitement des prisonniers. En conséquence, selon An, les gardes peuvent laisser libre cours à leurs pulsions et à leurs excentricités, et s’en prendre souvent aux jeunes et jolies détenues, qui consentent dans la plupart des cas à des relations sexuelles dans l’espoir d’être mieux traitées.
Si la femme tombe enceinte, son bébé et elle sont tués, dit An en notant qu’il a personnellement vu des nouveau-nés frappés à mort avec des barres de fer. La théorie justifiant les camps est qu’il faut nettoyer jusqu’à trois générations les familles de ceux qui n’ont pas une pensée correcte. Il serait donc illogique de permettre à une nouvelle génération de voir le jour. »
Malheureusement, Shin ne réussit à décrypter les terribles et définitives conséquences de ses actes, que lorsqu’il pût prendre suffisamment de recul sur sa jeune existence, une fois qu’il fût libre en Corée du Sud, puis aux Etats-Unis.
En Corée du Nord, alors que de nombreux Nord-Coréens tentent de mettre fin à leurs jours pour échapper à l’enfer, aussi délirant que cela puisse paraître, même le suicide est condamné par ce fanatique régime Totalitaire Communiste. Ici, Blaine Harden reprend le témoignage d’un autre rescapé, Kang Chol Hwan, issu de son formidable récit : « Les Aquariums de Pyongyang », (page 105) :
« Le suicide n’est pas rare dans les camps, a écrit Kang Chol Hwan dans ses souvenirs de la décennie qu’il a passée dans le Camp 15. Nombre de nos voisins ont choisi cette voie (…). En général, ils laissent une lettre critiquant le régime, ou au minimum sa Force de sécurité (…). A dire vrai, des représailles, sous une forme ou sous une autre, attendent toujours la famille, qu’il y ait ou non une lettre critique. C’est une règle qui ne souffre aucune exception. Le Parti considère le suicide comme une tentative pour échapper à son emprise et, si le coupable n’est plus là pour payer sa faute, il faut bien qu’on la rejette sur quelqu’un d’autre. »
Il existe encore de nos jours, entre 150 000 et 200 000 prisonniers dans les camps de concentration Nord-Coréens (pages 23 et 24) :
Selon les services de renseignements sud-coréens, on dénombre six camps. Le plus grand mesure cinquante kilomètres de long sur quarante kilomètres de large, une superficie supérieure à la ville de Los Angeles. Cinq sont entourés de clôtures électrifiées ponctuées de miradors. Deux des camps, les numéros 15 et 18, recèlent des zones de rééducation où quelques détenus ont la chance de bénéficier des enseignements salutaires de Kim Jong Il et de Kim Il Sung. Si les prisonniers retiennent suffisamment ces enseignements et convainquent les gardes de leur loyauté, ils peuvent être libérés, mais, toute leur vie, ils seront surveillés par les forces de sécurité de l’État.
Le reste des camps constitue des « districts de contrôle total », où les prisonniers, dits « irrécupérables », se tuent au travail. »
Le Camp 14 séquestre environ 50 000 prisonniers et couvre 280 kilomètres carrés, comprenant des fermes, des mines, et des usines.
Dans le camp, ceux qui y sont nés sont séparés des nouveaux arrivants. En effet, le Régime ne veut surtout pas que ces nouveaux prisonniers informent et « contaminent socialement » les « autochtones », totalement ignorant que la tragédie qu’ils vivent est également appliquée à tous les citoyens Nord-Coréens. Car effectivement, la Corée du Nord n’est qu’un gigantesque camp-prison à ciel ouvert, à l’intérieur duquel existent des camps de concentration, de travaux forcés et de rééducation.
Shin a travaillé dans une mine à partir de l’âge de 10 ans, devant charger deux tonnes de minerai dans des wagonnets et les pousser en haut d’une pente. Son quota était de quatre wagonnets par jour à charrier. Un jour, une autre enfant, Moon Sung Sim, trébuchant sur l’un des rails du wagonnet eut le gros orteil écrasé et dut être amputée…, sans anesthésie.
Après des journées de travail éreintantes et interminables, les enfants devaient subir en plus, des séances d’autocritique, après un frugale dîner. Chacun devant avouer des fautes imaginaires, comme c’est la « grande tradition » dans l’absurde univers Totalitaire Communiste.
Au moins 26 autres survivants de camps vivent actuellement en liberté, dont 15 qui ont été emprisonnés dans les quartiers de rééducation du Camp 15. Mais Shin est le seul évadé qui soit né et ait vécu uniquement dans un camp de concentration jusqu’à son évasion, en 2005.
Dans ces camps, ceux qui survivent au manque d’hygiène, à la famine permanente, aux travaux forcés, au froid ou aux exécutions sommaires.., ne dépassent guère l’âge de 50 ans.
Les gouvernements Occidentaux et les organisations des Droits de l’Homme estiment à plusieurs centaines de milliers, les prisonniers morts en détention !
Dans le système Totalitaire Communiste Nord-Coréen, la condamnation d’un membre de la famille, « contamine » tous les autres membres, comme l’a inscrit Kim Il-sung dans la loi de 1972 (page 26) :
« La semence des ennemis de classe, quels qu’ils soient, doit être éliminée sur trois générations. »
Bien que le pays regorge de rivières et de torrents, la dynastie des Kim a été incapable de construire ou de maintenir en bon état, des barrages hydroélectriques. Alors, lorsque l’Union Soviétique a disparu subitement en 1991, cela coupa tout aussi promptement l’alimentation en pétrole bon marché, en Corée du Nord. Depuis cette époque, il n’y a quasiment plus d’éclairage électrique dans le pays, sauf évidemment dans une petite partie de la Capitale, Pyongyang, chasse gardée des oligarques du Parti Communiste, ou seulement quelques heures par jour dans le reste du pays. D’ailleurs, les photographies par satellite de la péninsule Nord-Coréenne, de nuit, montrent un trou noir entre la Corée du Sud et la Chine, illuminées.
Justement en 1998, Shin participa à la construction d’un barrage hydroélectrique sur le fleuve Taedong. Des milliers de prisonniers-esclaves furent mobilisés pour la construction de cette gigantesque infrastructure. Les enfants des écoles furent eux aussi « embauchés » pour ces travaux forcés. Ce chantier se déroula à une dizaine de kilomètres du Camp 14. Le barrage fut construit à l’aide de moyens extrêmement rudimentaires, sans machines, avec seulement des pelles, des sceaux et leurs mains nues. Un véritable travail d’esclaves !
(Cela me rappelle immédiatement et immanquablement, entre autres, la construction monumentale du canal de la mer Blanche ou « Belomorkanal » sous Staline, qui coûta la vie à environ 25 000 zeks (prisonniers) entre 1931 et 1933 ; confer Anne Applebaum : « Goulag : Une histoire »).
Qui plus est, en juillet 1998, lors de la saison des pluies, des centaines d’adultes et d’élèves enrôlés dans la construction du barrage furent emportés et noyés dans les eaux du Taedong ! Shin et ses camardes durent extraire et récupérer les cadavres pour les enterrer (page 115) :
« Trois jours après la décrue, il se souvient d’avoir évacué sur son dos le corps boursouflé d’une fille. Au début, celui-ci était souple, mais il s’est bientôt raidi, les bras et les jambes écartés. Pour faire entrer le cadavre dans la tombe étroite creusée à la main, il a dû briser les membres. »
La Corée du Nord est incapable de se subvenir à elle-même économiquement, à commencer par l’essentiel : la nourriture !
Alors pour pallier à l’aide que fournissait l’U.R.S.S., la Corée du Sud a aidé généreusement son voisin Nord-Coréen, entre 2000 et 2008, principalement : en nourriture évidemment, en engrais et en investissements divers… Depuis 2008, c’est la Chine qui fournie en grande partie l’aide alimentaire et le pétrole.
Un jour les autorités exigèrent une nouvelle fois de Shin, qu’il dénonce et cafarde, à l’encontre d’un certain Park Yong Chul, comme il avait été « dressé » à le faire, dans l’espoir d’obtenir une ration alimentaire supplémentaire. Park distingué et très instruit, décrivit à Shin, la vie dans le monde extérieur et son fonctionnement, en dehors du Camp 14 et de la Corée du Nord. Shin émerveillé, subjugué par ces belles explications, décida pour la première fois de sa vie de ne pas dénoncer et trahir cet homme si cultivé.
Ne supportant plus la persécution qu’il subissait depuis sa naissance, Shin décida à la mi-décembre 2004 de s’échapper, non seulement du Camp 14, mais également de la Corée du Nord. Park et Shin décidèrent ensemble de tenter cette aventure éminemment risquée pour leur vie. Les deux prisonniers se complétaient merveilleusement bien : Shin connaissait par coeur le Camp 14 et Park maîtrisait parfaitement la géographie hors du camp, afin de regagner la Chine, puis la Corée du Sud. C’était décidé, ils programmèrent leur évasion pour le 2 janvier 2005.
Travaillant à proximité des limites du camp, le hasard voulu que ce soit Park qui tenta de traverser l’infranchissable barrière de barbelés électrifiés. Touchant le barbelé du bas, Park fut foudroyé, paralysé par le courant à haute tension et mourut instantanément. Le corps de Park affaissant le barbelé du bas, ce léger entrebâillement entre les barbelés permit à Shin de se glisser sur le corps mort de Park, en faisant attention de ne pas toucher le barbelé juste au dessus. Mais malgré tous ses efforts, ses tibias touchèrent le barbelé et ses jambes furent alors brûlées des genoux jusqu’aux chevilles. Par la suite, ses jambes brûlées saignèrent durant plusieurs semaines… Shin eut une chance incroyable de pouvoir franchir ce mur électrique, mais malheureusement…, pas Park…
Depuis 1995, le nombre d’exilés Nord-Coréens en destination de la Corée du Sud a augmenté de manière exponentielle (page 171) :
« Une tendance est pourtant claire : le nombre de Nord-Coréens qui demandent l’asile en Corée du Sud a augmenté presque chaque année depuis 1995. Il y en a eu quarante et un en 1995 et, en 2009, leur nombre avait bondi à près de trois mille. Plus de transfuges nord-coréens sont arrivés dans le Sud entre 2005 et 2011 que pendant toute la période qui précède, depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.
Il semble que lorsque Shin a entrepris sa marche vers la frontière, en janvier 2005, les conditions d’évasion étaient assez bonnes. On en a la preuve avec le grand nombre de migrants – environ quatre mille cinq cents – qui sont parvenus à atteindre la Corée du Sud en 2006 et 2007. (Cela prend en général un ou deux ans aux transfuges pour passer de Chine en Corée du Sud).
La perméabilité de la frontière nord-coréenne s’améliore quand les gardes-frontières et les fonctionnaires locaux peuvent accepter des pots-de-vin sans punitions draconiennes de la part de leurs supérieurs. »
Fin janvier 2005, Shin parvint enfin, après un mois d’errance à travers la Corée du Nord, à traverser le fleuve Tumen qui est gelé en hiver et qui sépare la frontière Nord-Coréenne de celle de la Chine.
En Chine, Shin devait être extrêmement vigilant car il existe des accords à caractères répressifs, entre les deux pays (pages 203 et 204) :
« Durant le demi-siècle qui vient de s’écouler, les gouvernements de Chine et de Corée du Nord ont fait coopérer leurs forces de sécurité pour s’assurer que le passage intermittent de Coréens à travers la frontière ne se transforme jamais en flot continu. Selon le gouvernement sud-coréen, un accord secret sur la sécurité à la bordure a été signé entre les deux pays au début des années 1960. Un second accord, en 1986, a engagé la Chine à renvoyer les transfuges nord-coréens chez eux, où ils risquent le plus souvent d’être arrêtés, torturés et incarcérés pendant des mois ou des années dans un camp de travail.
En emprisonnant ses citoyens dans leur propre pays, la Corée du Nord défie l’accord international qu’elle s’est obligée à respecter. L’accord de 1966 stipule : « Toute personne est libre de quitter n’importe quel pays, y compris le sien. »
En qualifiant tous les transfuges nord-coréens de « réfugiés économiques » et en les renvoyant chez eux où les attendent des persécutions, la Chine trahit ses obligations en tant que signataire de la Convention internationale sur les réfugiés de 1951. Beijing refuse d’autoriser ces gens à réclamer l’asile et empêche le bureau de la Haute Commission pour les réfugiés des Nations unies de travailler sur la frontière avec la Corée du Nord. »
Après un parcours périlleux en Chine, Shin arriva enfin au consulat de Corée du Sud en Chine, grâce à l’aide d’un journaliste. Puis, encore six mois plus tard, il s’envola pour Séoul (la Capitale de la Corée du Sud). Il fut alors recueilli dans le Centre de réinsertion d’Hanawon qui signifie « maison de l’unité ». Ce Centre fut construit en 1999 par le ministère de l’Unification, dans le but d’héberger les transfuges de Corée du Nord, afin de les nourrir et pour qu’ils puissent s’adapter à la culture Capitaliste. Car ils ont énormément de choses à apprendre de la vie d’un pays Libre, Démocratique et Moderne (pages 219 et 220) :
« Dans ce but, le centre emploie des psychologues, des conseillers professionnels et des enseignants de tout ce qu’on peut imaginer, depuis l’histoire du monde jusqu’à la conduite automobile. Il y a aussi des médecins, des infirmières et des dentistes. En trois mois de séjour dans les lieux, les transfuges apprennent quels sont leurs droits selon la loi sud-coréenne, et on les emmène sur le terrain, faire des achats dans une galerie marchande, ouvrir un compte en banque, utiliser le métro. »
En conclusion :
La Communauté Internationale reste totalement indifférente, encore en ce 21ème siècle, à l’horreur qui se déroule sous nos yeux, en Corée du Nord. Pourtant TOUS les pays Démocratiques du monde savent la monstruosité que représente ce régime Totalitaire Communiste de la dynastie des Kim. Heureusement, certains comme Blaine Harden et d’autres (confer notamment les ouvrages à la fin de ce commentaire) interpellent la Conscience Humanitaire mondiale. Mais ces initiatives restent, malheureusement, encore excessivement marginales, pourtant (pages 22 et 23) :
« Les camps de travail nord-coréens ont déjà existé deux fois plus longtemps que le goulag soviétique, et environ douze fois plus longtemps que les camps de concentration nazis. Personne ne conteste leur localisation. Les photographies par satellite en haute résolution, accessibles grâce à Google Earth à toute personne disposant d’une connexion Internet, montrent de vastes domaines clos qui s’étendent au flanc des montagnes arides du pays. »
Alors (page 29) :
« Les lycéens d’Amérique s’interrogent sur le fait que Franklin D. Roosevelt n’ait pas bombardé les voies ferrées menant aux camps hitlériens, conclut l’éditorialiste. Leurs enfants pourraient demander, dans une génération, pourquoi l’Occident a regardé des images par satellite bien plus précises des camps de Kim Jong Il et n’a rien fait. »
Alors, à quand une Réunification entre les deux Corée ?
Malgré l’horreur permanente vécue par les Nord-Coréens, une partie du Peuple Sud-Coréen est réticente à voir se profiler dans un proche avenir, une Réunification entre les deux Corée. Car selon certaines études, le coût de l’Unification serait 2,5 fois supérieur à celui de la Réunification entre l’Allemagne de L’Est et l’Allemagne de l’Ouest (page 235) :
« Certains ont calculé que cela coûterait plus de deux milliards de dollars sur trente ans, exigerait des impôts plus élevés pendant soixante ans et nécessiterait que dix pour cent du produit intérieur brut du Sud soit dépensé au Nord dans un avenir prévisible.
Les Sud-Coréens souhaitent une réunification avec le Nord, mais pas tout de suite. Nombreux sont ceux qui n’en veulent pas de leur vivant, en grande partie à cause du coût qui atteindrait un montant inacceptable. »
Mais ce « raisonnement » purement comptable peut-il résister un seul instant face à l’immensité de la douleur et de la détresse du Peuple Nord-Coréen ?
En réalité, il semble évident que si le Régime Totalitaire Communiste s’effondrait du jour au lendemain, la Corée du Sud serait prête et volontaire pour intégrer le Peuple Nord-Coréen, comme elle sait parfaitement bien le faire depuis des années, avec les transfuges Nord-Coréens…, comme Shin…
Maintenant, Shin a appris à ressentir des sentiments. Il a honte d’avoir dénoncé sa mère et son frère et de ne pas avoir ressenti de sentiment filial ou tout simplement de sentiments…, humains, lorsqu’ils ont été assassinés par le Régime.
Aujourd’hui, Shin milite, participe et anime des conférences pour que les Droits de l’Homme soient respectés en Corée du Nord et partout dans le monde…
Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème, de :
– Eunsun Kim et Sébastien Falletti : « Corée du Nord : 9 ans pour fuir l’enfer » ;
– Barbara Demick : « Vies ordinaires en Corée du Nord » ;
– Juliette Morillot et Dorian Malovic : « Evadés de Corée Du Nord : Témoignages » ;
– Pierre Rigoulot : « Corée du Nord, Etat voyou » ;
– Kang Chol-Hwan : « Les Aquariums de Pyongyang ».
Détails sur Rescapé du Camp 14. De l’enfer Nord-Coréen à la liberté
Auteur : Shin Dong hyuk
Editeur : 10x18
Nombre de pages : 288
Isbn : 978-2264059567