Cet ouvrage passionnant, clair, détaillé, sans langue de bois, sur le Monstre Mao Zedong est écrit à deux mains : Jung Chang qui fut peu de temps, à l’âge de quatorze ans, Garde Rouge sous le régime Totalitaire de Mao, et Jon Halliday, historien Britannique.
La Parti Communiste Chinois (P.C.C.) fut fondé en 1920, dans le cadre de l’Internationale Communiste (Komintern) fondée par Lénine en 1919. Mao adhéra au P.C.C. dès 1921.
Le Parti Communiste d’Union Soviétique (P.C.U.S.) finança le développement du Parti Communiste Chinois, lui fournissant des armes, du soutien logistique ainsi qu’une foultitude de « spécialistes » Soviétiques du Communisme, afin d’aider Mao à mettre en place son régime Totalitaire Communiste. Mao recevait alors ses ordres directement de Staline.
A la tête de son Armée Rouge Chinoise (à l’instar de son homologue Soviétique Trotski), dès 1927 et jusqu’en 1949 (son arrivée au Pouvoir), Mao organisa des pillages de villages entiers, des vols, des tortures sous formes d’ignobles actes de barbarie, des massacres de masse de milliers d’innocents (enfants, femmes, vieillards, hommes) considérés comme « ennemis » imaginaires, nommés : « paysans riches », « Koulaks », « ennemis de classe », « contre-révolutionnaires », « droitistes », etc..
De 1927 à 1949, l’Armée Rouge eut donc pour principale mission de renverser le Gouvernement Nationaliste de Tchang Kaï-chek et ce, jusqu’à la prise du Pouvoir par Mao en 1949.
En résumé, il menait la sanguinaire Terreur Rouge Bolchevique, similaire à celles de : Lénine, Trotski et Staline, exterminant son PROPRE PEUPLE par MILLIERS voire DIZAINES de MILLIERS d’innocents.
Il organisait de gigantesques famines toujours dans le but d’anéantir ses « ennemis » supposés en grands nombres.
Par cette Terreur, Mao forgea son indétrônable « Culte de la Personnalité », comme le fit Staline.
Dans le même temps, Mao commençait également les Purges exterminatrices dans l’Armée Rouge et au sein même du Parti Communiste Chinois, à la façon des Purges Staliniennes (notamment de celle de la Grande Terreur en U.R.S.S. de 1937 – 1938).
Dès 1928, Mao créa parallèlement le « K.G.B. Chinois » l’ »indispensable » Police Politique (dans un système Totalitaire) chargée de :
– la surveillance de toute la population et de forcer les gens à la délation ;
– Supprimer les libertés individuelles, en commençant évidemment par le droit d’expression ;
– Arrêter arbitrairement, traquer, rafler, interroger, torturer, puis d’exécuter sommairement les soi-disant « ennemis de classe ».
Pour avoir une idée précise de ce que représente concrètement la notion de Terreur et donc d’actes de Terrorisme à grande échelle, au sein du système Totalitaire Communiste, et plus particulièrement, ici, en Chine. En voici un exemple significatif, page 618 :
« Au début de 1948, les rouges contrôlaient près de cent soixante millions de personnes. Les paysans en constituaient l’écrasante majorité et tous subirent la terreur d’une manière ou d’une autre. Le Parti ayant décrété que 10 % de la population appartenaient à des familles de « propriétaires » ou de « paysans riches », autant dire que dans ces deux seules catégories (et Kang en créa d’autres grâce au critère très élastique qu’il avait inventé), environ seize millions de personnes au moins endurèrent, à des degrés divers, des sévices et des humiliations. Des centaines de milliers d’entre elles, et peut-être même un million, furent tuées ou se suicidèrent. »
Le 1er octobre 1949, Mao fit un discours sur la tragiquement célèbre place Tian’anmen, proclamant officiellement la création de la « République populaire de Chine » (R.P.C.) désormais dirigée par Mao Tsé-toung, et ceci pendant 27 longues années de Terreur ; dans cet immense pays, dont à cette époque, la population Chinoise comprenait environ 600 millions d’habitants.
Ayant prit le Pouvoir, il décupla le processus de Terreur sur la population Chinoise. L’objectif avoué de Mao, était de « convertir » toujours par la force et la violence de masse, tout le pays, à l’Idéologie Communiste obligatoire, ce que les auteurs expliquent, page 632 :
« En octobre 1950, Mao lança à travers tout le pays une « campagne pour éliminer les contre-révolutionnaires » et il consacra beaucoup d’énergie à cette première grande offensive depuis son arrivée au pouvoir, ordonnant même au chef de la police de lui « envoyer directement ses rapports ». Les cibles visées étaient les survivants de l’ancien régime. Rangés sous la rubrique très générale des « ennemis de classe », ils étaient répartis en diverses catégories, telles que « bandits », terme qui désignait quiconque participait de près ou de loin à une forme de résistance armée ; dans cette seule catégorie figuraient déjà plusieurs millions de personnes. »
Alors que la Chine vivait en temps de paix, afin de SOUMETTRE totalement le Peuple Chinois par la PEUR, à la Pensée Unique Communiste, Mao terrorisait sa population en organisant des exécutions publiques de masse, comme décrit page 633 :
« Cette vaste campagne allait de pair avec la mise en oeuvre de la réforme agraire dans les zones récemment occupées, où vivaient peu ou prou les deux tiers de la population. Quelque trois millions de personnes périrent exécutées, ou lynchées, ou par suicide. Mao souhaitait que ces tueries fissent le maximum d’effet, ce qui voulait dire qu’elles devaient avoir lieu en public. « Dans beaucoup d’endroits (…) on n’ose pas tuer les contre-révolutionnaires en grands nombres, ni au grand jour. Il faut que ça change », déclarait-il le 30 mars 1951. Rien qu’à Pékin, quelque trente mille procès de masse, suivis d’exécutions, furent organisés, auxquels assistèrent près de trois millions quatre cent mille personnes. »
Après la Seconde Guerre Mondiale, la Corée fut séparée en deux, avec au Nord, l’U.R.S.S., qui en confia la dictature à caractère « classiquement » Totalitaire à Kim Il-sung.
Kim Il-sung voulant dès 1949 s’accaparer la Corée du Sud (qui fut laissée par les Américains à la République, présidée par Syngman Rhee) demanda de l’aide à Staline et à Mao. Le 19 octobre 1950, Staline et Mao décidèrent d’apporter leurs soutiens militaires pour passer le 38ème parallèle (ligne de démarcation entre les deux Corées) et donc de faire la guerre à la Corée du Sud.
Après une guerre de trois années entre le Nord et le Sud qui engendra la mort de plusieurs millions de civils et militaires, et suite au décès de Staline, le Parti Communiste d’Union Soviétique demanda à Mao de stopper l’invasion de la Corée du Sud, et l’armistice fut signée le 27 juillet 1953.
Le fils même de Mao mourut dans cette terrible guerre de Corée, et lorsque l’on constate le peu d’intérêt qu’il porta à la mort de son propre fils, on peut imaginer le mépris total qu’il pouvait éprouver pour son peuple.
Voici donc ce que dit Mao, lorsqu’il apprit la triste nouvelle de la disparition de son fils, page 842 :
« Comment veut-on qu’il n’y ait pas de morts dans une guerre ? ».
Et voilà de quelle manière fut fondée ce qui est encore à ce jour le plus « pur » et dur Etat Totalitaire Communiste de la planète : La Corée du Nord avec à la tête de cette famille despotique : Kim Jong-il (le fils) et le petit-fils, de Kim Il-sung mort en 1994, chargés de perpétuer la tyrannie de type Stalinien dans le pays.
En ce début de 21ème siècle, la population Nord-Coréenne vit et meurt dans un état de famine permanente, des menaces de rafles et d’arrestations arbitraires, de délations, d’interrogatoires et de tortures, d’enfermement en camps de concentration (toujours en pleines activités) et d’exécutions sommaires souvent publiques, etc.. (Confer le témoignage de Kang Chol-Hwan Les Aquariums de Pyongyang).
En 1956, il y eut la Révolution Hongroise du peuple contre le Régime Totalitaire Communiste. Cette tentative de Révolution fut « écrasée » (comme celles : de Prague en 1968, de la Place Tian’anmen en 1989, etc..) dans le sang, par les chars Soviétiques.
Ce contexte de répression totale montre l’état d’esprit de Mao et de ce que cela lui inspira comme réflexion, page 915 :
« Le fond du problème dans certains de ces pays d’Europe de l’Est, poursuivait-il, c’est qu’ils n’ont pas éliminé tous leurs contre-révolutionnaires (…). Alors, maintenant ils doivent manger le fruit amer qu’ils ont laissé pousser ». » En Europe de l’Est, on n’a pas tué sur une assez grande échelle. » Et de conclure : « Nous devons tuer et nous affirmons que tuer est une bonne chose. »
En mai 1958, Mao décréta une nouvelle escalade dans l’horreur, celle du : « Grand Bond en avant ».
L’objectif de ce « Grand Bond » était de collectiviser par la force (à la manière des collectivisations forcées de Lénine et de Staline) les récoltes agricoles, afin d’exporter ces récoltes pour en retour, financer son « programme d’industrialisation accéléré ». Le but final étant ni plus ni moins que la domination du monde !
L’inévitable terrifiant résultat (les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets que sous Lénine et Staline) fut d’engendrer une INCOMMENSURABLE FAMINE. Situation dramatique résumée par les auteurs, page 938 :
« En pressurant ainsi la population, Mao put exporter 4,74 millions de tonnes de céréales en 1959, qui rapportèrent neuf cent trente-cinq millions de dollars. Les exportations d’autres produits alimentaires, notamment la viande de porc, montèrent elles aussi en flèche. »
A la même page, plus loin, toujours en 1958, les auteurs citent Mao :
« Le 8 septembre, après avoir prétendu qu’il y avait de la nourriture à revendre, Mao déclara au Conseil d’Etat : « Nous devons trouver des débouchés pour nos céréales dans la production industrielle, par exemple en fabriquant de l’éthanol. » Ce combustible fut utilisé dans les essais de missiles, dont chacun consommait l’équivalent de dix mille tonnes de grain, c’est-à-dire assez pour priver presque entièrement de subsistance un à deux millions de Chinois pendant toute une année. »
Pour augmenter toujours plus la production, sans dépenser d’argent, et pendant que la population mourait de faim, Mao réquisitionna, EN PLUS, le peuple Chinois, pour effectuer des travaux forcés TITANESQUES (méthodes d’esclavagisme déjà très largement utilisées sous Staline en U.R.S.S.), comme décrit par les auteurs, page 939 :
« D’où de grandes « campagnes » pour la construction de systèmes d’irrigation – barrages, retenues d’eau, canaux. A partir de 1958, et pendant quatre ans, près de cent millions de paysans furent réquisitionnés, et ils déplacèrent des quantités de terre et de maçonnerie qui équivalaient au creusement de neuf cent cinquante canaux comme celui de Suez. Ils n’avaient à leur disposition que des maillets, des pioches et des bêches, parfois même des portes et des lits avec lesquels ils fabriquaient des charrettes improvisées. Souvent, ils devaient de surcroît se pourvoir eux-mêmes de nourriture, mais aussi d’outils et de matériaux pour se construire des abris. »
Cela provoqua encore une surmortalité de plusieurs CENTAINES de MILLIERS de personnes !
Ce monstre froid et déterminé qu’était Mao, prenait des décisions sans tenir compte des avis de ses économistes et de ses scientifiques. Ces derniers étaient de toute façon, terrorisés eux aussi, par ce despote qu’était Mao. En quelques années, il a précipité tout le pays et toute sa population dans le chaos le plus total.
Ce sont environ 38 000 000 d’innocents qui moururent en seulement quatre années, dans ce Génocide du « Grand Bond en avant » par la famine généralisée.
Ce fut la PIRE FAMINE, non seulement du 20ème siècle, mais également de toute l’histoire de l’Humanité !
Mais pour Mao cette macabre réalité de masse était bien en deçà de ses espérances comme il l’explique lui-même, page 960 :
« Nous sommes prêts à sacrifier 300 millions de Chinois à la victoire de la révolution mondiale », avait-il déclaré à Moscou en 1957 – soit la moitié de la population d’alors. Il le confirma devant le congrès du Parti, le 17 mai 1958 : « Ne faites donc pas tant d’histoires à propos d’une guerre mondiale. Au pire, elle fera des morts (…). La moitié de la population disparaîtrait – c’est déjà arrivé plus d’une fois dans l’histoire chinoise (…) le mieux, c’est qu’une moitié de la population reste en vie, sinon au moins un tiers… »
Puis, une nouvelle immense famine eut encore lieu en 1960, faisant, elle, encore 10 MILLIONS de morts en cette seule année.
En 1959 – 1960, le Parti Communiste Chinois entreprit également des réquisitions forcées au Tibet, provoquant une énième famine.
Parallèlement, Mao lança une vaste campagne appelée « La Grande Destruction » dont le but était d’anéantir la culture Tibétaine, de supprimer la religion, le Bouddhisme, les moines, afin d’obliger le Peuple Tibétain à devenir Communiste, à l’image de la Chine. Pour ce faire, le « Grand Timonier » Mao écrasa par une répression sauvage, la rébellion Tibétaine.
Le bilan : 15 à 20 % de la population Tibétaine fut exterminée et la plupart des monastères furent détruits.
En novembre 1965, la dernière étape d’extermination de masse de la monstrueuse et interminable période Maoïste, fut : la « Révolution Culturelle » ou « Grande Purge » , toujours à la manière des Purges Staliniennes.
En effet, à partir de janvier 1962, lors de la conférence des « Sept Mille », Mao fut pour la première fois contesté par certains cadres du Parti Communiste Chinois. Pour se venger, il décida de les faire massacrer.
Cette « Révolution Culturelle » eut comme premier objectif : la destruction totale de tout ce qui pouvait avoir un rapport, de près ou de loin, avec la Culture, cette dernière étant considérée comme « bourgeoise » et « impérialiste », donc mauvaise.
Pour commencer Mao fit détruire : les livres (par une foultitude d’autodafés), les tableaux, les monuments historiques, etc..
Ensuite, il s’en est pris encore une fois aux êtres humains.
A l’été 1966, fut distribué OBLIGATOIREMENT à tous les Chinois, le principal outil d’Agit-prop (propagande) de Mao, le fUmeux : « Petit Livre Rouge », afin de mieux diffuser l’incontournable « Pensée Unique Maoïste ».
Il donna l’ordre de galvaniser les étudiants et les jeunes Gardes Rouges, afin de torturer et de battre à mort : les professeurs, les cadres Universitaires, etc., chantres de la Culture, et ceci dans toutes les écoles et universités de Chine.
L’étape suivante consista, pour le « K.G.B. Chinois », à : emprisonner, envoyer au Goulag Chinois (Lao-Gaï), torturer, faire passer devant des pelotons d’exécution, les cadres du Parti se montrant récalcitrants.
Au total, de 1967 à la mort du « Grand Timonier » en 1976, plusieurs MILLIONS de cadres du Parti et de civils furent sauvagement massacrés.
Mao fut également celui qui, dramatiquement, a largement contribué à mettre en place son alter ego au Cambodge, en 1975 : le sadique Pol Pot (confer Philip Short Pol Pot : Anatomie d’un cauchemar) et ses sbires de tortionnaires Khmers Rouges.
Comme dans chaque système Totalitaire, Mao « copia » les camps de concentration du Goulag Soviétique pour créer ses propres camps de concentration, nommés : Lao-Gaï.
En voici, le tragique bilan humain, pages 634 et 635 :
« Au total, sous le régime de Mao, le nombre de personnes exécutées ou qui moururent dans les prisons et les camps de travail pourrait avoisiner les vingt-sept millions. »
Les auteurs résument parfaitement dès le début de l’ouvrage, l’insoutenable Génocide global de Mao contre son propre peuple, page 21 :
« Mao Tsé-toung, qui, pendant vingt-sept ans, détint un pouvoir absolu sur un quart de la population du globe, fut responsable de la mort d’au moins soixante-dix millions de personnes en temps de paix, plus que tout autre dirigeant au XXe siècle. »
Lorsque l’on constate que non seulement en 2010 : la France Républicaine et Démocratique a toléré la mise en place de la statue de Lénine en plein centre ville de Montpellier, alors qu’il fut le fondateur du système Totalitaire Communiste réel mondial (notamment à travers la création de l’Internationale Communiste ou Komintern en 1919).
Qu’en plus, Lénine est responsable du massacre de plusieurs MILLIONS de Russes innocents entre : le coup d’Etat militaire Bolchevique du 7 novembre 1917 et sa mort en janvier 1924.
Et que de surcroît, cette année en 2011, il est encore prévu d’y ajouter la statue de Mao-Zedong.
Cela est faire un affront immonde : à la plus élémentaire Morale Humaniste et surtout envers la MEMOIRE de ces 70 000 000 de victimes Chinoises !
Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème, de :
– Jean Pasqualini Prisonnier de Mao; Sept ans dans un camp de travail en Chine ;
– Harry Wu Laogai. Le goulag chinois ;
– Thierry Wolton Le grand bluff chinois : Comment Pékin nous vend sa « révolution » capitaliste.
Détails sur Mao. L’histoire inconnue, tomes 1 et 2
Auteur : Jung Chang et Jon Halliday
Editeur : Folio
Nombre de pages : 768
Isbn : 978-2070441396