Un superbe ouvrage de Ian Kershaw, l’un des plus grands spécialistes mondiaux du Nazisme et de Hitler.
D’emblée, dès son introduction, l’auteur dresse très clairement l’état des lieux de son sujet sur le mythe de Hitler, page 11 :
« Peu de dirigeants politiques du XXe siècle – aucun, peut-être – ont été plus populaires aux yeux de leur propre peuple que Hitler pendant les dix ans qui ont suivi sa prise de pouvoir du 30 janvier 1933. On a pu écrire qu’à l’apogée de sa popularité, neuf Allemands sur dix furent « des adeptes de Hitler, ils crurent au Führer ». »
Puis, Ian Kershaw précise que : « l’adulation de Hitler par des millions d’Allemands », en plus des Nazis eux-mêmes, fut un phénomène crucial dans le fonctionnement du III Reich, permettant donc au Nazisme son développement Etatique.
Cela a permis à Hitler de transformer son délire idéologique antisémite en une barbarie concrète.
En effet, Hitler écrivait dans son livre « Mein Kampf » en 1925, que pour lui, la « psychologie des masses » était manipulable à l’infini. Il avait une conscience totale de l’importance que pouvait revêtir son image de « toute puissance ».
Dès la fin du 19ème et début du 20ème siècle, après la victoire des Allemands sur les Français à Sedan en 1870, Bismarck représentait pour les Allemands, l’image du Kaiser, du chef, un véritable culte de Bismarck, renvoyant Guillaume 1er, Roi de Prusse à une notoriété largement secondaire.
Bismarck mythifié de son vivant, fut quasiment « déifié » après sa mort, et 500 « tours Bismarck » furent édifiées dans toute l’Allemagne.
Par conséquent, l’entrée dans la 1ère Guerre Mondiale se fit presque, en Allemagne, dans une certaine « euphorie nationale ». Mais à partir de 1918, avec les humiliations pour les Allemands que furent :
– La paix « honteuse » dans le cadre de l’Armistice avec la capitulation de l’Allemagne, le 11 novembre 1918, puis du traité de Versailles signé en 1919 ;
– L’effondrement militaire ;
– La chute de la Monarchie de l’ancien régime ;
– La peur et le rejet légitimes du Bolchevisme (Communisme), mais l’assimilation gravissime du « Judéo-Bolchevisme » ;
– L’arrivée au pouvoir des sociaux-démocrates ;
– Etc..
Tous ces facteurs ont engendré dans le Peuple Allemand, la volonté à la fois de se débarrasser de la République de Weimar (de 1919 à 1933) et de voir émerger un « chef autoritaire » et « héroïque ».
Avant 1933, environ un tiers de la population Allemande votait pour les Nazis.
Dès 1920-1921, Hitler qui n’était encore que l’un des chefs du Parti, était parfois nommé « Führer » à l’intérieur du Parti Nazi : le NSDAP. A cette époque, certains cadres du Parti Nazi comparaient le terme de Führer pour Hitler, à celui du « Duce » pour le Fasciste Italien : Mussolini.
Concernant l’antisémitisme dans la population Allemande, Ian Kershaw expose la situation existante, avant même l’élection de Hitler au pouvoir, page 278 :
« Certes, l’antipathie ou la méfiance à l’égard des Juifs étaient largement répandues dès avant l’accession de Hitler au pouvoir. Les Juifs devaient subir diverses formes de discrimination dans de nombreux domaines. »
(…) « Une grande partie de la population, sa grande majorité probablement, était convaincue en 1939, ou même avant, que les Juifs avaient exercé une influence néfaste sur la société allemande, et qu’il serait préférable que ceux qui se trouvaient encore en Allemagne quittent le pays (ou en soient chassés) aussi vite que possible. Mais, sauf dans un petit pourcentage de la population, les idées dominantes à l’égard des Juifs à cette date, si discriminatoires qu’elles aient pu être à divers degrés, étaient très éloignées de la paranoïa antijuive de Hitler et des antijuifs acharnés au sein du mouvement nazi. »
Quasiment tous les discours de Hitler entre 1920 et 1922 contenaient déjà des attaques terribles envers les Juifs.
Au sein du Parti Nazi, le culte de la personnalité de Hitler s’est mis en place un an avant l’échec de son putsch de 1923. Il était alors comparé par des cercles de droite, à Napoléon.
Lors de son incarcération à Landsberg après le putsch manqué de 1923, il développa son nouveau rôle de « chef héroïque » en écrivant son tristement célèbre, livre : « Mein Kampf ».
Le Parti Nazi (le NSDAP) se refonda en 1925. A partir de 1926, Joseph Goebbels devint le principal propagandiste du mythe de Hitler au sein du Parti Nazi. Après le putsch raté, Goebbels devait recréer une charte idéologique et donc présenter Hitler comme le chef incontournable pour la future Allemagne.
Toujours en 1926, le NSDAP officialisa pour les membres du Parti : le « salut Hitlérien » de style Fasciste, doublé de l’infâme « Heil Hitler », qui se pratiquaient déjà ponctuellement depuis 1923.
Aux législatives du 14 septembre 1930, dans un contexte de graves crises : économique, sociale, et de l’Etat lui-même, les Nazis ont obtenu un résultat électoral spectaculaire avec 6,4 millions de voix, sur une population d’environ 65 000 000 d’habitants, soit 18,3 % des suffrages exprimés, faisant du NSPAD le second Parti du Reichstag.
Les notoriétés du Parti Nazi et de Hitler étaient déjà bien implantées au sein de la population Allemande, et cela bien avant l’élection de Hitler le 30 janvier 1933. A partir de ce moment-là, le NSPAD et surtout leur Führer devenaient l’espoir, pour des millions d’Allemands, d’une nouvelle politique.
Puis, le culte de la personnalité de Hitler quitta définitivement le cercle restreint du NSPAD, pour gagner le pays tout entier.
Mais son programme politique était encore très vague.
Lors de la campagne de 1932 pour le poste suprême de Chancelier, Hitler eut l’ingénieuse idée de louer un avion, ce qui lui permit de parcourir toute l’Allemagne (les villes, les campagnes) et de se promouvoir à travers 148 réunions publiques, devant des foules de 20 000 à 30 000 personnes. En cette seule année de 1932, il se fit connaître en personne, devant des millions d’Allemands.
Comme tous les despotes, il se montra comme un grand orateur charismatique, durant cette campagne électorale intensive.
Voici l’impact estimé par Ian Kershaw, de la représentativité de Hitler avant son élection de 1933, page 60 :
« Néanmoins, il n’est guère douteux, semble-t-il, que, dès avant la prise du pouvoir, plus de treize millions d’Allemands étaient des « croyants » au moins potentiels, gagnés à l’idée du « principe du Chef » et au culte de la personnalité qui avait été construit autour de Hitler. L’opinion qu’avait de lui le reste de la population – la majorité – variait essentiellement en fonction des frontières idéologiques évoquées plus haut : haine implacable dans les rangs du mouvement ouvrier organisé, méfiance profonde chez les catholiques, mais aussi, notamment dans les classes moyennes nationales-conservatrices, sentiment qu’en dépit de son manque de prestige social et des tendances « socialistes » de son mouvement, l’homme pouvait avoir, pour un temps, son utilité. »
Rapidement après son élection le 30 janvier 1933, Hitler censura la presse, puis toute opposition et opinion dissidentes.
Pourtant le culte de la personnalité et le mythe de Hitler continuaient de se propager au sein de la population Allemande ; comme en témoignent les festivités à l’échelle Nationale, du 20 avril 1933, pour le 44ème anniversaire de Hitler, pages 76 et 77 :
« Jusqu’où le culte de la personnalité avait-il pu se développer en si peu de temps ? On a pu s’en faire une idée aux festivités organisées pour célébrer les quarante-quatre ans de Hitler, le 20 avril 1933 : elles dépassaient déjà, et de très loin, toutes les pratiques « normales » en usage pour rendre honneur à un chef du gouvernement. Les rues et les places de la quasi-totalité des villes allemandes, petites et grandes, étaient décorées de guirlandes et autres signes extérieurs d’adulation et d’acclamation publique du « Chancelier du Peuple ». L’appareil de propagande s’était surpassé, mais il est clair aussi qu’il avait pu s’appuyer sur une large propension préexistante, dans de vastes couches de la population, à accepter certains éléments au moins du culte de Hitler en pleine expansion. »
Très rapidement le « salut Hitlérien » ou « salut Allemand » accompagné systématiquement de son incantation « Heil Hitler » devenait de fait, quasiment obligatoire pour ne pas prendre le risque de se retrouver marginalisé. Nous avons tous en tête cette effroyable vision d’une marée humaine de bras levés, faisant le « salut Hitlérien ».
En revanche, il fut obligatoire dans un premier temps dans les administrations pour les fonctionnaires, comme stipulé par l’auteur, page 80 :
« L’usage obligatoire du « salut allemand » pour tous les fonctionnaires a été instauré par une directive du ministre de l’Intérieur du Reich, Frick, le 13 juillet 1933, la veille même de l’interdiction de tous les partis non nazis, et il visait à exprimer « publiquement la solidarité du peuple allemand tout entier avec son chef ». »
Dans ces premiers mois qui suivirent l’élection de Hitler, la Démocratie et les Libertés individuelles étaient déjà largement bafouées. Ce qui ne fit pas réagir outre mesure le Peuple Allemand.
Qui plus est, la propagande antisémite commençait déjà, elle aussi, à prendre forme…
Le pays, au terme des années 20, était dans une impasse économique, notamment avec un fort taux de chômage. Toujours dans les premiers mois en tant que Chancelier, Hitler améliora significativement la situation économique de l’Allemagne. Ce qui contribua à accentuer encore davantage, le culte de la personnalité vis-à-vis de Hitler et donc l’approbation de la population pour celui-ci.
A la fin de 1933, le terme de Führer était devenu courant, même dans la presse non-Nazie.
Ian Kershaw présente un bilan de cette première année de Pouvoir sous Hitler, suite à la crise économique mondiale de 1929, page 83 :
« Hitler lui-même donna le ton dans son discours de Weimar le 1er novembre : il avait, dit-il, demandé quatre ans pour débarrasser l’Allemagne de ses six millions de chômeurs, et déjà, en neuf mois seulement, il avait fourni « du travail et du pain » à deux millions et demi de sans-emploi. »
Mais en 1934 la situation économique commença à stagner, notamment pour les ouvriers, et l’euphorie des débuts s’émoussa rapidement. Malgré tout, le mythe de Hitler, lui, était en pleine ascension et lui permettait d’associer sa notoriété à celle du Parti Nazi.
Le 30 juin 1934 eut lieu la « Nuit des longs couteaux », sorte de purge des cadres du Parti Nazi, en exterminant un leader Ernest Röhm ainsi que d’autres membres du Parti.
Ces membres étaient perçus comme des opposants potentiels à Hitler et devaient donc être éliminés. Étrangement, les rares concitoyens informés de ce massacre, l’auraient dans l’ensemble approuvé et cet épisode sanglant aurait même encore amélioré, l’image du Führer. Il est donc étonnant de constater que des gens conscients d’un pogrom, ne s’émeuvent pas du fait que l’État utilise la violence en massacrant des opposants supposés.
Puis le 15 septembre 1935, ce fut l’instauration des immondes lois antisémites de Nuremberg.
Ce qui tragiquement annonçait les catastrophes humaines à venir…
Petit à petit, l’objectif de Hitler était donc d’étendre son « Empire » territorial. Après la remilitarisation de la Rhénanie le 7 mars 1936, ce fut le tour de l’annexion (l’ »Anschluss ») de l’Autriche le 12 mars 1938, qui se réalisa sans violence. A chaque nouvelle annexion le Peuple Allemand était terrifié, craignant que cela ne se transforma en guerre. Puis, à l’été 1938 ce fut le rattachement des Sudètes.
Le 30 janvier 1939, Hitler, lors de son discours prononcé au Reichstag, proclama son effroyable « prophétie » : « Une nouvelle guerre amènerait « la destruction de la race Juive en Europe ». »
Il réitéra cette ignoble « prophétie » dans différents discours durant les années qui suivirent.
Les annexions « réussirent », engendrant le plébiscite du Peuple Allemand pour Hitler. Jusqu’au jour où, le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne, ce qui déclencha la Seconde Guerre Mondiale. A nouveau, le Peuple Allemand soutint son Führer, mais cette fois-ci, Ian Kershaw précise, page 178 : « sans enthousiasme, mais aussi sans protestation ni opposition ».
Quatre mois après le début de la guerre, le Peuple Allemand dans son ensemble continuait à soutenir Hitler, toujours page 178 :
« Si les années de terreur et de répression rendent compte largement de l’absence de toute opposition ouverte à la guerre de Hitler, elles ne peuvent expliquer que marginalement pourquoi le mythe du Führer est resté intact. »
Curieusement, après l’attentat contre Hitler le 8 novembre 1939, les réactions relevèrent surtout des sentiments de : « colère », « choc », et finalement de « soulagement » face à l’échec de l’attentat.
Fin 1939, le Peuple connut ses premières privations, et l’enthousiasme populaire vis-à-vis de la guerre en Pologne, disparu.
Mais, comme Hitler était un fin stratège militaire, la popularité inconditionnelle envers le Führer est restée intact jusqu’en 1940, et même durant toute la campagne triomphale vers l’Ouest et jusqu’à la victoire « provisoire » sur la France. Après la conquête de la France, le Peuple Allemand était toujours derrière son Führer pour anéantir le Royaume-Uni, tant détesté. Mais ce qui devait être une invasion massive, n’eut jamais lieu.
Hitler déclara également la guerre aux Etats-Unis, le 11 décembre 1941.
Puis à l’Est, ce fut la grande bataille en U.R.S.S. avec la cinglante défaite Allemande à Stalingrad, fin janvier 1943.
L’incapacité de Hitler à mettre fin à la guerre a terni son image auprès du Peuple Allemand : il n’était plus « infaillible », ni « visionnaire ».
Ian Kershaw décrit l’état de décrépitude du moral de la population, page 241 :
« L’opinion était désespérée, déprimée, lasse de la guerre – apathique plutôt que rebelle. Mais les grands espoirs nationaux conçus autour de la personnalité de Hitler tombaient en ruine ; de moins en moins d’Allemands envisageaient l’avenir sous sa direction. »
Puis, ce furent les bombardements Alliés sur le territoire Allemand qui contribuèrent encore plus, à atteindre le moral du Peuple ; de surcroît, dans un contexte extrême de répression et de terreur exercées par l’Etat Nazi, page 253 :
« Il paraît donc clair que les bombardements ont provoqué une démoralisation considérable et porté un coup très dur au prestige des dirigeants allemands. L’erreur des stratèges alliés a été d’imaginer qu’un tel régime pouvait être acculé à l’effondrement par une chute du moral de la population. Or, la réaction de l’immense majorité a été l’apathie, le « repli sur la sphère privée », pas l’opposition active. Et la répression toujours plus énergique pratiquée par l’Etat nazi – on a calculé qu’environ 1 Allemand sur 1200 a été arrêté par la Gestapo pour un « délit » politique ou religieux en 1944 – dissuadait fermement de toute activité « déviante ». »
Le 20 juillet 1944 à 11h45 eut lieu un nouvel attentat contre Hitler par le Colonel Claus Schenk. Ian Kershaw décrit à nouveau l’état d’esprit de la population suite à cette nouvelle tentative d’éliminer le Führer, page 266 :
« Nous pouvons déduire des données dont nous disposons, si insatisfaisantes qu’elles soient à bien des égards, que, comme en 1939, l’attentat contre Hitler a polarisé les sentiments. Il paraît justifié d’avancer que, plus encore qu’en 1939, un important pourcentage de la population n’aurait pas été affligé par l’assassinat de Hitler, et a vu dans sa survie une entrave à l’arrêt des hostilités. Néanmoins, les données indiquent aussi une remontée, éphémère mais encore puissante, du soutien à Hitler, particulièrement mais pas seulement chez ses fidèles du Parti. D’importantes réserves de sympathie pour Hitler existaient toujours. Vu la situation, le mythe Hitler conservait une force remarquable. »
A la fin de la guerre, au début de 1945, les origines de tout ce désastre commencèrent à faire surface, mais avec une amertume incommensurable, comme nous l’explique Ian Kershaw, page 269 :
« Début janvier 1945, des observateurs de la région de Stuttgart indiquaient que l’on citait « Mein Kampf » – bien tardivement ! – afin de prouver que la guerre était de l’entière responsabilité de l’Allemagne, qu’elle était due aux objectifs expansionnistes formulés par Hitler vingt ans plus tôt, et qu’il était clair que « le Führer avait oeuvré pour la guerre dès le tout début ». »
Toujours dans les premiers mois de 1945, le mythe de Hitler s’était effondré avec sa guerre mondiale à caractère Génocidaire et…, interminable. Hitler se suicida donc, le 3 avril 1945.
Concluons avec quelques pistes de réflexion :
1 / On a l’impression à la lecture de ce passionnant ouvrage de Ian Kershaw, que quoiqu’il arriva, le Peuple Allemand avait décidé de remettre aveuglément le sort de la Nation Allemande, entre les mains d’un Chef charismatique, pour le meilleur, ou comme ici…, pour le pire, et tragiquement ce Führer fut : Hitler !
En effet, il est pour le moins étonnant de constater que « Le mythe Hitler » a perduré quasiment 20 années au sein d’une variable, mais toujours importante partie de la population Allemande : depuis les années 1925, avant son élection démocratique de 1933 et jusque, quasiment, à la fin du monstrueux Génocide de la Shoah et la fin de la guerre en 1945.
2 / Il paraît évident qu’à partir du moment où il émergea le mythe du Führer, dès avant son élection Démocratique en tant que Chancelier du III Reich le 30 janvier 1933, il ne pouvait exister d’opposition réelle et efficace au régime. Car, comme l’adhésion à Hitler était massive, ce n’était pas quelques oppositions ponctuelles, partielles et locales qui pouvaient lutter contre ce régime Totalitaire, et encore moins d’envisager de le renverser. Sauf, si l’un des attentats perpétrés contre Hitler avait réussi. Et encore…, les cadres du Parti Nazi : Goebbels, Goering, Himmler, Eichmann, Rudolf Hoess, etc., auraient peut-être eu la possibilité de perpétuer l’immonde régime Nazi…
3 / Certainement que les meilleurs remèdes permettant aujourd’hui et demain, à nos Démocraties, d’éviter de tomber un jour dans l’abysse d’un mythe Totalitaire, est de bannir toute tentation d’idolâtrie, de culte de la personnalité ; mais en revanche, de rester ouvert d’esprit, curieux, de s’informer sur les candidats potentiels, les Partis Politiques, les phénomènes et sujets de société, etc.. Sans oublier de se servir des tragiques leçons de l’Histoire de l’Humanité, pour faire en sorte le plus possible dans l’avenir : de raison garder…
Voici pour finir, encore deux extraits de ce passionnant ouvrage de Ian Kershaw, qui peuvent permettre d’aider à la compréhension, quant à la complexité voire l’ambiguïté de l’opinion publique Allemande à cette époque, d’abord page 300 :
« Il est clair que le traitement infligé aux Juifs faisait l’objet d’une exclusion, délibérée ou subliminale, de la conscience populaire – un manque d’intérêt plus ou moins voulu, ou un désintérêt entretenu, en parfaite harmonie avec le repli croissant « sur la vie privée » et sur les soucis personnels dans le contexte difficile et angoissant d’une période de guerre. »
Et également, pages 304 et 305 :
« Cette situation a assuré au moins un consentement passif, sinon une approbation totale, à l’inhumanité croissante de la politique antijuive des nazis, et offert au régime une vaste zone d’autonomie, libre de toute contrainte qu’aurait créée un désaveu populaire, pour adopter des mesures toujours plus radicales dans le sens d’une « solution finale » de la « question juive ». »
Confer également un autre ouvrage aussi passionnant sur le même thème, de :
– Peter Longerich Nous ne savions pas : Les Allemands et la Solution finale, 1933-1945.
Détails sur Le mythe Hitler
Auteur : Ian Kershaw
Isbn : 978-2081307940