De nos jours, à Paris, un très vieil homme se présente chez Maître Raymond Belin, avocat d’Assises. Il dit s’appeler Nicolas Flamel et vouloir, à près de six siècles de distance, rétablir la vérité sur ce qu’on a raconté sur lui dans des centaines de livres, tous plus remplis d’erreurs les uns que les autres. Prophète ou imposteur, Flamel, l’alchimiste capable de transformer le plomb en or et de découvrir la pierre philosophale ou l’élixir de longue vie, va tenter de répondre à toutes les questions le concernant en reprenant le problème à la source, c’est à dire ses propres textes, livres et déclarations.
Dans cet ouvrage qui n’est ni une biographie ni un roman, Gilbert Prouteau prend le parti d’écrire sous la dictée de Nicolas Flamel, procédé littéraire habile et tout à fait capable de séduire la grande majorité des lecteurs. Bien entendu, il ne convaincra ni les rationalistes ni les cartésiens, même s’il convoque Helvétius, Leibniz et Spinoza pour étayer ses thèses… Plus troublants sont les liens qu’il réussit à établir entre la démarche du faiseur d’or et les découvertes de Pierre et Curie Curie. La découverte du radium et la fabrication de la bombe atomique ne seraient qu’un nouvel et monstrueux vol du feu de Dieu qui, d’ailleurs ne serait pas le premier. On notera également la participation sans doute involontaire d’Edmond Rostand, d’Henri Laborit et de quelques autres. Un ouvrage de vulgarisation, facile à lire, qui passionnera certainement quiconque cherche à explorer les arcanes de l’hermétisme qui ne serait qu’une science conscientisée et interdite au vulgaire, ce qui aurait longtemps mis l’humanité à l’abri d’expériences d’apprentis-sorciers.
3,5/5
Le fabuleux secret de l’alchimiste (Gilbert Prouteau)