Est-il encore nécessaire de présenter Léon Trotski ? Il a été le co-fondateur, avec Lénine et Staline, du premier régime, puis système Totalitaire du XXème siècle : le Communisme (Bolchevisme) !
Trotski a écrit ce livre en 1936, juste avant les premiers faux « Procès de Moscou » Staliniens qui débouchèrent sur l’effroyable Crime de masse que fût la « Grande Terreur » de 1937-1938.
Comme les plus « grands » Criminels de l’Histoire, Trotski souffraient certainement de lourdes pathologies. La schizophrénie n’est peut-être pas la plus grave de ces pathologies, mais elle est aussi très répandue parmi les Dictateurs Totalitaires… En effet, comment Trotski pourrait-il évoquer sa responsabilité criminelle dans l’Histoire Russe, sans la modifier, l’atténuer, l’évincer, la transformer, la nier ; voire même la réviser totalement à sa propre convenance ? De même, comment assumer ou ne pas assumer, plus ou moins, des ordres, des décrets, des lois et des actes odieux que le Dictateur Trotski a commis ?
Bref, comme je ne suis pas psychologue et que Trotski est un grand écrivain, il faut connaître précisément cette période de l’Histoire Russe, afin de pouvoir lire entre les lignes. En effet, sa facilité à écrire et sa puissante capacité de manipulation, font que Trotski est capable de faire croire que l’Histoire est Son histoire, et non l’Histoire réelle…
D’ailleurs, depuis 1917, nombreux sont ceux qui se sont laissés prendre à son piège sournois.
Trotski commence donc son ouvrage en reconnaissant à demi-mot et en usant d’innombrables euphémismes, ainsi que le mépris, la condescendance et pour tout dire la Novlangue Trotskiste, que la mise en place du régime Totalitaire Bolchevique s’est réalisée : ni dans la douceur, encore moins dans un cadre Démocratique (c’est le moins que l’on puisse dire !), mais bel et bien, en réalité, par la Terreur de masse (page 11) :
« L’insignifiance de la bourgeoisie russe a fait que les objectifs démocratiques de la Russie retardataire, tels que la liquidation de la monarchie et d’une servitude des paysans ressortissant à demi au servage, n’ont pu être atteints que par la dictature du prolétariat. Mais ayant conquis le pouvoir à la tête des masses paysannes, le prolétariat ne put se borner à des réalisations démocratiques. »
Trotski revient alors brièvement sur les débuts de la prise du Pouvoir par les Bolcheviques. S’étant menti à lui-même toute son existence et donc aux autres, par Idéologie et auto-conditionnement, il a toujours été tiraillé entre le fait d’assumer ou non, ses Crimes incommensurables. Un parfait exemple de cette spécificité de son déterminisme Idéologique et de cette stupéfiante capacité à inverser les rôles entre les victimes (le Peuple) et les bourreaux (le Parti Bolchevique), est exprimé page 22 :
« Les trois premières années après la révolution furent celles d’une guerre civile avouée et acharnée. La vie économique y fut entièrement subordonnée aux besoins des fronts. En présence d’une extrême modicité des ressources, la vie culturelle passait au second plan, caractérisée par l’audacieuse ampleur de la pensée créatrice, et en tout premier lieu de celle de Lénine. C’est ce qu’on appelle la période du « communisme de guerre » (1918-1922), parallèle héroïque du « socialisme de guerre » des pays capitalistes. Les objectifs économiques du pouvoir des soviets se réduisent principalement à soutenir les industries de guerre et à tirer parti des maigres réserves existantes pour combattre et sauver de la famine la population des villes. Le communisme de guerre était au fond une réglementation de la consommation dans une forteresse assiégée.
Il faut cependant reconnaître que ses intentions premières étaient plus larges. Le gouvernement des Soviets espéra et tenta de tirer des réglementations une économie dirigée dans le domaine de la consommation comme dans celui de la production. En d’autres termes, il pensa passer peu à peu, sans modification de système, du communisme de guerre au vrai communisme. Le programme du parti bolchevique adopté en 1919 disait : « Dans le domaine de la répartition, le pouvoir des soviets persévère inflexiblement dans la substitution au commerce d’une répartition des produits organisée à l’échelle nationale sur le plan d’ensemble ».
Mais le conflit s’accusait de plus en plus entre la réalité et le programme du communisme de guerre : la production ne cessait de baisser, non seulement par suite des conséquences néfastes des hostilités, mais aussi parce que le stimulant de l’intérêt individuel faisait défaut aux producteurs. La ville demandait aux campagnes du blé et des matières premières, sans leur donner en échange plus que des vignettes colorées appelées argent à cause d’une vieille habitude. Le moujik enterrait ses réserves. Le gouvernement envoyait des détachements d’ouvriers armés saisir des grains. Le moujik semait moins. La production industrielle de 1921, l’année qui suivit la fin de la guerre civile, s’éleva, dans le meilleur des cas, au cinquième de celle d’avant-guerre. La production de l’acier tomba de 4 200 000 tonnes à 183 000 tonnes, soit vingt-trois fois moins. La récolte globale tomba de 801 millions de quintaux à 503 en 1922. Ce fut une effroyable famine. Le commerce extérieur dégringola de 2 900 millions de roubles à 30 millions. La ruine des forces productives dépassa tout ce que connaissait l’histoire. La pays, et avec lui le pouvoir, se trouvèrent tout au bord de l’abîme.
Les espérances utopiques du communisme de guerre ont été, par la suite, soumises à une critique extrêmement sévère et juste à bien des égards. L’erreur théorique commise par le parti gouvernant resterait pourtant tout à fait inexplicable si l’on perdait de vue que tous les calculs se fondaient à l’époque sur l’attente d’une victoire prochaine de la révolution en Occident. »
La tentative de justification de Trotski est ici, encore une fois, extrêmement laborieuse et même tout à fait absurde. Car dans la réalité, il s’agit bien de cette politique intransigeante du Communisme de Guerre à caractère Terroriste, consistant essentiellement dans les réquisitions forcées et totales des récoltes agricoles chez les paysans, qui conduisit au déclenchement de la Guerre Civile en Russie entre 1918 et 1921, et à la gigantesque Famine de 1921-1922 faisant…, 5 000 000 de morts !
Cette dualité intérieure, chez Trotski, entre cette volonté d’assumer toute l’effroyable conséquence de l’application de son Idéologie Totalitaire, et dans le même temps, sachant pertinemment que c’est moralement, intellectuellement et surtout humainement impossible de l’assumer totalement, le pousse donc à mentir… Lorsqu’il essaye d’assumer, il ment en tentant de magnifier son récit, et lorsqu’il n’assume pas, il ment encore en tordant la réalité, en la niant ou en évitant d’évoquer certains faits trop compromettants et particulièrement difficiles à justifier.
Non seulement, la terrible politique du Communisme de Guerre n’a pas « régulé » la Famine, mais qui plus est, a condamné des millions de paysans à une mort certaine par la Famine de masse, puisqu’ils se sont retrouvés privés de moyens de subsistance immédiats, et très souvent, de la possibilité de pouvoir semer à nouveau en vue des prochaines récoltes !
Et les conséquences ont été dramatiques pour l’ensemble de l’économie du pays. Cette politique du Communisme de Guerre, reprise sous la forme de la Collectivisation et des plans quinquennaux par Staline, à partir du début des années 30, a continué d’avoir des répercussions dramatiques sur la production agricole de l’ensemble du territoire de la Russie (devenue l’U.R.S.S.), et pour de nombreuses années…
En 1921, le pays étant totalement à feu et à sang et économiquement exsangue, Lénine doit alors faire machine arrière avec cette quasi hilarante ironie de l’Histoire (si elle n’était pas aussi tragique !), de devoir avoir recours au…, Capitalisme, à travers sa fameuse N.E.P. (Nouvelle Politique Économique) en mars 1921, au moment même du massacre de Kronstadt perpétré par…, Trotski lui-même ! (Page 23) :
« Lénine motiva la nécessité de rétablir le marché par l’existence dans le pays de millions d’exploitations paysannes isolées accoutumées à définir par le commerce leurs rapports avec le monde environnant. La circulation des marchandises devait faire la « soudure » entre les paysans et l’industrie nationalisée. La formule théorique de la « soudure » est très simple : l’industrie doit fournir aux campagnes les marchandises nécessaires, à des prix tels que l’État puisse renoncer à la réquisition des produits de l’agriculture.
L’assainissement des relations économiques avec les campagnes constituait sans nul doute la tâche la plus urgente et la plus épineuse de la Nep. L’expérience montra vite que l’industrie elle-même, bien que socialisée, avait besoin des méthodes de calcul monétaire élaborées par le capitalisme. Le plan ne saurait reposer sur les seules données de l’intelligence. Le jeu de l’offre et de la demande reste pour lui, et pour longtemps encore, la base matérielle indispensable et le correctif sauveur.
Le marché légalisé commença son œuvre avec le concours d’un système monétaire remis en ordre. Dès 1923, grâce à la première impulsion venue des campagnes, l’industrie se ranima et ce fut pour faire preuve aussitôt d’une intense activité. Il suffit d’indiquer que la production double en 1922 et 1923 et atteint en 1926 son niveau d’avant-guerre, ce qui signifie qu’elle a quintuplé depuis 1921. Les récoltes augmentent parallèlement, mais beaucoup plus modestement. »
Puis, Trotski nous décrit la politique exterminatrice de Staline, celle de « la liquidation des Koulaks en tant que classe » ; politique déjà initiée par Lénine dès 1918, en faisant des Koulaks l’une des catégories d’ennemis privilégiées du régime Totalitaire Bolchevique. Nous avons déjà vu plus haut que la politique Stalinienne de la Collectivisation totale est elle, également, une reprise voire une simple continuité de la politique du Communisme de Guerre, mise en place par Lénine (page 33) :
« Le gouvernement, surpris par l’ampleur de son virage, ne put pas et ne sut pas préparer si peu que ce fût, politiquement, sa nouvelle évolution. Comme les paysans, les autorités locales ne savaient pas ce qu’on exigeait d’elles. Les paysans étaient exaspérés par les rumeurs de « confiscation » du bétail. Ce n’était pas si loin de la vérité, on le vit bientôt. Le dessein prêté naguère à l’opposition, pour caricaturer ses vues, se réalisait : la bureaucratie « pillait les campagnes ». La collectivisation fut tout d’abord pour le paysan une expropriation complète. On socialisait non seulement les chevaux, les vaches, les moutons, les porcs, mais jusqu’aux poussins. « On confisquait aux koulaks » – un témoin oculaire l’a écrit à l’étranger – « jusqu’aux bottes en feutre ôtées aux petits enfants. » Le résultat de tout ceci fut que les paysans vendirent en masse leur bétail à bas prix ou l’abattirent pour en tirer de la viande et du cuir. »
En fait, même si Trotski critique la politique de Staline la trouvant trop « bureaucratique », il la trouve toujours préférable au Capitalisme, car si il considère que le Communisme n’est pas parfaitement advenu sous Staline, le dogme intangible de la Dictature du Prolétariat reste de mise en U.R.S.S.. Et pour Trotski, idéologiquement, c’est bien cela l’essentiel ! on voit bien que Staline est le parfait continuateur de Lénine, d’ailleurs fort logiquement, puisqu’il fût son « élève » et humble serviteur durant deux décennies, depuis le début de 1900. Staline a donc bel et bien consolidé le Pouvoir Totalitaire Communiste inventé par Lénine et Trotski, depuis le coup d’État militaire d’Octobre 1917 !
Par ailleurs, Trotski fait encore preuve d’une mauvaise foi hallucinante lorsqu’il reproche à Staline sa théorie du « Socialisme (comprendre ici Communisme) dans un seul pays ». En effet, après la mort de Lénine en janvier 1924, Staline a exporté le Totalitarisme Communiste aux quatre coins de la planète, tels que le souhaitaient Lénine et Trotski. Effectivement, on connaît le célèbre dogme de Trotski quant à sa Révolution Permanente Mondiale. Or, c’est exactement ce qu’a réalisé Staline dans le cadre de l’Internationale Communiste (appelée également : 3ème Internationale ou Komintern, puis Kominform) ; Internationale Communiste fondée en mars 1919 par la volonté de Lénine et dont le rédacteur du Manifeste n’est autre qu’un certain…, Trotski !
Finalement, Trotski se laisse aller à justifier cyniquement sa politique Totalitaire de Dictature du Prolétariat par la Terreur de masse, et tous les aspects liberticides qu’elle entraîne. En effet, pour lui, les notions de Démocratie et de Dictature se valent. Il suffit juste de les relativiser moralement en fonction de l’Idéologie (pages 74 et 75) :
« Nous ne songeons pas à opposer à l’abstraction dictature l’abstraction démocratie pour peser leurs qualités respectives sur les balances de la raison pure. Tout est relatif en ce monde où il n’est de permanent que le changement. La dictature du parti bolchevique fut dans l’histoire l’un des instruments les plus puissants du progrès. Mais ici, comme dit le poète, Vernunft wird Unsinn, Wohltat Plage (note n°1 : La raison devient folie, le bienfait tourment). L’interdiction des partis d’opposition entraîna l’interdiction des fractions ; l’interdiction des fractions aboutit à l’interdiction de penser autrement que le chef infaillible. Le monolithisme policier du parti eut pour conséquence l’impunité bureaucratique, qui devint à son tour la cause de toutes les variétés de démoralisation de la corruption. »
Sa plus profonde référence Idéologique avant celle de Marx, est celle de la période Jacobine de notre Révolution Française. Période Jacobine durant laquelle, et malgré les faibles moyens technique d’extermination, le Comité de Salut Public sous la houlette de la Convention Nationale, a organisé entre autres : les premiers Tribunaux Révolutionnaires et les exterminations individuelles et de masse, allant jusqu’au au Génocide Vendéen en 1793-1794 !
Alors bien évidemment, Trotski ne peut s’empêcher de comparer le 9 Thermidor (le 27 juillet 1794) correspondant au renversement de Robespierre et des Jacobins, avec la mort de Lénine le 21 janvier 1924 et la reprise du Pouvoir par Staline. Sauf que dans le cas de la Révolution Française, même si les divers régimes qui se sont succédés ensuite ont été longtemps chaotiques, la situation de la France a progressivement évolué. En revanche, dramatiquement pour le Peuple Russe, la Russie, elle, s’est figée dans le Totalitarisme Communiste durant 74 interminables années, entre Octobre 1917 et la chute du Communisme sous Gorbatchev en 1991 !
Le comble est qu’après avoir fondé l’État-Parti-Unique Totalitaire Communiste avec Lénine, Staline, Dzerjinski (le chef de la Police Politique : la Tcheka), Zinoviev, Kamenev, Boukharine, etc., Trotski reproche à Staline d’avoir développé un État Soviétique « bureaucratique et totalitaire » (pages 76 et 77) :
« Prenons dans un numéro récent d’un journal de Moscou la caractéristique stéréotypée du régime soviétique actuel, l’une de ces caractéristiques que l’on répète chaque jour et que les écoliers apprennent par cœur. « Les classes parasites des capitalistes, des propriétaires fonciers et des paysans riches sont à jamais liquidés en U.R.S.S. où l’on a de la sorte mis fin pour toujours à l’exploitation de l’homme par l’homme. Toute l’économie nationale est devenus socialiste et le mouvement Stakhanov grandissant prépare les conditions du passage du socialisme au communisme. » (Pravda, 4 avril 1936). La presse mondiale de l’Internationale communiste ne dit pas autre chose, comme de juste. Mais si l’on a mis fin « pour toujours » à l’exploitation, si le pays est réellement engagé dans la voie du communisme, c’est-à-dire dans la phase supérieure, il ne reste à la société qu’à jeter bas, enfin, la camisole de force de l’État. Au lieu de quoi – et c’est là un contraste à peine concevable ! – l’État soviétique prend un aspect bureaucratique et totalitaire.
On peut faire ressortir la même contradiction fatale en évoquant le sort du parti. La question se formule à peu près ainsi : Pourquoi pouvait-on en 1917-1921, quand les anciennes classes dominantes résistaient encore les armes à la main, quand les impérialistes du monde entier les soutenaient effectivement, quand les koulaks armés sabotaient la défense et le ravitaillement du pays, discuter librement, sans crainte, dans le parti, de toutes les questions les plus graves de la politique ? Pourquoi ne peut-on pas maintenant, après la fin de l’intervention, la défaite des classes d’exploiteurs, les succès incontestables de l’industrialisation, la collectivisation de la grande majorité des paysans, admettre la moindre critique à l’adresse de dirigeants inamovibles ? Pourquoi tout bolchevik qui s’aviserait, conformément aux statuts du parti, de réclamer la convocation d’un congrès serait-il aussitôt exclu ? Tout citoyen qui émettrait tout haut des doutes sur l’infaillibilité de Staline serait aussitôt traité à peu près comme un comploteur terroriste. D’où vient cette terrible, cette monstrueuse, cette intolérable puissance de la répression et de la l’appareil policier ? »
Ici, Trotski est tellement aveuglé par son auto-conditionnement, souffrant certainement d’amnésie, qu’il a déjà oublié que c’est lui avec ses comparses Terroristes, qui a jeté les principes et fondements de cet État Totalitaire Communiste. Mais on connaît bien la rhétorique de Trotski : « la fin justifiant les moyens », pour imposer le Communisme par la force, il était légitime de persécuter et d’exterminer des millions de Russes entre Octobre 1917 et 1923, en seulement cinq années !
Certainement que les victimes qui ont été massacrées durant cette tragique période, ont eu le grand tort de vivre dans le mauvais pays, à la mauvaise époque, écrasées qu’elles furent sous le rouleau compresseur Bolchevique !
En 1936, le Peuple Russe ne voulait pas plus de ce Communisme Collectiviste et Liberticide qu’en 1917 ; alors comment reprocher à Staline ce que Trotski avait fait lui-même, à savoir, d’imposer par la Terreur de masse le Communisme par tous les moyens coercitifs possibles, d’exploitation de l’Homme dans les camps de concentration du Goulag Soviétique et d’extermination des soi-disant : « ennemis du Peuple », « bourgeois », « contre-révolutionnaires », ouvriers grévistes, intellectuels, etc. ? !
Comme nous l’avons vu plus haut, Trotski émet donc bien quelques critiques concernant le Stalinisme, mais considère que son bilan reste, pour reprendre la célèbre formule de Georges Marchais : « globalement positif », en tout cas, nettement supérieur au système Capitaliste (page 99) :
« La répartition des biens de la terre est en U.R.S.S. beaucoup plus démocratique qu’elle ne l’était sous l’ancien régime russe et même qu’elle ne l’est dans les pays les plus démocratiques de l’Occident ; mais elle n’a encore presque rien de commun avec le socialisme. »
Il s’agit bien-là d’une vision misanthropique poussée à l’extrême, considérant que les millions de familles persécutées et les millions de victimes Russes massacrées ne représentent que quantité négligeable, face à l’impérieuse nécessité d’imposer l’Idée Communiste !
En conclusion :
Non, monsieur Trotski, la Révolution Russe n’a pas eu lieu en Octobre 1917, mais bel et bien en février par le Peuple Russe. Et Vous et Lénine n’avez même pas participé à cette véritable Révolution Populaire, pour la simple et bonne raison que vous n’étiez ni l’un ni l’autre en Russie à ce moment-là. Ce que vous appelez faussement votre « révolution trahie » d’Octobre 1917 n’a été, purement et simplement, qu’un coup d’État militaire, suivi de la mise en place du premier État-Parti-Unique Totalitaire Communiste de l’Histoire, engendrant : la suppression des Partis politiques, les immondes politiques de Dictature du Prolétariat et du Communisme de Guerre, la création de la Police Politique (la Tcheka), la stigmatisation de la figure de l’ »ennemi » notamment celle du « Koulak », la création de votre immense Armée Rouge, l’ouverture des premiers camps de concentration (futur Goulag) dès l’été 1918 sur votre demande express auprès de Lénine, les premiers Tribunaux Révolutionnaires arbitraires et expéditifs, les exécutions sommaires, la Terreur de masse, etc. !
Pourquoi diable faire des reproches à Staline, alors qu’il n’a fait que perpétuer le régime Totalitaire Communiste mis en place par Lénine, Trotski et…, Staline ? La réponse réside probablement dans la jalousie et la haine (réciproque d’ailleurs) que vouait Trotski pour Staline. On connaît bien la suprême insulte de Trotski envers Staline lorsqu’il le traite de : « plus éminente médiocrité de notre Parti ».
Bref, Trotski ne digérera jamais de ne pas avoir réussi à prendre le Pouvoir après la mort de Lénine, à la place de Staline. Trop imbu de sa personne, Trotski était persuadé qu’il obtiendrait le place du Dictateur « légitimement » à la suite de Lénine. Mais c’était sans compter sur la roublardise et l’opportunisme de Staline, plus pragmatique et moins prétentieux…, que Trotski.
Détails sur La révolution trahie
Auteur : Léon Trotsky
Editeur : Editions de Minuit
Nombre de pages : 206
Isbn : 978-2707300331