Nombreux sont les citadins lassés de la vie trépidante des grandes villes qui rêvent de retourner à la terre, de s’installer à la campagne et, tels Candide, d’y cultiver leur jardin et de vivre de ses productions. Mais du rêve à la réalité, il peut y avoir plus que de la coupe aux lèvres. D’où l’intérêt de ce guide qui présente avec une grande honnêteté et avec une belle expertise tous les aspects du problème d’un reconversion de ce type. Nicolas Fabre ne cache pas qu’il n’est pas évident pour un citadin candidat au néo-ruralisme de se faire accepter par les autochtones du cru. Toute sa vie, il restera l’étranger, le « Parisien » ou le « horsain » (en Normandie). De même, la recherche de l’autonomie intégrale ou partielle est un long chemin plus semé d’embûches que de roses. Les élevages de chevaux, vaches, chèvres, moutons et autres sont abordés sans en cacher toutes les difficultés. Nicolas Fabre est un fervent adepte de la permaculture basée en premier lieu sur l’arboriculture, les plantations en brise-vent et en piège à chaleur. Il prône également les plantes vivaces, les variétés anciennes plus résistantes aux parasites et plus adaptées aux terrains de chez nous. De nombreux dessins, croquis et notes ainsi qu’une bibliographie et une sitothèque accompagnent cette édition de qualité. Le meilleur ouvrage du genre depuis l’inégalable « Revivre à la campagne » de John Seymour, lequel était nettement plus encourageant et plus optimiste. Mais un homme averti n’en vaut-il pas deux ?
4,5/5
Mon retour à la terre : guide du néo-rural (Nicolas Fabre)