Chaque jour qui passe, Philippe Pascot découvre une nouvelle forfaiture, un nouveau mensonge, un autre politicien tricheur, menteur, voleur ou corrompu de plus. Pour moraliser la vie politique et éviter les emplois fictifs (type Fillon), les parlementaires ne peuvent plus prendre pour assistants épouse ou enfants, mais ils ne se gênent pas pour les remplacer par leurs maîtresses ou par les femmes et enfants de collègues avec retour d’ascenseur bien sûr ! Un casier judiciaire vierge pour pouvoir se présenter à n’importe quelle élection a été annoncé par Emmanuel Macron, alors qu’il n’en a rien été en réalité et que des ministres mis en examen et impliqués dans les affaires les plus sordides sont restés tranquillement à leurs postes ! Du 17/11/2018 au 31/07/2019, il y eut la bagatelle de 2500 blessés parmi les manifestants gilets jaunes dont 450 gravement atteints, deux morts, plusieurs dizaines d’éborgnés par des tirs tendus de flash-balls au visage et des dizaines de mains arrachées à cause des grenades de dés-encerclement interdites dans de nombreux pays européens. Aucune sanction prononcée pour cette avalanche de débordements policiers inadmissibles alors que le président Macron avait promis d’être intraitable face aux violences policières. Les mensonges du monde politique sont innombrables : âge de départ à la retraite, nuage de Tchernobyl bloqué à la frontière, Rainbow Warrior, affaire Cahuzac, etc.
« Mensonges d’état » est un essai sur un sujet brûlant. Ce n’est pas un pamphlet ni même un réquisitoire politique, mais une simple compilation de faits et de déclarations accablantes ou ridicules comme cette déclaration d’Emmanuel Macron, copieusement sifflé et hué lors du défilé du 14 juillet, prétendant sans la moindre vergogne que c’étaient les militaires qui étaient visés et non lui-même ! Devant une telle accumulation, le lecteur ne peut que s’indigner et se demander si le mensonge n’est pas l’essence même de la politique et si celle-ci n’est pas totalement incompatible avec la morale. Et le mensonge va très loin. Ces gens ne se contentent pas de nier la réalité, ils vont jusqu’à détourner le sens des mots, pratiquer une sorte de novlangue à la Orwell. Ainsi parle-t-on « d’optimisation », de « contrat de confiance », de « non fermeture » d’écoles alors qu’on ferme des classes par centaines et de « sauvegarde » de l’hôpital alors qu’on ferme des lits par milliers et des services par dizaines. Un ouvrage salutaire, à conseiller à tous, ne serait-ce que pour entrevoir la réalité derrière les rideaux de fumée du mensonge. Oui, le mensonge gouverne toujours et partout. Et encore cette enquête s’arrête-t-elle juste avant la crise sanitaire qui fut un summum dans le genre…
4,5/5
Détails sur Mensonges d’État (Philippe Pascot)
Auteur : Philippe Pascot
Editeur : Max Milo
Nombre de pages : 261
Format : 11X15