La jeune mère parisienne qui préfère les joies du bal, des fêtes et des réceptions préférera toujours confier son rejeton à une nourrice robuste et dotée d’une généreuse poitrine. Celle-ci pourra être une paysanne originaire de Normandie, de Bretagne ou du Bourbonnais. Elle fera merveille et évitera à la Parisienne de s’user la santé à l’ingrate tâche de l’allaitement. L’ennui, c’est qu’elle se rendra très vite compte de son pouvoir de nuisance et saura en jouer largement.
Ce court essai ne date que par le contexte. Il y a longtemps que les nounous ne viennent plus des campagnes françaises… Par contre, l’éternel féminin parfaitement croqué ne changeant pas, les remarques ironiques, acerbes et finement observées, n’ont pas pris une seule ride. Si on y ajoute une langue et un style impeccable, cela devient un vrai plaisir de retrouver le texte corrosif et un tantinet misogyne d’un auteur un peu oublié du XIXème siècle.
4/5
La nourrice sur place (Amédée Achard)