Cet ouvrage de Gene Sharp est passionnant, et surtout, revêt une importance cruciale pour les pays et populations qui subissent le joug liberticide et persécuteur de dictateurs. Il s’agit d’une sorte de manuel pragmatique dont le but est d’expliquer en quoi il est vain et dangereux pour les populations soumises à des régimes à caractères dictatoriaux, de lutter contre eux par la violence, pour instaurer (ou restaurer), la liberté et la démocratie. En effet, cette violence finit toujours par se retourner contre les populations révoltées, par une violence décuplée de la part des dictatures, puisque par définition, elles sont sans scrupules et détiennent le quasi-monopole des moyens de répression : l’Armée et la Police (Politique).
L’expérience historique de l’Humanité démontre que des Peuples qui s’en sont pris à leur dictateur, par la violence, ont soit, réussi par destituer leur dictateur mais en éprouvant des pertes en vies considérables, au point de marquer, à jamais, la Mémoire historique des pays concernés ; soit, le plus souvent, leur révolte par la violence, finit par être écrasée dans une violence extrême, qui plus est, en prenant le risque de devoir subir, en plus, un Pouvoir dictatorial encore plus effroyable.
Ce livre fait partie d’une « trilogie » sur des thèmes complémentaires à celui évoqué ici :
– « La force sans la violence » ;
– et « L’anti-coup d’État ».Tout l’enjeu de cet ouvrage est donc de montrer et même de démontrer qu’il existe une autre façon, non-violente, de s’y prendre pour renverser une Dictature.
D’abord, faisons le constat de la situation d’une population soumise à une répression dictatoriale (pages 23 et 24) :« Malheureusement, le passé nous accompagne toujours. Le problème des dictatures est profond. Dans de nombreux pays, les gens ont vécu des décennies et même des siècles d’oppression, qu’elle soit d’origine interne ou étrangère. Une soumission inconditionnelle aux symboles et aux détenteurs du pouvoir y a souvent été inculquée depuis longtemps. Dans des cas extrêmes, les institutions sociales, politiques, économiques et même religieuses de la société – hors du contrôle de l’État – ont été délibérément affaiblies, subordonnées et même remplacées par de nouvelles institutions inféodées à l’État ou au parti en place afin de contrôler la société. La population a souvent été atomisée, c’est-à-dire transformée en une masse d’individus isolés, incapables de travailler ensemble pour développer des libertés, une confiance mutuelle ou même de faire quoi que ce soit de leur propre initiative.
Le résultat est prévisible : la population s’affaiblit, n’a plus confiance en elle-même et se trouve incapable de résister. Les gens ont souvent trop peur de partager leur haine de la dictature et leur soif de liberté, même en famille et entre amis. Ils sont terrifiés à l’idée même de résistance publique. A quoi cela servirait-il ? Au lieu de cela ils vivent une souffrance sans but et envisagent l’avenir sans espoir.
De nos jours, les conditions de la dictature peuvent être encore pires que par le passé. Autrefois, des peuples pouvaient tenter de résister. De courtes protestations ou manifestations de masse pouvaient se produire. Des espoirs temporaires jaillissaient. Parfois des individus ou des petits groupes pouvaient avoir des gestes courageux bien qu’insuffisants, affirmant certains principes ou simplement leur défiance. Si nobles que soient leurs motifs, ces actes de résistance ont souvent été insuffisants pour vaincre la crainte et l’habitude d’obéissance, ce qui serait un préalable nécessaire pour renverser la dictature. Hélas, ces gestes ont probablement augmenté le niveau de souffrance plutôt que les possibilités de victoire ou même l’espérance. »Suite à ce constat, Gene Sharp considère que les populations persécutées ont beaucoup plus à perdre en réalisant des révoltes ou révolutions violentes, que d’essayer d’obtenir la liberté par des moyens non-violents.
En effet, la violence engendre des destructions de vies incommensurables et irréparables, pour un résultat final qui n’est absolument pas garanti, face à la supériorité militaire de l’adversaire dictatorial (page 25) :
« Les rebellions violentes peuvent déclencher une répression brutale qui laisse fréquemment le peuple plus impuissant qu’auparavant.
Quelle que soit la valeur de l’option violente, une chose est certaine : en plaçant sa confiance dans les moyens violents, on choisit le type même de lutte dans lequel les oppresseurs ont presque toujours la supériorité. Les dictateurs sont équipés pour appliquer une violence insurmontable. »
Puis, l’auteur nous explique également pourquoi la rébellion sous forme de guérilla n’est pas plus souhaitable (pages 25 et 26) :
« Lorsque la rébellion militaire conventionnelle est reconnue comme irréaliste, certains dissidents choisissent la guérilla. Pourtant, la guérilla ne bénéficie que rarement, voire jamais, à la population opprimée et conduit encore plus rarement à la démocratie. Elle n’est pas la solution qui s’impose étant donné le nombre énorme de victimes qu’elle fera dans la population civile. La technique ne garantit pas contre l’échec malgré la critique positive dont elle fait l’objet dans les théories et analyses stratégiques et parfois aussi malgré les appuis internationaux dont bénéficient ceux qui y ont recours. Les guérillas durent dans bien des cas très longtemps. Les populations civiles sont souvent déplacées par le gouvernement au prix d’immenses souffrances et d’une dislocation du tissu social.
Même réussies, les luttes de guérilla ont souvent, à la longue, des conséquences structurelles néfastes. Le régime attaqué réagit immédiatement en devenant encore plus dictatorial. Et si la guérilla devait finalement l’emporter, le nouveau régime qui en est issu est souvent encore plus dictatorial que le précédent, cela par l’effet centralisateur d’un nouveau pouvoir encore plus militarisé, et aussi par l’affaiblissement ou la destruction pendant la lutte des groupes qui structuraient la société civile et qui sont essentiels à l’établissement et au maintien d’une société démocratique. Ceux qui s’opposent aux dictatures devraient se tourner vers d’autres options. »
Je ne sais pas si Gene Sharp pensait à la dictature Communiste Castriste à Cuba pour développer sa thèse. Mais c’est exactement la manière dont s’est réalisée la prise du Pouvoir par les frères Castro et Ernesto Guevara (dit le « Che ») suite à leur guérilla. Ce pouvoir Totalitaire Communiste Castriste qui perdure depuis 58 ans, a remplacé la dictature de Batista, en 1959.
L’option du coup d’État, pour vaincre une Dictature, n’est pas non plus le bon moyen : c’est un moyen rapide, certes, mais son aspect opportuniste le rend trop aléatoire et donc extrêmement risqué (pages 26 et 27) :
« Un coup d’État militaire contre une dictature peut paraître un des moyens les plus faciles et rapides d’éliminer un régime corrompu. Néanmoins, cette option pose de graves problèmes. Le plus important est qu’elle laisse en place une mauvaise distribution du pouvoir entre la population, l’élite au pouvoir et la force militaire. Le renvoi de certaines personnes et cliques des postes gouvernementaux facilitera tout simplement l’occupation de ces postes par d’autres personnes. Celles-ci auront peut-être un comportement plus tempéré et seront éventuellement plus ouverts à des réformes démocratiques, mais ils peuvent aussi, à l’inverse, être plus corrompus que ceux dont ils prennent la place.
Après avoir consolidé sa position, la nouvelle clique peut se révéler plus impitoyable et plus ambitieuse que la précédente. Ainsi, malgré les espoirs qu’elle apportait, elle sera libre de faire ce qu’elle veut sans se préoccuper de démocratie ou de droits humains. Cela ne peut donc pas être une réponse acceptable au problème de la dictature. »
Le coup d’État Bolchevique (Communiste) Léniniste du 25 Octobre 1917 à Petrograd en Russie, a engendré 74 années de Soviétisme et créé le système Totalitaire Communiste mondial au XXème siècle ; et encore en ce XXIème siècle, avec : la Corée du Nord, Cuba, la Chine, etc..
Dans cet ouvrage, pour caractériser la résistance démocratique non-violente, Gene Sharp utilise l’appellation de : « défiance politique ».
Une population persécutée, exsangue, à bout de forces et donc trop épuisée pour pouvoir et vouloir se rebeller, même pacifiquement, peut parfois envisager d’avoir recours à des soutiens étrangers : opinions publiques, instances, institutions (O.N.U.) et pays étrangers pour venir à son secours.
Malheureusement, cet espoir du recours extérieur se révèle souvent n’être qu’une chimère, car les enjeux et intérêts géopolitiques et géostratégiques étant ce qu’ils sont, ne permettent pas au pays opprimés d’espérer un appui inconditionnel et désintéressé, de la part des pays étrangers. Voici les quatre principales difficultés liées à une intervention étrangère (page 28) :
« * Fréquemment, les puissances étrangères tolèrent et même soutiennent une dictature afin de faire avancer leur propre intérêt économique et politique.
* Certains iront jusqu’à trahir le peuple opprimé plutôt que de tenir leur promesse d’aider à sa libération, cela afin de poursuivre un autre objectif.
* D’autres agiront contre la dictature pour mieux maîtriser le pays aux plans économiques, politiques ou militaires.
* Les puissances étrangères s’investissent parfois de manière positive pour le peuple opprimé, mais seulement si le mouvement intérieur de résistance a déjà ébranlé la dictature au point d’attirer l’attention internationale sur la nature brutale du régime. »
Bien sûr, les pressions internationales (embargos, boycottes économiques, condamnations des Nations Unies, etc.) peuvent aider les populations opprimées, mais uniquement, à condition qu’il existe une résistance suffisamment mobilisée en interne.
Alors, que faire ?
Le « salut » ne pouvant venir que de l’intérieur du pays concerné par la dictature, selon Gene Sharp, il faut impérativement que la résistance développe quatre points fondamentaux (page 29) :
« * Renforcer la détermination de la population opprimée et sa confiance en elle-même, et améliorer ses compétences pour résister ;
* Fortifier les groupes sociaux indépendants et les institutions qui structurent la population opprimée ;
* Créer une puissance force de résistance interne ;
* Développer un plan stratégique global de libération judicieux et le mettre en œuvre avec compétence. »
Bref, la cohésion, le soutien et l’interdépendance des citoyens ne sont jamais plus fondamentaux au sein d’une population, que lorsqu’elle est opprimée, si elle est en capacité de réaliser un plan global de résistance.
Gene Sharp nous explique alors de quelle manière la résistance doit s’organiser. D’abord, la résistance démocratique doit constituer un pouvoir d’opposition fort. Et la solidarité de la population devient donc un critère essentiel de réussite. Plus la résistance est forte et cohérente, plus cela réduit les sources (ressources humaines, autorité, ressources matérielles, sanctions, etc.) du pouvoir dictatorial (page 44) :
« La pleine coopération, l’obéissance et le soutien renforcent la disponibilité des sources nécessaires au pouvoir et, par conséquent, augmentent le pouvoir d’un gouvernement.
A l’inverse, le retrait de la coopération populaire et institutionnelle aux agresseurs ou aux dictateurs réduit ou supprime la disponibilité des sources du pouvoir desquelles dépendent tous les dictateurs. Sans elles, le pouvoir des dominants s’affaiblit et finalement se dissout.
Naturellement, les dictateurs sont sensibles aux actions et idées qui menacent leur liberté d’action. Ils sont donc susceptibles de menacer et de punir ceux qui désobéissent, font grève ou n’acceptent pas de coopérer. Mais cela ne résout pas leur problème. La répression et même les brutalités ne mènent pas toujours au rétablissement de la soumission et de la coopération nécessaires au fonctionnement du régime. »
Pour faire face au régime dictatorial, la cohésion du Peuple en résistance doit fonctionner comme dans une société civile démocratique. Le Peuple persécuté doit donc maintenir un tissu social dense et représentatif : associations diverses, clubs sportifs, syndicats, Partis Politiques, associations de défense des Droits de l’Homme, groupes de musique et littéraire, etc.. (page 47) :
« Comme nous l’avons vu, ces centres de pouvoir procurent les bases institutionnelles à partir desquelles la population peut exercer une pression ou résister aux contrôles dictatoriaux. Par la suite, ils feront partie des structures indispensables à une société libre. Leur indépendance et leur croissance sont un pré requis au succès des luttes de libération ».
On pense généralement que les dictateurs sont invulnérables et les oppositions faibles, voire impuissantes. Or, Gene Sharp nous détaille la liste des points faibles des régimes dictatoriaux. L’objectif de l’opposition démocratique est alors d’analyser ces points faibles pour mieux les cibler et fragiliser ainsi, le régime en place.
Pour Gene Sharp la « défiance politique » est la meilleure stratégie pour lutter efficacement contre une Dictature, pour les raisons suivantes (pages 55 et 56) :
« * Elle ne s’engage en aucun cas dans les domaines de lutte choisis par le pouvoir dictatorial.
* Elle est difficile à combattre par le régime.
* Elle seule peut aggraver les faiblesses de la dictature et peut couper les sources de son pouvoir.
* Son action peut être soit largement dispersée, soit concentrée sur un objectif spécifique.
* Elle conduit le dictateur à des erreurs de jugement et d’action.
* Pour mettre fin à la domination brutale de quelques-uns, elle peut, dans le combat, mobiliser efficacement toute la population et les groupes et institutions de la société.
* Elle contribue à décentraliser le pouvoir dans la société, préparant ainsi l’établissement durable d’une société plus démocratique ».
Il existe près de 200 méthodes spécifiques d’action non-violente au service de la « défiance politique » (pages 57 et 58) :
« Elles sont classées en trois larges catégories : la protestation et la persuasion, la noncoopération, et l’intervention. La première comprend des manifestations symboliques, ce qui inclut les parades, marches et veillées (54 méthodes). La noncoopération est divisée en trois sous catégories : (a) noncoopération sociale (16 méthodes), (b) noncoopération économique, ce qui inclut les boycotts (26 méthodes) et les grèves (23 méthodes), (c) non-coopération politique (38 méthodes). Le dernier groupe, l’intervention nonviolente, inclut des moyens psychologiques, physiques, sociaux ou politiques tels que le jeûne, l’occupation nonviolente et le gouvernement parallèle (41 méthodes). Une liste de 198 méthodes de ce type se trouve dans l’Annexe de cette publication.
L’utilisation d’un nombre considérable de ces méthodes – soigneusement sélectionnées, appliquées avec persévérance et à grande échelle, choisies dans le cadre d’une stratégie judicieuse, avec des tactiques appropriées, et mises en œuvre par des civils formés – risque fort de créer des problèmes graves à n’importe quel régime illégitime. Cela est valable pour toutes les dictatures. »
Comme nous l’avons déjà vu plus haut, le principe de l’action non-violente réside dans le fait de harceler le régime dictatorial, en se focalisant et en agissant sur ses points faibles (page 60) :
« L’histoire nous montre que si la défiance politique entraîne des morts et des blessés, elle fait beaucoup moins de victimes que la résistance armée. De plus, la défiance politique ne contribue pas au cycle infini de tueries et de brutalités.
La lutte nonviolente nécessite, et tend à produire dans la population, un abandon (ou meilleur contrôle) de la crainte du gouvernement et de sa répression violente. Cet abandon ou ce meilleur contrôle de la peur est un élément clé de la destruction du pouvoir des dictateurs sur la population générale. »
Pour être efficace et réussir, la résistance démocratique doit donc fonder son action sur une planification stratégique la plus large et la plus structurée possibles, afin de posséder une assise suffisamment stable et déterminée pour faire face au régime dictatorial. L’objectif des résistants est double : non seulement renverser le dictateur, mais qui plus est, installer à sa place un gouvernement démocratique pérenne.
Car le risque est grand et fréquent, de renverser une dictature pour une autre dictature. Cela représenterait, pour la résistance pacifique, un gâchis immense et une perte de temps considérables (pages 68 et 69) :
« « Planifier une stratégie » signifie ici étudier et déterminer les moyens d’action qui permettront d’aller le plus sûrement de la situation présente à la situation désirée, c’est-à-dire, pour nous, de passer d’une dictature à un système démocratique. Un plan pour atteindre cet objectif consiste généralement en une série de campagnes et autres activités organisées destinées à renforcer la population opprimée et la société, et à affaiblir la dictature. Notons bien ici que l’objectif n’est pas simplement de détruire la dictature existante mais d’installer un système démocratique. Une stratégie globale qui limiterait ses objectifs à la simple disparition de la dictature risquerait de produire un autre tyran ».
Il s’agit alors de mettre en œuvre des tactiques et méthodes d’action applicables dans le cadre de stratégies globales (page 75) :
« Le développement d’un plan stratégique de lutte nonviolente responsable et efficace dépend de la formulation et de la sélection rigoureuse de la stratégie globale, des stratégies, des tactiques et des méthodes.
La principale leçon à retenir de cette discussion est la suivante. Pour se libérer d’une dictature il faut une planification stratégique rigoureuse qui mette en œuvre toutes nos capacités intellectuelles. L’incapacité à mener une planification intelligente peut conduire au désastre, alors qu’un travail intellectuel efficace permet une utilisation judicieuse des ressources disponibles pour porter la société vers la liberté et la démocratie. »
Sachant que les fondements d’un régime dictatorial se trouvent dans l’Armée et la Police, les responsables de la « défiance pacifique » doivent impérativement s’attirer l’adhésion d’une partie de ces corps d’État (page 97) :
« Les stratèges de la défiance politique doivent se souvenir qu’il sera extraordinairement difficile, sinon impossible, de désintégrer la dictature si la police, les fonctionnaires et les forces militaires soutiennent pleinement le régime, en obéissant et en exécutant ses ordres. Les stratégies visant à réduire la loyauté des forces du dictateur devraient donc être considérées par les stratèges démocrates comme une priorité. »
Les responsables de la stratégie doivent également être capables de réévaluer régulièrement et en fonction des événements, leurs stratégies. Car dans ce type de rapport de force rien n’est jamais figé, les relations entre le Peuple et le régime dictatorial sont en mouvance permanente dans un sens ou dans un autre.
Lorsque la résistance pacifique devient efficace et organisée, elle peut alors créer une sorte de gouvernement démocratique fonctionnant parallèlement et de manière autonome, de celui du régime dictatorial. Cela ressemble à ce qui se produisit avec le syndicat Solidarnosc dirigé par Lech Walesa, en Pologne, dans les années 80, pour lutter contre le régime Totalitaire Communiste de Jaruzelski (page 105) :
« Finalement, le gouvernement démocratique parallèle peut pleinement remplacer le régime dictatorial dans une transition vers un système démocratique. En temps voulu, une constitution sera adoptée et des élections assureront le changement ».
Mais même une fois que le régime dictatorial est renversé, il est nécessaire de rester vigilant. En effet, d’innombrables dictatures renversées ont donné naissance à des dictatures encore plus impitoyables (page 110) :
« Le contrôle de la nouvelle dictature peut même être encore plus cruel et complet que celui qui était exercé par l’ancienne ».
Il arrive souvent qu’au moment du renversement de la dictature, certains opportunistes assoiffés de Pouvoir absolu, en profitent pour tenter un coup d’État. C’est ce que firent Lénine, Trotski et Staline lors du coup d’État militaire d’Octobre 1917, qu’ils organisèrent durant la période de transition sous le Gouvernement Provisoire de Kerenski, mis en place suite à la Révolution Populaire de février 1917.
Une fois le régime dictatorial renversé, vient alors la phase de rédaction d’une nouvelle Constitution qui élaborera le cadre démocratique du pays, lors d’une Assemblée Constituante. Puis, un Gouvernement démocratique sera élu.
Gene Sharp a analysé les divers types de processus de renversement des régimes dictatoriaux au cours de l’Humanité. Ce petit livre (par le nombre de pages), renferme, néanmoins, de puissantes analyses pour contrer les régimes dictatoriaux.
Et il est avéré, aujourd’hui, que de nombreux pays dans le monde, soumis à de terribles régimes répressifs, se sont inspirés de son ouvrage, dans les décennies 1990 et 2000. Et nul doute, que de nombreux autres pays dans le monde continueront à se servir de ce manuel…
P.S. : Je dédicace ce modeste commentaire au courageux Peuple Cubain qui espère, enfin, avec une détermination infinie, obtenir la Liberté et la Démocratie à Cuba, après presque 60 années de Totalitarisme Communiste Castriste ; et à tous les pays (notamment la Corée du Nord), victimes de la tyrannie de leurs dictateurs…
Détails sur De la dictature à la démocratie. Un cadre conceptuel pour la libération
Auteur : Gene Sharp
Editeur : Editions L'Harmattan
Nombre de pages : 140
Isbn : 978-2296108721