Personne ne sait ce qu’il se passe aujourd’hui parce que personne ne veut qu’il se passe quelque chose.
En réalité on ne sait jamais ce qui se passe on sait simplement ce qu’on veut qu’il se passe. C’est comme ça que les choses arrivent.
En 17, Lénine et ses camarades ne disaient pas nous allons faire la révolution parce que nous voulons la révolution. Ils disaient toutes les conditions de la révolution sont réunies la révolution est inéluctable. Ils ont fait la révolution qui n’aurait jamais eu lieu s’ils ne l’avaient pas faite et qu’ils n’auraient pas faite s’ils n’avaient pas pensé qu’elle était inéluctable uniquement parce qu’ils la voulaient.
Chaque fois que quelque chose a bougé dans ce monde ça a toujours été pour le pire.
Voila pourquoi personne ne bouge, personne n’ose provoquer l’avenir.
Faudrait être fou pour provoquer l’avenir.
Faudrait être fou pour risquer de provoquer un nouveau 19, un nouveau 14, un nouveau 37…
– « Alors il ne se passera jamais plus rien. »
Si parce qu’il y aura toujours des fous, et des cons pour les suivre et des sages pour ne rien faire…
Extrait de « Liberté la nuit » de Philippe Garrel
Liberté la nuitÉtiquettes : avenir, fou, géopolitique, jean-pierre léaud, liberté la nuit, Philippe Garrel
Merci pour le texte, pour le n&b qu’on imagine, pour le son des Troublemakers…
Très beau texte, un jour ça bougera peut-être pour du mieux
Il s’agit d’un dialogue entre J.P. Léaud et Lou Castel dans La Naissance de l’Amour et non dans Liberté la Nuit.