Mike Horn est un aventurier de l’extrême, une référence en matière de survie et de défis impossibles à relever. Un palmarès hors norme. Il a descendu l’Amazone en hydropseed, suivi sur 40 000 km la latitude zéro sans la moindre utilisation de moteur à explosion, bouclé le tour de l’Arctique et effectué un nombre important de tours du monde à la voile. Dans cet ouvrage, en plus de nous révéler quelques pans moins connus de sa vie, il nous raconte en détail son nouveau pari : gravir à la suite, en compagnie de trois amis montagnards chevronnés, quatre sommets de plus de 8000 mètres dans l’Himalaya. Sans porteurs, sans oxygène et sans voie préparée par des cordes, juste à la force de la volonté…
Ce témoignage, écrit avec trois co-auteurs cités en fin d’ouvrage, laisse le lecteur aussi partagé qu’admiratif. En effet, avec beaucoup d’honnêteté et de modestie, Mike Horn lui fait découvrir la réalité de la fameuse zone de mort entre 7500 m et 8000 m d’altitude où un rien, un faux pas, une hallucination, quelques minutes de trop peuvent déclencher la catastrophe fatale. On est assez loin des sagas flamboyantes de certains grimpeurs plus soucieux de cultiver leur légende que de dépeindre la cruelle réalité. Horn ne cache pas que chaque année il perd plusieurs amis aventuriers victimes de leur passion. Un livre agréable à lire, qui se dévore même. Plus généraliste que ses précédents car au récit des escalades (celle du Makalu est particulièrement dramatique) répondent des flashbacks sur sa jeunesse, sa vie militaire, son passé de trader dans le commerce de fruits et légumes, son présent d’aventurier sponsorisé, de coach sportif et de défenseur de la biodiversité sans oublier quelques pages sur sa vie privée. Le lecteur referme le livre en se disant que l’auteur aurait pu en raconter sans doute le triple. A conseiller aux amateurs de grands espaces, aux conquérants de l’impossible et même aux aventuriers en pantoufles !
4/5
Vouloir toucher les étoiles (Mike Horn)