François Morel, révélé par les « Deschiens », acteur de cinéma et de théâtre, metteur en scène, chanteur et écrivain couvert d’honneurs (Prix Alphone Allais 2012, Prix Raymond Devos 2013, Nomination aux Molières 2014…) aime Sempé et Stéphane Guillon. Ses chanteurs favoris sont Trenet, Brassens, Moustaki, Barbara et Higelin. Et ses faveurs politiques vont à Jean-Luc Mélenchon et à Stéphane Hessel. On comprend pourquoi Jean Rochefort le traite de ruralo-prolo-gaucho un peu ringard dans sa très aimable préface. Son livre, « Je veux être futile à la France » est la simple retranscription/compilation des chroniques qu’il donna chaque vendredi matin sur France Inter de 2011 à 2013 plus quelques inédits pour faire le compte. En dehors du côté trivialement commercial de cette édition, on ne voit pas bien quel intérêt littéraire peut se cacher dans ces textes manifestement écrits sur un coin de table et qui ont déjà vieilli car trop axés sur l’actualité vue par le petit bout de la lorgnette, le fait divers, le micro-évènement aussi vite connu qu’oublié… Un brin taquin, un tantinet Jean de la Lune, amusant, léger, futile (sans doute le meilleur adjectif pour le décrire), Morel ne cache pas ses sympathies de gauche. Il amuse la galerie et reste bien conforme à la pensée dominante. Il est autant le gentil que Guillon est le méchant idiot utile de nos médias abrutissants. Au bout du compte, ces petits textes restent assez inégaux, plus souvent laborieux que franchement géniaux, parfois poétiques mais souvent lourdingues. Avec Morel, amuseur ni rebelle ni moraliste, on patauge plus souvent dans la guimauve que dans le vitriol et c’est bien dommage. N’est pas Coluche ou Desproges qui veut…
3/5
Je veux être futile à la France (François Morel)