Aventures d’un géographe (Yves Lacoste)

Critique de le 10 mars 2025

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (1 votes, moyenne: 4,00 / 5)
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Divers

Yves Lacoste est né à Fès (Maroc) le 7 septembre 1929. Son père géologue avait pour mission d’étudier la géologie des collines pré-rifiennes dans l’espoir d’y découvrir du pétrole. Atteint par la tuberculose, son père doit bientôt rentrer en France. Il installe sa famille à Bourg la Reine et séjourne souvent dans les Alpes pour pouvoir profiter du bon air des sommets. Quand arrive la seconde guerre mondiale, la famille participe à l’exode qui voit toute une population s’enfuir sur les routes pour échapper à l’invasion allemande. Elle retourne au bercail dès que l’armistice est signé. Yves se révèle élève assez médiocre et plutôt faible en mathématiques. Il passe néanmoins son bac avec succès et entre à l’Institut de géographie, rue Saint Jacques, à Paris. Il rejoint les rangs des étudiants communistes et y rencontre Camille, autre étudiante, fille d’instituteurs qui veut devenir ethnologue et apprendre le berbère. Elle se spécialisera dans l’étude de la société kabyle du Djurjura et traduira des contes berbères. De son côté, Yves enseignera en même temps à la très huppée Ecole des Roches de Verneuil sur Avre et à la très soixante-huitarde université dite de « Vincennes ». Il se posera la question « À quoi sert la géographie ? » et y répondra dans son livre le plus connu « La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre ».

« Aventures d’un géographe » n’est nullement un récit d’aventures, même si Yves Lacoste a beaucoup voyagé (Maroc, Algérie, Vietnam, Cuba, Haute-Volta, etc.) et s’est souvent retrouvé aux endroits les plus en ébullition de la planète auprès du pouvoir algérien ou vietnamien communiste, mais plutôt une autobiographie, doublée d’un témoignage et agrémenté de diverses réflexions sur l’intérêt d’une géographie devenue par ses soins d’ailleurs géopolitique. La partie autobiographique est relativement intéressante. Lacoste nous fait découvrir sa famille, avec ses joies et ses peines (la fin de vie de Camille est particulièrement émouvante), tout son parcours politique depuis son adhésion au parti communiste, puis son départ en 1956 et son évolution que certains qualifièrent de droitière pour ne pas dire de nationaliste. Il rappelle que la notion de nation ; totalement inconnue sous l’ancien régime, fut une invention de la Révolution française lancée d’ailleurs à la bataille de Valmy. Lui-même fils d’un géologue renommé, il aura la joie de voir ses deux fils entrer dans la même carrière que lui. Chez les Lacoste, on est donc dans la géo de pères en fils depuis trois générations. Un peu moins intéressants sont les derniers chapitres qui restent plus théoriques, exposant sa définition de la géographie, ses idées politiques voire son admiration pour Ibn Khaldoun ou Elisée Reclus.

4/5

Détails sur Aventures d’un géographe (Yves Lacoste)

Auteur : Yves Lacoste

Editeur : Equateurs

Nombre de pages : 193

Format : 11X15

Isbn : 9782849905340

Aventures d’un géographe (Yves Lacoste)

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